Un groupe d'experts internationaux propose, dans un article publié dans The Lancet Neurology, d'élargir les critères de la maladie d'Alzheimer pour un diagnostic plus précoce. Alors qu'actuellement le diagnostic est posé sur la base de troubles de la mémoire et de la pensée, le groupe, mené par Bruno Dubois de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM), propose d'inclure des critères biologiques.
Les marqueurs biologiques proposés pour l'instant exigent toutefois des examens très coûteux qui ne peuvent être mis à la disposition à grande échelle. Et ce, d'autant plus qu'aucun médicament à l'heure actuelle ne peut faire régresser la maladie. Il s'agit d'examens de neuro-imagerie (IRM ou PET scan) et d'analyse du liquide céphalorachidien extrait par ponction lombaire.

A court terme, la nouvelle proposition facilitera surtout l'inclusion de patients dans des essais cliniques de nouveaux médicaments.

Cela pourrait changer dans les prochaines années car plusieurs équipes de recherche travaillent au développement de tests sanguins pouvant diagnostiquer la maladie. Jusqu'à maintenant toutefois, les tests sanguins développés offrent une moins grande précision que la neuro-imagerie et l'analyse du liquide céphalorachidien qui serait de 100 % selon le Pr Dubois.

Des chercheurs américains annonçaient notamment ce mois-ci, dans les Archives of Neurology, avoir identifié plusieurs protéines provenant d'un simple échantillon sanguin qui, grâce à une nouvelle technologie d'analyse, permettraient de diagnostiquer la maladie en combinaison avec les critères cognitifs. La précision est de 94 % pour l'identification des personnes ayant la maladie et de 84 % pour l'identification de celles n'ayant pas la maladie. Des études supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats, précise Ramón Díaz-Arrastia de l'Université du Texas qui a dirigé l'étude.

En France, la société ExonHit Diagnostic commercialise depuis décembre 2009 le test sanguin d’aide au diagnostic de la maladie AclarusDx. D'abord réservé aux centres de recherche, l'accès pour le diagnostic clinique grand public est prévu pour 2011. Le test aurait une précision de 75 %.

Une société scandinave, DiaGenic, devrait aussi lancer en France un produit similaire, déjà commercialisé ailleurs en Europe.

Psychomédia avec sources:
Inserm, Daily News and Analysis, Le Parisien
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