Réponse à: DANVY (perte d'un frère par suicide)

Surnom: DANVY
Pays: Canada
Âge: 32
Sexe: masculin

Bonjour,

Présentement je vis une situation difficile. Voilà déjà presque 9 mois que mon frère de 37 ans s'est pendu. Je suis présentement sous médication pour la dépression et je suis des cours pour m'aider. Mon frère, caporal, a demandé de l'aide à la base de l'Armée de Gagetown au NB. Mais personne ne l'a pris au sérieux. J'ai une rage contre l'armée, elle a détruit ma famille: mon père est sorti de là alcoolique et maintenant une personne de ma famille, le plus proche de mes frères, est décédée à cause de raison non-acceptable. Dites-moi? Qu'est-ce que je peux faire avec ça? Quelles seraient les façons à adopter pour arriver à oublier mon frère? Je sais que Radio-Canada va ressortir l'histoire (sous enquête) prochainement. Merci de votre écoute et de votre support..... Danvy

Bonjour Danvy.

Vous me dites-là quelque chose de très grave : votre frère s'est pendu il y a neuf mois. Ça a dû être un choc affreux pour vous. C'est sans doute la raison d'ailleurs pour laquelle vous êtes sous médication actuellement. En même temps, vous vivez une rage très grande vis-à-vis de l'armée.

Vous savez déjà par vos réactions actuelles, que le processus de deuil que vous aurez à vivre n'est pas de tout repos. Je vous suggère à cet égard ma réponse à Chantal (a trouvé son frère pendu) qui décrit assez bien les étapes par lesquelles vous risquez de passer et que vous trouverez dans ces pages.

Par ailleurs, cette rage contre l'armée est tout à fait normale. Vous vivrez encore bien d'autres choses au cours de la prochaine année.

Je vous suggère donc d'entreprendre un suivi psychologique afin de vous soutenir dans cette démarche de deuil et de recevoir ces états d'âme très forts qui doivent être exprimés. Combiné à la médication, ce suivi pourra vous être tout à fait bénéfique pour vous sur le chemin où vous êtes présentement.

Vous voulez oublier votre frère, Danvy. Mais cela n'est pas possible. Vous n'oublierez jamais votre frère, mais la douleur va s'atténuer graduellement. Vous pourrez « vivre avec » son souvenir sans que cela suscite en vous des émotions aussi fortes qu'actuellement. Cela fera partie de vous comme tout ce que vous avez vécu jusqu'à maintenant. Et c'est bien comme ça. Mais vous n'en êtes pas là. Vous en êtes à prendre soin de vous dans la détresse que vous vivez. La médication est un premier pas. Un suivi compléterait et vous assurerait de vivre au mieux vos étapes de deuil.

Vous parlez de Radio-Canada qui doit sortir l'histoire. Je vous invite à faire attention à vous si jamais on vous interroge. Il y a des choses qui se disent et d'autres qui pourraient avoir des conséquences néfastes pour vous. Faites surtout attention à vous. Ne prenez pas dans les prochains mois de décisions majeures concernant votre vie. Attendez que tout cela se tasse, comme on dit.

Bonne chance, Danvy.

Jean Rochette, Psychologue