Le réchauffement climatique est lié à des risques pour la santé qui doivent être gérés.

Selon le rapport annuel de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), consacré aux "changements climatiques et risques sanitaires en France", la conception des bâtiments et des villes doit être repensée pour répondre à la multiplication des canicules et la recherche et la veille sur les maladies infectieuses qui risquent de gagner la France doivent être développées.

L’ONERC a remis son rapport jeudi le 13 septembre à Jean-Louis BORLOO, ministre français de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables.

L'ONERC rappelle qu'il est à craindre que des épisodes de canicule, comme celui de 2003 qui a fait 15.000 morts en France, ne deviennent plus nombreux.

La hausse des températures et la modification de la pluviométrie favorisent l'apparition ou l'expansion dans les pays tempérés de certains insectes ou autres invertébrés transportant des maladies présentes jusqu'à maintenant sous d'autres latitudes.

Le rapport mentionne le virus du Nil occidental qui représente un risque d'émergence très élevé en Europe, d'autant qu'il a déjà été repéré sur le littoral méditerranéen, la dengue qui a envahi le nord de l'Italie et est déjà implantée dans la région de Menton (Alpes-Maritimes) et le vecteur du chikungunya, qui est présent dans la plaine du Pô, en Italie et a aussi été repéré dans le Var.

S'ajoutent aussi les risques représentés par les migrations d'oiseaux, qui véhiculent de nombreuses pathologies, dont la grippe aviaire. La fièvre catarrhale ovine, la fièvre de la vallée du Rift, la peste équine, la leishmaniose viscérale et la leptospirose pourraient également s'étendre avec la montée des températures.

Les allergies au pollen pourraient également s'amplifier avec des hivers doux favorisant une pollinisation précoce.

Le rapport fait les recommandations suivantes :

- en raison de la multiplication des canicules, il est nécessaire de repenser la conception des bâtiments et des villes ;

- devant la complexité et les incertitudes concernant les maladies infectieuses, généralement liées à la santé des animaux et souvent aussi à l’état des écosystèmes, il faut développer la recherche et une veille très large et systématique ;

- les conséquences pour la santé des liens entre changement climatique et pollution, qu’elle soit d’origine humaine ou végétale (pollens), apparaissent inquiétantes et doivent être mieux comprises ;

- il faut développer encore l’information et la culture du risque auprès de la population, notamment en ce qui concerne les événements météorologiques extrêmes (canicules, tempêtes, crues, …) et la lutte contre certaines maladies infectieuses (chikungunya, dengue,…) ;

- il est indispensable de mettre en place des bases de données multidisciplinaires très larges et ouvertes, s’appuyant sur des informations normalisées à l’instar des données météorologiques.

Sources:
Site internet du Ministère de l'écologie, du Développment et de l'Aménagement durables
Le Monde

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