Un nouveau médicament expérimental, le dupilumab, pourrait aider les personnes dont les crises d'asthme allergique ne sont pas contrôlées par les médicaments actuels selon les résultats d'un essai clinique de phase 2a présentés dans le New England Journal of Medicine. Le médicament est développé par les laboratoires français Sanofi et américain Regeneron Pharmaceuticals.

L'asthme allergique se manifeste par une inflammation des bronches causée par l'inhalation d'un allergène. Les crises se traduisent par une diminution du calibre des bronches, ce qui entraîne une difficulté à respirer.

Le dupilumab est un anticorps monoclonal expérimental qui bloque l'action de deux interleukines, (les 4 et 13), qui sont des protéines de l'inflammation qui joueraient un rôle dans le développement de la maladie chez la moitié des personnes atteintes d'asthme.

Actuellement, les traitements de fond sont les corticoïdes et les bronchodilatateurs qui facilitent le passage de l'air dans les poumons. Chez 10 à 20% des personnes asthmatiques allergiques, ces médicaments ne seraient pas suffisamment efficaces.

Sally Wenzel de l'Université de Pittsburgh et ses collègues ont mené cette étude, pendant 12 semaines, avec 104 personnes asthmatiques allergiques dont la maladie n'était pas bien contrôlée avec les médicaments existants.

Sur les 52 participants ayant reçu le placebo, 23 ont fait une crise d'asthme comparativement à 3 personnes pour le groupe traité avec le dupilumab (réduction de 87% de l'incidence des crises). Une amélioration de la fonction respiratoire en général était également constatée.

Mais, précise le Dr Michael Wechsler du National Jewish Health (Denver) dans un commentaire à l'article, pendant les premières semaines de l'essai, quand les participants prenaient le dupilumab ou le placebo en même temps que leur traitement habituel, il n'y a pas eu de différence significative dans le nombre de crises entre les deux groupes. Alors que dans la pratique, indique-t-il, le médicament devrait être utilisé en combinaison avec les médicaments existants. Il est donc trop tôt pour dire si le médicament sera d'une utilité clinique, conclut-il.

Des études à plus grande échelle, qui prendront au moins 2 ou 3 ans, sont nécessaires avant que le médicament puisse éventuellement atteindre le marché.

Regeneron indique qu'il y a aussi des signes préliminaires que le dupilumab fonctionne contre la dermatite atopique, ce qui suggère qu'il peut bloquer une voie biologique qui contribue à de multiples conditions allergiques.

Un autre anticorps monoclonal testé pour le traitement de l'asthme est le mépolizumab, un anti-interleukine-5, du laboratoire britannique GlaxoSmithKline.

Psychomédia avec sources: New York Times, Le Figaro. Tous droits réservés