"Le Comité d'experts (de l'ONU) reste silencieux sur les réponses données par le Québec sur les mesures d'isolement, particulièrement dans les Centres jeunesse. Pour la Ligue des droits et libertés, ce silence exprime un malaise puisque le Comité ne commente pas de manière positive le rapport du Québec et du Canada a ce sujet, ni les réponses fournies ensuite par l'Etat. Il faut ajouter que le Comité n'avait en mains les données nécessaires pour se prononcer.

L'Association des centres jeunesse du Québec, rapporte quant à elle que les conclusions du rapport ignorent même l'étude déposée par la Ligue des droits et libertés, portant sur l'isolement en centre jeunesse, à la rencontre que tenait l'ONU à Genève.

Selon, Denis Barrette, porte-parole à Genève de la Ligue des droits et libertés, "Les conclusions des rares études effectuées sur l'isolement au Québec dans les Centres jeunesses démontrent des pratiques contraires à nos lois et aux propres règles des Centres jeunesses. D'importantes questions sont soulevées quant aux droits des mineurs et des recherches indépendantes et publiques sur l'isolement se doivent d'être réalisées." Selon la professeure Lucie Lemonde, "Diverses formes de confinement, qui s'apparentent à de l'isolement, sont employées à titre disciplinaire, de façon quotidienne et fréquente."

Source: Communiqués de presse diffusés par CNW Telbec (www.cnw.ca)

Suite à l'étude de la professeure Lucie Lemonde, qui occupe la fonction de directrice des études supérieures du Département des sciences juridiques de l'UQAM, et de plaintes par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, concernant des mesures affectant le droit à la liberté et à la sécurité de la personne, le Comité contre la torture de l'ONU a enquêté sur les pratiques d'isolement dans les Centres jeunesse du Québec. Voyez les entrevues données par Lucie Lemonde à Radio-Canada et le communiqué de la Ligue des droits

La recherche est disponible en ligne:
Recherche sur les enquêtes en lésion des droits des jeunes en centre de réadaptation par Lucie Lemonde

Le rapport de madame Lemonde conclut que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse joue un rôle essentiel mais que ses mécanismes d'enquête sont insuffisants pour assurer le respect des droits des jeunes en centre de réadaptation.

"La constatation de nombreuses pratiques portant atteinte aux droits fondamentaux des adolescents dans les centres de réadaptation confirment le rôle essentiel d’un organisme de surveillance tel la Commission. Il est évident que le mécanisme de plainte et d’enquête permettent d’obtenir des résultats et redresser plus ou moins rapidement des situations lésionnaires. Mais, le fait que ces atteintes aux droits soient récurrentes d’année en année, le fait que la Commission ne soit pas toujours en mesure d’effectuer des suivis serrés et le fait que ses recommandations ne soient pas toujours respectées et soient parfois contestées démontre que ce mécanisme d’enquête est insuffisant pour assurer le respect des droits des jeunes en centre de réadaptation."