Une grande proportion des trois espèces de truites qui évoluent autour de la Grande Barrière de corail d'Australie sont atteints d'un cancer de la peau, selon une étude publiée dans la revue PLoS One.

Michael Sweet de l'université de Newcastle (Royaume-Uni) et ses collègues britanniques et australiens ont échantillonné 136 truites de corail dans deux zones de la Grande Barrière. 15 % présentaient des mélanomes couvrant de 5 % de la peau jusqu'à la quasi-totalité. Ces résultats sous-estimeraient la proportion de truites atteintes car les poissons malades seraient moins susceptibles de rechercher de la nourriture et ainsi d'être pêchés.

Des cas individuels de cancer avaient déjà été constatés chez différentes espèces de poisson mais jamais à une telle échelle d'une population, notent les auteurs. Ces derniers estiment que d'autres espèces sont probablement atteintes.

"D'autres études devront être réalisées pour déterminer les causes exactes de ces cancers, mais, après avoir éliminé d'autres facteurs possibles tels que les microbes ou la pollution marine, les rayons UV apparaissent comme la cause vraisemblable", indique le chercheur.

La Grande Barrière de corail se trouve directement sous le plus grand trou de la couche d'ozone. La région reçoit ainsi plus de rayons UV du soleil qu'ailleurs sur la planète.

De 1972 à 1992, les niveaux de radiations UV ont augmenté de 20% à 50% selon les régions. La diminution de la couche d'ozone durant le 20e siècle est directement liée à une augmentation de 16 à 60% des cancers de la peau.

Les chercheurs ignorent les conséquences de la maladie sur la comestibilité de ces poissons.

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