Un film américain diffusé à la télévision mardi soir, "Fatal Contact: Bird Flu in America", a alarmé plusieurs téléspectateurs. Des centres d'aide partout aux États-Unis étaient débordés d'appels demandant si la grippe aviaire avait frappé l'Amérique.

Les autorités de santé publique ont agi rapidement pour prévenir une vague de panique en informant que le film n'etait conséquent ni avec la biologie, ni avec la réalité.

Selon Laurie Garret, consultante pour le film, membre senior pour la santé globale au "Council of Foreign Relations", journaliste récipiendaire d'un Pulitzer et auteur de livres sur le sujet, le film est très noir mais il n'est pas sensationaliste. Je ne pense pas qu'il exagère, dit-elle, mais il s'agit du pire scénario".

Selon la chaîne ABC qui a diffusé le film mardi soir, il s'agit d'une scénarisation du pire scénario. "Il s'agit un compte-rendu hollywoodien qui exagère et condense les événements pour créer une histoire intéressante".

Aux nouvelles de fin de soirée le soir de la diffusion, des représentants des organismes de santé publique, le secrétaire du U.S. Health and Human Services et le directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases étaient présents pour décrire les différences entre la réalité et la fiction.

La façon dont le virus évoluait dans le film, précisaient-ils, était irréaliste. Tout s'y passait très rapidement par exemple. En l'espace d'une semaine le nombre de victimes de la grippe dans le monde passait d'environ 2000 à 12 millions. Les gens en mouraient très rapidement. Le personnage initial, par exemple, qui rapportait la maladie d'Asie, avait à peine le temps de revoir sa famille avant de mourir. Les morts étaient empilés dans des camions sous les yeux terrifiés des survivants.

Ces représentants rappelaient que 113 personnes sont décédées de la grippe aviaire dans le monde jusqu'à maintenant et le virus n'a été transmis que par un contact étroit avec les oiseaux infectés. La crainte est que si le virus mute dans une forme transmissible entre humains il puisse déclencher une pandémie mondiale.

Les autorités américaines du Department of Health and Human Services avaient aussi émis un "guide pour les téléspectateurs" précisant que le film n'est pas un documentaire, qu'il n'y a pas de pandémie de grippe aviaire dans le monde actuellement, que le H5N1 est presque exclusivement une maladie d'oiseau qui n'a pas encore fait son apparition aux états-Unis et que si c'était le cas, cela ne signifierait pas le déclenchement d'une pandémie.

Selon Laurie Garret toutefois les services de santé publique ne sont pas prêts à faire face à une pandémie.

Elle est auteur de "The Coming Plague" et "Betrayal of Trust". Dans le premier livre elle argumente que les conditions mondiales sont mûres pour de nouvelles maladies mortelles et dans le second, que la santé publique globale est en déclin.

Elle note que les gens avaient été avertis depuis des années que les digues de la Nouvelle-Orléans ne tiendraient pas en cas d'ouragan majeur. Elle souhaite que le film montre aux gens pourquoi la façon de pensée actuelle au sujet de nos "digues pour la santé publique" est inadéquate.

Sources:
www.forbes.com
www.webmd.com

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