Une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) a déterminé comment un gène modifie le contenu des messages que s’échangent les cellules chez les personnes souffrant d’un glioblastome, une forme très agressive de cancer du cerveau qui se propage rapidement.

Leurs résultats sont publiés dans la revue Molecular & Cellular Proteomics.

« Les cellules cancéreuses nous attaquent en “bande”, toutefois, pour travailler efficacement ensemble, elles doivent communiquer les unes avec les autres », explique Janusz Rak, auteur sénior, professeur au Département de pédiatrie à l’Université McGill.

Elles communiquent entre autres par l’intermédiaire de vésicules extracellulaires remplies de protéines agissant comme des messages transportés entre les cellules.

Le professeur Rak et son équipe ont découvert que l’oncogène EGFRvIII, qui déclenche le développement du cancer, fait également en sorte que les cellules « parlent une langue différente ».

« Les protéines présentes dans les VE peuvent modifier le comportement des cellules ; par exemple, elles peuvent faire en sorte que des cellules envahissent des tissus ou forment des métastases. Comme les VE envoient ces protéines entre les cellules, certaines cellules l’interprètent comme un signal afin d’être agressives ; c’est un aspect important de ce qu’est le cancer », explique le professeur Rak.

« Ce qui est étonnant est qu’un seul gène responsable du cancer, le gène EGFRvII, peut transformer des centaines de protéines présentes dans les VE, modifiant ainsi complètement les messages que les cellules se transmettent les unes aux autres », ajoute-t-il.

Cette découverte ouvre une voie prometteuse pour la recherche de moyens de freiner la propagation du cancer ou de diagnostiquer la maladie à un stade plus précoce.

« Nos travaux suggèrent également que différents oncogènes peuvent agir différemment sur la communication intercellulaire ainsi que sur le type et sur le contenu des VE que les cellules cancéreuses émettent ou reçoivent ; nous devons comprendre le fonctionnement de ces oncogènes afin de mettre au point de nouveaux traitements », explique Dongsic Choi, auteur principal, qui a mené l’étude en ayant recours à un technique de microscopie de très haute résolution.

Les VE, dont la présence peut être détectée dans des échantillons de sang, sont déjà utilisées pour diagnostiquer des cancers. Les protéines associées aux VE, découvertes par l’équipe du professeur Rak, pourraient à l’avenir être utilisées dans la mise au point de tests et de traitements personnalisés destinés aux patients ayant un glioblastome.

Le glioblastome (ou glioblastome multiforme) peut se manifester à tout âge, mais survient principalement entre 45 et 70 ans, précise le communiqué de l'université. Au Canada, chaque année, près de 1 000 personnes reçoivent un diagnostic de glioblastome ; seulement 4 % survivent pendant cinq ans ou plus à cette maladie.

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Psychomédia avec sources : Université McGill, Molecular & Cellular Proteomics.
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