Depuis une trentaine d’années, de plus en plus de ménages sont satisfaits de leurs conditions de logement. En 2006, 6% des ménages ne sont pas satisfaits de ces conditions, contre 13% en 1978 et 8% en 1992.

Toutefois, en 2006, 14 % des logements peuvent être considérés comme inconfortables, soit parce qu’ils cumulent plusieurs défauts majeurs (humidité, mauvaise isolation, etc.), soit parce qu’ils sont surpeuplés.

Les ménages modestes, les immigrés et les familles nombreuses vivent plus souvent que les autres dans des logements inconfortables.

Près de 30% des ménages modestes habitent un logement inconfortable, ce qui n’est le cas que de 5% des ménages aisés. Par ailleurs, les ménages les plus jeunes occupent plus fréquemment un logement inconfortable: 28% des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans contre 7% si elle a plus de 60 ans.

Les ménages immigrés, en particulier ceux originaires du continent africain, vivent plus souvent dans un logement de qualité médiocre et, dans une mesure encore plus importante, dans un logement surpeuplé : 42% des ménages immigrés originaires du Maghreb habitent dans un logement inconfortable et cette proportion dépasse 50% pour ceux originaires du reste du continent africain.

Les personnes seules et les couples sans enfant habitent moins souvent dans un logement inconfortable que les couples avec au moins deux enfants. Ces derniers sont en effet plus souvent confrontés au surpeuplement, et ce d’autant plus que le nombre d’enfants est élevé. Le surpeuplement est également fréquent pour les familles monoparentales qui, en outre, occupent plus souvent que la moyenne des logements de qualité médiocre.

26% des ménages vivant dans un logement inconfortable déclarent en être insatisfaits, contre 3% des autres ménages.

Le sentiment d’inconfort peut toutefois parfois différer de l’inconfort effectif du logement. Ainsi, 10% des ménages vivent dans un logement inconfortable et en sont néanmoins satisfaits. Il s’agit plus souvent de ménages jeunes ou modestes.

Il est possible que les jeunes considèrent leur logement comme provisoire et acceptent de ce fait plus facilement des conditions de logement difficiles. Pour les ménages modestes, on peut envisager, sans toutefois pouvoir le vérifier, qu’ils intègrent quant à eux la faiblesse de leur revenu dans leur jugement et estiment ne pas pouvoir prétendre à un logement de meilleure qualité.

Par ailleurs, 3% des ménages, bien qu’habitant des logements présentant peu de défauts et n’étant pas surpeuplés, sont insatisfaits. L’environnement direct de ces logements est souvent dégradé (insécurité, pollution ou bruit par exemple).

PsychoMédia avec source:
"Les jeunes et les ménages modestes surestiment plus souvent le confort de leur logement", Yves Jauneau, Solveig Vanovermeir, division Études sociales, Insee.