Du 23 au 29 mars a lieu le 2e festival de films sur les droits de la personne de Montréal au cinéma du Parc. Près de 115 films documentaires ou de fiction, en provenance de 34 pays sont au programme.

Une compétition met en lice 74 de ces films, dont 39 sont des primeurs. Le festival propose aussi un programme de 28 courts métrages réalisés pendant la guerre du Liban à l'été 2006.

«Il y a de vrais grands films, commente Hugo Latulippe, porte parole du festival, des accomplissements artistiques.» "Le cinéaste donne sa palme à The Short Life of José Antonio Gutierrez (présenté dimanche après-midi), de la réalisatrice suisse Heidi Specogna. Un documentaire qui raconte l'histoire du premier soldat américain tué en Irak. Soldat qui était en fait guatémaltèque et qui se battait en échange de la promesse d'obtention d'une green card."

(...) Il a beaucoup accroché aussi à The Color of Olives, de la cinéaste mexicaine Carolina Rivas. Un regard intimiste sur le conflit israélo-palestinien tel que vécu par une famille qui cultive depuis toujours olives, oranges et fleurs sous le soleil de la Palestine.

Des courts métrages (...) on note The Clown Children (joli film qui suit deux garçons jongleurs dans les rues de Guatemala Ciudad), Eût-elle été criminelle (un collage parfaitement maîtrisé et un brin ironique sur la libération en France et le sort réservé aux «poules à boches», ces femmes présumées collabos à qui on a rasé la tête à la fin de la guerre), et Sur la ligne, un film bref mais savoureux du comédien Frédéric Desager sur les tensions entre Blancs et autochtones au Québec.

Plusieurs films sélectionnés ont déjà été primés dans d'autres festivals. Celui qui ouvre les festivités vendredi soir, Bamako, a ainsi été présenté à Cannes cette année. Réalisé par le Mauritanien Abderrahmane Sissako, il repose la passionnante idée d'un tribunal improvisé dans la cour d'un couple en crise. Des membres de la société civile engagent une procédure contre la Banque mondiale et le FMI, jugés coupables des malheurs de l'Afrique. Avocats de la défense et procureurs de la couronne plaident, tandis que la vie de tous les jours continue. C'est brillant, humain, avec, en clou, des plaidoiries: le chant d'un griot (non traduit), à travers lequel l'âme de l'Afrique pousse sa bouleversante complainte."

Source:
Le Devoir