Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale et la Fédération de ressources d'hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec ont appris la semaine dernière, via les médias, la création par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, d'un comité d'experts sur les homicides familiaux chargé d'étudier les approches de prévention et d'intervention.

Les deux association sont étonnées que le Ministre ne les ait pas associées à cette démarche et demandent de faire partie de ce comité. En annonçant sa mise sur pied, sans les consulter, le ministre fait fi de l'expertise développée ces dernières années, considèrent-elles.

Dans la foulée du Plan d'action gouvernemental 2004-2009 en matière de violence conjugale où le gouvernement s'était notamment engagé à « analyser des outils visant à évaluer le risque de dangerosité du conjoint violent et favoriser, le cas échéant, leur utilisation », ces associations ont développé des expertises et des outils de dépistage et de prévention.

La Fédération de ressources, en lien avec le Centre de recherche interdisciplinaire en matière de violence familiale et faite aux femmes (CRIVIFF), a développé Agir pour prévenir l'homicide de la conjointe (2004), un outil qui permet d'évaluer la présence d'indices de risques d'homicide. Utilisé dans les maisons membres de la Fédération, cet outil a inspiré le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui, cette année, a doté ses patrouilleurs d'un aide mémoire pour mieux évaluer les situations à risque. De son côté, le Regroupement participe depuis 2004 à un projet pilote mené par la maison La Séjournelle (Shawinigan) qui a permis de tester un outil d'évaluation des risques à la sécurité pour l'ensemble des intervenants auprès des victimes, de leurs proches ou des contrevenants et de mettre en place des mécanismes concertés de collaboration en cas de danger.