Une intervention précoce pour aider les parents à mieux communiquer avec leur enfant autiste permet de diminuer les symptômes à long terme, montre une étude britannique publiée dans la revue médicale The Lancet.

Jonathan Green de l’université de Manchester (Grande-Bretagne) et ses collègues ont mené cette étude avec 152 enfants âgés de 2 à 4 ans atteints d'autisme dont plusieurs avaient des symptômes sévères. Ils ont été assignés au hasard à deux groupes : un qui recevait le traitement habituel, et l'autre qui recevait de surcroît une intervention centrée sur les parents.

Dans ce dernier groupe, les interactions des parents avec leurs enfants étaient filmées, puis analysées avec des thérapeutes afin d’expliquer aux parents comment mieux interpréter les besoins de leur enfant et améliorer leur communication. L'intervention incluait 12 sessions de 2 heures sur 6 mois suivies de sessions mensuelles pendant un autre six mois. Les parents devaient également consacrer 20 à 30 minutes par jour à des activités de communication.

Six ans plus tard, le groupe ayant reçu cette intervention présentait des symptômes généraux moins sévères, une meilleure communication sociale et des comportements répétitifs réduits, bien qu'aucun changement n'était observé dans d'autres domaines tels que le langage et l'anxiété. Les enfants éprouvaient toujours des difficultés et le soutien continu demeurait généralement nécessaire.

Il s'agit de la première étude qui montre un effet à long terme d'une intervention avec des standards similaires à ce qui se fait pour les médicaments par exemple, se réjouit le Dr Laurent Mottron, psychiatre et chercheur en neuroscience à l'Université de Montréal (Québec), rapporte Radio-Canada.

« Ce n'est pas un professionnel qui agit en un-un avec un enfant. Ce que ça veut dire, c'est que ça coûte beaucoup moins cher qu'une intervention qu'on ferait avec l'enfant, mais ça a une efficacité », souligne-t-il. Ce traitement permettrait ainsi de réduire les temps d'attente pour obtenir des services du système public de santé.

Actuellement, dit-il, suite au diagnostic, le délai est de trois ans pour obtenir une thérapie intensive. « C'est parce que ces thérapies sont trop longues, inutilement longues. Ce que cette étude démontre, c'est que ça prend moins de 100 heures par enfant et par année. On est très loin des 25 heures par semaine prescrites dans les thérapies intensives. »

Le chercheur plaide pour l'abandon de la thérapie comportementale intensive et souhaite que Québec intègre rapidement les résultats de cette étude afin d'offrir un traitement précoce et efficace aux enfants autistes.

Psychomédia avec sources : University of Manchester, The Lancet, Radio-Canada.
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