Vous souvenez-vous du sauvetage la soldate Jessica Lynch, héroïne du début de la guerre en Irak?

Alors âgée de dix-neuf ans, la soldate est à bord d’un véhicule blindé qui se retrouve pris dans une embuscade. Ses compagnons sont tués sous les feux de l'ennemi. Quoique grièvement blessée, elle combat jusqu’à sa dernière cartouche avant d’être faite prisonnière.

"Une semaine plus tard, les forces spéciales montent une opération de commando pour la libérer. Arrachée à ses gardiens après d’âpres combats, elle est évacuée en hélicoptère vers le Koweït. Le soir même, le président Bush annonce la libération de Jessica Lynch et les détails de ses actes de bravoure… Les télés passeront même des images de sa libération prises à la caméra infrarouge." (Le Point.fr)

Devant une commission du Congrès américain, Jessica Lynch a expliqué cette semaine qu'elle n'avait jamais été l'héroïne décrite par la hiérarchie militaire.

Dès la fin 2003, Jessica Lynch avait expliqué qu'elle n'avait pas "combattu à mort" au moment de sa capture et qu'elle n'avait pas été maltraitée dans l'hôpital irakien où elle était détenue."

Elle n’a pas tiré un coup de feu, a-t-elle expliqué, son arme s’étant enrayée. Enfin, les forces spéciales ont eu d’autant moins de mal à venir la délivrer que ce sont les médecins irakiens eux-mêmes qui avaient averti de sa présence et… de l’absence totale de soldats irakiens pour la garder. (Le Point.fr)

Déjà dans son édition du 15 mai 2003, un article de BBC News rapportaient des témoins de la "scène" de sauvetage à l'hôpital. "Nous étions surpris. Pouquoi faire cela? Il n'y avait pas de militaires, il n'y avaient pas de soldats dans l'hôpital", disait un médecin travaillant à l'hôpital.

"C'était comme un film de Hollywood. Ils criaient "go, go, go" avec leurs fusils et cartouches à blanc ... et des bruits d'explosion. Ils ont fait un show pour l'attaque américaine de l'hôpital, un film d'action comme Sylvester Stallone or Jackie Chan."

Le journaliste de BBC explique que la stratégie américaine pour les scènes de télévision est de compter sur leurs propres reporters, de prendre les images avec leurs propres caméras et d'éditer les films eux-mêmes.

Le Pentagone, dit-il, a été influencé par des producteurs de Hollywood de TV réalité et de films d'action. Jerry Bruckheimer, en particulier, a conseillé le Pentagone pour la série "Profiles from the Front Line" qui suivait les forces américaines en Afghanistan en 2001. Cette approche a été reprise et développée en Irak.

Un autre cas met actuellement l'armée américaine sur la sellette. Elle est accusée d'avoir déformé la réalité sur les circonstances du décès de Pat Tillman, ex vedette du football, qui a été tué par erreur par des soldats de son propre camp. L'armée américaine avait étouffé l'incident et déclaré que M. Tillman était tombé sous le feu de l'ennemi.

Psychomédia avec sources: Le Point, BBC Tous droits réservés