Un groupe d'experts internationaux propose, dans un article publié dans la revue The Lancet Neurology, d'élargir les critères de la maladie d'Alzheimer pour un diagnostic plus précoce.

Actuellement, le diagnostic est posé sur la base de troubles de la mémoire et de la pensée. A ce stade, la maladie est évoluée et jusqu'à récemment seule une biopsie cérébrale post-mortem permettait de confirmer le diagnostic.

Bruno Dubois, de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et ses collègues proposent une nouvelle définition de la maladie qui intègre des biomarqueurs permettant un diagnostic avant la présence avérée de symptômes cognitifs.

Selon les nouveaux critères, le diagnostic pourrait être posé lorsqu'une personne présente des troubles épisodiques de la mémoire (des difficultés d'apprentissage d'une liste de mots, notamment) ainsi que des signes biologiques détectables par des examens de neuroimagerie (IRM ou PETscan) ou par l'analyse du liquide céphalorachidien (niveaux des protéines bêta-amyloïdes et de protéines tau).

Le groupe met également de l'avant un lexique pour identifier différents stades et formes de la maladie auxquels correspondent différents biomarqueurs et niveaux de fonctionnement cognitif (maladie d'Alzheimer typique, atypique, mixte, phase prodomale, phase pré-clinique et déficit cognitif léger).

Le principal avantage des nouveaux critères, mentionnent les auteurs, est de favoriser les essais cliniques de nouveaux médicaments.

Dans un éditorial accompagnant l'article, Lon S. Schneider de l'Université de Southern California à Los Angeles considère en effet que les biomarqueurs ne sont pas prêts à être utilisés couramment dans la pratique clinique. Il conteste leur utilité pratique, sauf dans le cas de certains essais cliniques, car les médecins, dit-il, ne prescriront pas de ponction lombaire ou d'imagerie IRM lorsque les patients ne présentent pas de signes cliniques de la maladie.

Psychomédia avec sources: Inserm, Medscape Today
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