Des chercheurs américains ont réalisé une avancée importante dans le domaine de la thérapie génique (intervenant sur le fonctionnement des gènes) qui devrait avoir des répercussions pour le traitement de plusieurs types de cancer dans l'avenir.

Ils ont développé un traitement qui s'est avéré efficace pour le traitement de la forme la plus courante de cancer du sang, la leucémie lymphoïde chronique.

David Porter et Carl June de l'Université de Pennsylvanie ont prélevé des lymphocytes T (qui sont des cellules du système immunitaire) chez 3 personnes atteintes de leucémie à un stade avancé qui ne répondait plus aux chimiothérapies. Ils les ont modifiés génétiquement afin qu'ils attaquent sélectivement les cellules cancéreuses porteuses d'une certaine protéine puis les ont ré-injectés à ces personnes préalablement traitées par chimiothérapie.

Le succès a été plus important qu'escompté, rapportent les chercheurs. Les lymphocytes se sont multipliés plus de 1000 fois et ont survécu plusieurs mois. En 3 semaines, les cellules tumorales avaient été détruites avec une efficacité jamais observée auparavant, indiquent les chercheurs. Deux des 3 personnes ont connu une rémission d'un an à ce jour. La troisième a connu une récurrence de la maladie après 4 mois, sous une forme atténuée.

La thérapie génique, considèrent les chercheurs, offre le même potentiel de guérison que la greffe de moelle osseuse avec beaucoup moins de risques. Cette dernière nécessite une longue hospitalisation et comporte un risque de mortalité d’au mois 20% pour une probabilité de 50% de guérison.

La thérapie génique pourra être développée dans le futur pour le traitement d'autres cancers comme celui du poumon, de l'ovaire et le mélanome, considèrent-ils.

Ces résultats sont publiés simultanément dans le New England Journal of Medicine et dans la revue Science Translational Medicine.

Selon le Dr Felipe Suarez de l'hôpital Necker à Paris dont les propos sont rapportés par Le Figaro, la technique développée par l'équipe américaine nécessite des moyens importants puisqu'il faut préparer le traitement pour chaque personne. Un inconvénient que n'ont pas d'autres traitements concurrents comme les anticorps monoclonaux.

Los Angeles Times, Le Figaro
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