Bonjour. J'ai 20ans, je suis étudiant. Etant enfant, j'ai été violé par une persoonne de mon entourage. Lorsque je me suis rendu compte qu'une telle relation n'était pas normale, j'ai cherché de l'aide mais personne n'a été là pour me soutenir. Ne voulant pas nuire à mon entourage, ce secret est resté en moi et l'est encore aujourd'hui.

Je me suis toujours débrouillé seul, j'ai, pour ainsi dire, grandi seul même si matériellement je ne l'était pas, j'étais seul avec mes questions; celles que je me posais dès l'âge de sept ans. Je n'ai eu aucun ami jusqu'à l'âge de 16ans. Je ne savais pas comment les relations fonctionnaient, j'étais timide et renfermé. Quand j'avais seize/dix-sept ans, je suis tombé amoureux de mon meilleur ami, c'était la première fois que je me sentais vivre, c'était la premère fois que je me sentais heureux. Cela n'a pas duré: après lui avoir dit ce que je ressentais, il en parlé à tout le monde et je suis devenu le pd de l'école. Homosexuel, je ne sais pas si je le suis, je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec qui que ce soit. Le sexe est, pour moi, quelque chose de sale, quelque chose qui ne peut jamais être consenti, en tout cas avec moi. Aujourd'hui, je suis triste, perdu et quelques peu déphasé par rapport aux gens de mon âge: je ne sais pas m'amuser,je n'ai envie absolument de rien, mon avenir me dèsintéresse au plus point. Chaque choix que j'ai dû faire dans ma vie, je les ai fait soit pour quelqu'un, soit par quelqu'un, soit contre quelqu'un mais jamais pour moi. Et cela vaut également pour mon orientation scolaire. Je fais mes choix en fonction de la personne qui m'est la plus proche lorsque je choisis. Actuellement j'ai un ami dont je suis très proche, il me plaît sans pour autant que je ressente, à son égard, un désir sexuel. Cependant, je n'ai jamais été attiré par les femmes en général, et la perspective de pouvoir l'être m'est totalement inimaginable. J'ai, depuis petit, l'idée que je ne peut pas plaire à quelqu'un, l'idée que quelqu'un puisse vouloir avoir avec moi une relation amoureuse m'est inconcevable. Pour revenir à cet ami dont je parlais plus haut, c'est quelqu'un de vivant, de spontané, de déterminé; il me motive et il essaie de me pousser à changer mais je crois que je ressens, pour lui, autre chose que de l'amitié. Quand il me parle de femmes ou lorsqu'il me dit qu'il a quelqu'un en vue, cela me fait mal, cela m'attriste; et ce n'est pas nouveau. Dans mon idée, le prolongement normal de l'amitié est la relation amoureuse. Avant lui, j'ai eu d'autres amis garçons et lorsque j'ai vu que je n'avais rien à espérer d'eux, je les ai quitté mais pas spontanément: j'attends toujours d'être assez proche d'une nouvelle personne pour en quitter une autre. Et je vis comme une rupture. Même si je sais que la personne avec laquelle je suis ami à présent n'a pas les orientations que je lui prête, je reste quand même son ami, dans une position d'attente perpétuelle, et durant ce temps d'attente je souffre, je pleure; pourtant, je reste et j'attends. Qu'est-ce que j'attends? je ne le sais pas. Car si cet ami me faisait des avances, je le repousserai et je le quitterai. J'ai l'impression que ce que j'aime c'est revivre cette situation de peine et de chagrin sans cesse. Je n'attends rien de la vie. Je ne sors quasiment pas. Pour moi, la vie m'est étrangère. Je ressens comme une espèce de mal-aise quand je suis entouré de personne joviales, sympathiques ou simplement contentes: j'ai l'impression d'être en trop, de ne pas avoir ma place ici. Et c'est de plus en plus dur à vivre au quotidien. Je passe successivement, dans une même journée, de la tristesse au sourire, je ne pleure plus, je n'ai plus de larmes; et aujourd'hui, en définitive, je me demande si je devrais mettre fin à cette amitié et puis pourquoi pas, mettre fin à tout?

En vous remerçiant de votre écoute.