La Haute autorité française de santé (HAS) a publié, le 3 juillet 2025, une « nouvelle recommandation de bonne pratique » visant à « aider les personnes présentant une fibromyalgie à mieux vivre avec la douleur ».

Le document est destiné aux médecins et autres professionnels de la santé. La HAS publiera aussi fin septembre un document d’information destiné au patient.

La fibromyalgie, rappelle la HAS, est « une maladie reconnue par l’Organisation mondiale de la santé qui la classe dans les douleurs chroniques généralisées (Classification internationale des maladies – CIM 11). »

« Elle est liée à des modifications des processus de détection et de modulation de la douleur au niveau du système nerveux central se manifestant par une hypersensibilité généralisée à la douleur. Elle altère les capacités physiques, la réalisation des activités quotidiennes, la qualité de vie. La prévalence de la fibromyalgie en population générale est d’environ 1,5 à 2 %, presque trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. »

Le diagnostic

Le diagnostic de la fibromyalgie, précise la HAS, « est difficile à établir et aucun examen biologique ni radiologique ne permet de l’affirmer. Il repose sur un examen clinique, une écoute active du patient et l’utilisation d’outils d’évaluation (auto-questionnaire, critères de diagnostic, algorithmes…) ».

La HAS recommande notamment l'utilisation :

La « stratégie thérapeutique »

Quant à la « stratégie thérapeutique », elle est « évolutive ».

« Elle repose sur des traitements non médicamenteux avec en première ligne l’activité physique encadrée par un professionnel de l’activité physique adaptée. La HAS propose une typologie d’exercices physiques prenant en compte les spécificités liées à la fibromyalgie. Apprendre à la personne à mieux gérer les symptômes au quotidien et à poursuivre ses activités personnelles et professionnelles, en impliquant l’équipe de soins, est un complément essentiel du traitement. »

« L’objectif de cette alliance thérapeutique patient/professionnel est de mettre en place des stratégies d’adaptation et d’autogestion de la maladie (alternance de périodes d’activité et de repos, participation à des séances d’éducation thérapeutique, aménagement du poste de travail…) et de les réévaluer régulièrement, à défaut de pouvoir proposer un traitement curatif. Il est aussi important de rester vigilant à toute forme de vulnérabilité et de situation à risque passée ou présente. Le recours à d’autres professionnels (psychologue, psychiatre, travailleur social…) peut alors être nécessaire pour une évaluation approfondie sur le plan psychologique, social ou professionnel et un accompagnement adapté. »

Les traitements médicamenteux

Pour ce qui est des médicaments pour le traitement de la fibromyalgie, la HAS précise :

« À ce jour, aucune autorisation de mise sur le marché pour un médicament n’a été accordée en France dans l’indication de la fibromyalgie », précise la HAS. « Certains antidépresseurs et antiépileptiques peuvent être prescrits à faibles doses pour soulager les douleurs, mais leur bénéfice attendu en traitement de fond reste modeste. Ces médicaments interviennent en deuxième ligne, après l’évaluation des effets de l’activité physique et des stratégies d’autogestion de la fibromyalgie. Toute prescription est à discuter avec le patient. Prudence également avec les opioïdes : leur recours doit rester exceptionnel au long cours et leur prescription faite après un avis spécialisé. Une attention particulière devra être portée en cas de mésusage. »

Plus d'informations se trouvent dans les documents suivants mis en ligne par la HAS.

En 2020, l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a aussi publié un état des lieux sur les connaissances actuelles sur la fibromyalgie.

Pour plus d'informations sur la fibromyalgie, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : HAS.
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