Les femmes qui donnent naissance à un premier bébé d'un poids de 3,75 kg ou plus ont un risque 2,5 fois plus élevé de cancer du sein, selon une étude publiée dans la revue PLoS ONE.

Radek Bukowski de l’Université du Texas et ses collègues ont analysé les données de deux études. L'une d'elle a été menée avec 410 femmes suivies pendant 17 ans. 31 (7,6%) d'entre elles qui ont développé un cancer du sein vers la fin de la cinquantaine ou le début de la soixantaine avaient donné naissance à des bébés au poids plus élevé.

Cette étude toutefois, soulignent les chercheurs, montre une association et ne prouve pas, de par sa méthodologie, que cette dernière soit de cause à effet.

Dans l'autre étude, Bukowski et ses collègues ont analysé les données concernant près de 24 000 femmes dont les niveaux sanguins d'hormones estrogène et anti-estrogène ainsi que de facteurs de croissance analogues à l'insuline ont été mesurés. L'analyse tenait aussi compte d'autres facteurs tels que l'âge et le poids de la mère, l'âge des premières règles et de survenue de la ménopause. Le poids des enfants à la naissance s'avérait un facteur lié au risque de cancer du sein de façon indépendante.

Les chercheurs font l'hypothèse que donner naissance à un bébé de poids élevé crée un environnement hormonal durant la grossesse qui favoriserait le développement de la maladie quelque 40 ans plus tard. Cet environnement inclut des niveaux élevés d’œstrogène et de facteurs de croissance analogue à l'insuline ainsi que des faibles niveaux d'anti-estrogène qui sont des hormones protectrices.

Des études sur des modèles animaux ont suggéré, rapportent les chercheurs, que le nombre de cellules souches du sein, qui sont impliquées dans le développement du cancer, peuvent augmenter ou diminuer en réponse à l'exposition hormonale. Ces cellules pourraient garder une mémoire de l'exposition antérieure aux hormones.

Selon Michaela Higgins du Massachusetts General Hospital Cancer Center à Boston, dont les propos sont rapportés par NBC News, avoir plusieurs enfants, particulièrement avant 30 ans, protègerait contre le cancer du sein, possiblement en lien avec l'hormone progestérone. L'allaitement serait aussi protecteur. Mais ces facteurs ont moins d'influence que les antécédents familiaux, précise-t-elle, lesquels n'ont été que partiellement pris en compte dans cette étude.

Psychomédia avec sources: NBC News, Time. Tous droits réservés.