Le sevrage des opioïdes peut survenir après l'arrêt d'une utilisation répétée d'opioïdes, dont notamment les médicaments antidouleur de cette classe.

Il peut également être précipité, mentionne le DSM-5 (1), par un antagoniste opioïde (par exemple, l'antidote naloxone ou la naltrexone) après une période d'utilisation d'opioïdes ou après l'administration d'un agoniste opioïde partiel tel que la buprénorphine à une personne qui utilise un opioïde.

Des exemples de médicaments opioïdes (ou opiacés) sont l'oxycodone, la morphine, l'hydromorphone, le fentanyl et la codéine.

Le sevrage des opioïdes est caractérisé par un ensemble de signes et de symptômes qui sont opposés aux effets aigus de ces médicaments ou drogues.

Voici les critères diagnostiques (dont les symptômes) du DSM-5 :

  1. Présence de l'un ou l'autre des éléments suivants :

    1. cessation (ou réduction) d'une utilisation d'opioïdes qui a été importante et prolongée (plusieurs semaines)
    2. administration d'un antagoniste des opioïdes après une période d'utilisation d'opioïdes
  2. Trois (ou plus) des éléments suivants se développent en quelques minutes ou quelques jours après le critère A :

    1. humeur dysphorique
    2. nausées ou vomissements
    3. douleurs musculaires
    4. larmoiement ou rhinorrhée
    5. dilatation pupillaire, piloérection ou transpiration
    6. diarrhée
    7. bâillement
    8. fièvre
    9. insomnie
  3. Les signes ou symptômes du critère B entraînent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
  4. Les signes ou symptômes ne sont pas attribuables à une autre affection médicale et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental, dont l'intoxication à une autre substance ou le sevrage d'une autre substance.

La piloérection et la fièvre sont associées à un sevrage plus sévère et ne sont pas souvent observées dans la pratique clinique parce que les personnes ayant un trouble d'utilisation des opioïdes obtiennent généralement les substances avant que le sevrage devienne aussi avancé.

La vitesse et la sévérité du sevrage associées aux opioïdes dépendent de la demi-vie de l'opioïde utilisé. Les symptômes aigus de sevrage se résolvent après quelques jours. Les symptômes moins aigus peuvent durer des semaines ou des mois. Ces symptômes plus chroniques incluent l'anxiété, la dysphorie, l'anhédonie et l'insomnie.

Diagnostic différentiel

L'anxiété et l'agitation associées au sevrage d'opioïdes ressemblent aux symptômes observés lors du sevrage de sédatifs ou d'hypnotiques (somnifères). Cependant, le sevrage d'opioïdes s'accompagne aussi de rhinorrhée, de larmoiement et de dilatation pupillaire, qui ne sont pas présents dans le sevrage de type sédatif.

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (« Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders »), publié par l'American Psychiatric Association.

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