Lorsque nous nous parlons à nous-même, le cerveau réagit comme si nous entendions quelqu’un d'autre parler, montre une étude française publiée dans le Journal of neuroscience. Ils disent avoir ainsi trouvé l'emplacement de la "petite voix intérieure" dans le cerveau. Mais l'utilisation de ce terme porte à confusion car ce dont il question n'est pas l'intuition qui est habituellement désignée par cette expression.

Jean-Philippe Lachaux et ses collègues de l’Inserm au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon et le C.H.U. de Grenoble ont mené cette étude avec quatre personnes atteintes d'épilepsie sévère qui, dans le cadre de leur traitement et de leur suivi médical, vivent avec des électrodes implantées dans le cerveau. Après avoir repéré dans le cortex auditif la zone qui réagit au son de voix extérieures, les chercheurs ont demandé aux participants de lire un texte en silence.

La même zone était active pendant la lecture silencieuse. Une hypothèse est que les mots sont automatiquement associés aux sons. La "pensée verbalisée" impliquerait ainsi une région du cerveau impliquée dans l'audition.

Des implications de cette étude et des travaux précédents qu'ils confirment pourraient concerner la rééducation de personnes schizophrènes, explique le chercheur. En utilisant une technique similaire à celle de l'étude, dit-il, "nous pourrions leur montrer concrètement ce qui se passe dans leur cerveau" (méthode du biofeedback), et cela leur permettrait de se distancier des pensées envahissantes.

Psychomédia avec sources: Inserm, Le Figaro Tous droits réservés