Trois nouveaux gènes, dont des variations prédisposent à la maladie d'Alzheimer, ont été identifiés par deux équipes indépendantes, française et britannique, dont les travaux sont publiés simultanément dans la revue Nature Genetics. Ces variations représenteraient environ 20% du risque génétique de la maladie et leur découverte pourrait conduire à une meilleure compréhension de la maladie.

Cette découverte survient 15 ans après celle du gène de l’apolipoprotéine E (APOE4), impliqué dans 20 à 25% des cas, le seul lié de façon certaine à un risque accru de développer la forme classique de la maladie. Pour ce qui est de la forme familiale précoce de la maladie, qui constitue 3% des cas, trois gènes sont déjà connus.
L’équipe française de Philippe Amouyel (Inserm/Institut Pasteur de Lille), en collaboration avec d’autres chercheurs européens, a identifié deux nouveaux gènes, le gène de la clusterine (CLU) et le gène CR1, alors que l'équipe britannique de Julie Williams (Alzheimer's Research Trust, GB) a également identifié le gène CLU ainsi que le gène PICALM.

Ces gènes déterminent une prédisposition, mais une personne qui les porte ne développe pas nécessairement la maladie, cette dernière ayant des causes à la fois génétiques et environnementales, précisent les chercheurs.

Ces résultats devraient offrir de nouvelles pistes pour les recherches de traitements. «La découverte d’APOE, il y a 15 ans, a permis la mise au point de médicaments qui arrivent dans les dernières phases des essais cliniques» indique Philippe Amouyel. «Il avait alors fallu plusieurs années pour s’assurer des résultats ; cette fois-ci on peut espérer que le passage aux recherches thérapeutiques se fera plus vite, surtout pour le gène CLU, identifié par deux études».

Le rôle de ces trois gènes dans le développement de la maladie doit encore être précisé. Il semblerait que les gènes CLU et CR1 aient un lien avec l’élimination du peptide bêta amyloïde, dont l’accumulation, sous forme de plaques, est l’une des caractéristiques de la maladie.

Le gène CLU joue aussi un rôle dans l'inflammation qui est généralement considérée comme un effet secondaire de la maladie. "Nos résultats suggèrent la possibilité que l'inflammation soit un événement primaire dans la maladie", indique Julie Williams.

Les deux équipes ont mené des études consistant à rechercher des variations génétiques sur l’ensemble du génome. L'étude française a été réalisée avec plus de 20000 personnes dont 6000 atteintes de la maladie et l'étude britannique avec 19000 personnes atteintes de la maladie.

Psychomédia avec sources:
nouvelobs.com
New York Times
Medpage Today