Les autorités sanitaires auraient entrepris, sans le dire officiellement, de restreindre l'accès au marché de certains médicaments biologiques jugés trop chers, rapporte Le Figaro.

Les laboratoires pharmaceutiques indiquent dépenser entre 500 et 800 millions d'euros pour la recherche et le développement d'un médicament chimique classique, explique le journal. Et, ils dépenseraient près du milliard et demi d'euros pour le développement d'un médicament d'origine biologique (tels que les anti-TNF alpha, les anticorps monoclonaux…).

Les médicaments biologiques "sont confiés à des cellules cultivées en laboratoire. Elles seules peuvent produire ces molécules complexes, les protéines, qui font environ 400 fois la taille des médicaments fabriqués par voie chimique", expliquait en février dernier un article de La Presse.

D'autre part, ces médicaments sont dédiés à des marchés plus réduits puisqu'il s'agit de molécules ciblées destinées à un certain type de tumeur. Par exemple, l'Herceptin n'est pas prescrit à toutes les femmes atteintes d'un cancer du sein mais seulement à celles dont le cancer est de type HER2 positif.

Alors que la commission de la transparence, qui évalue le bénéfice clinique des nouveaux médicaments, opère en principe selon des règles uniquement médicales, les autorités sanitaires auraient entrepris - sans le dire officiellement - de restreindre l'accès au marché des innovations pharmaceutiques non dédiées au cancer. Ainsi les laboratoires comme Roche qui se spécialise dans les produits anticancéreux obtiendraient les évaluations - et donc les prix - les plus élevées, tandis que ceux dont les médicaments visent d'autres pathologies (diabète, hypertension…) feraient "les frais du système".

Alors que 2,5% des demandes de remboursement concernent aujourd'hui des médicaments biologiques, ils représentent près de 20% des coûts des régimes d'assurance médicament, selon la firme d'assurances Green Shield Canada, rapportait La Presse. Au Québec, deux médicaments biologiques contre le cancer, l'Erbitux et l'Herceptin ferait partie de la courte liste de molécules faisant partie d'un «projet pilote» qui vise la négociation de leur prix avec le fabricant.

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