Je vis actuellement un énorme dilemme dans ma vie.Suite à une thérapie pour abus sexuel que j'ai réussie avec succès,je me suis mise à moins aimer,et surtout être moins attirée sexuellement par le père de ma fille.
Je ne sais pas ce qui c'est passé,car c'est un homme très doux qui m'a soutenue dans mes démarches pour me sortir du traumatisme de l'inceste.Mais qui,en parallèle,est un homme plutôt introverti qui cache ses émotions sous une apparence de froideur et d'indifférence.Que de fois je suis tombée dans ses silences et m'y suis noyée!
J'ai pris de la distance peu à peu avec lui,puis j'ai
rencontré un homme plus jeune que moi avec qui je n'étais pas et n'avais jamais été une victime d'inceste.J'ai apprivoisé mon corps,débarrassé de tous ses blocages.Exit la victime!Et incognito en plus!
Là où ça accroche,c'est que je suis séparée depuis 6 mois de mon conjoint et que je ne lui ai jamais dit clairement et fermement que notre histoire est terminée.Pourquoi?Parce que je ne la sens pas si morte que ça.Je l'aime énormément,je ne garde aucune rancune face à lui,car ce n'est que moi qui ai cristallisé au travers lui les gestes que j'ai subi dans mon enfance.Il m'a trop soutenue(si c'est possible)dans mes démarches de guérison.Il en savait trop sur les gestes et ma douleur.
Il est un père merveilleux pour notre fille de 6 ans et je désire fortement le garder très près dans ma vie.Parfois,j'ai même envie de retourner vivre avec lui,ne serait-ce que pour notre fille et la sécurité d'un terrain connu.
Mais voilà,j'aime aussi mon jeune ami amant.Je vis avec lui depuis ma séparation et seulement à l'idée de devoir renoncer à lui si je choisis de retourner à ma vie d'avant,le coeur me manque et je n'ose pas seulement poser le geste.Nous commençons à faire des projets de vie commune,car actuellement,nous vivons en colocation avec un couple d'amis et la situation devient de plus en plus tendue,ce qui a pour effet de me faire regretter ma vie d'avant la séparation.
Ma fille est très attachée à son père et elle s'entend bien avec mon nouvel ami,mais je la sens malgré tout perturbée par cette séparation qui n'en est presque pas une.
C'est comme si j'aimais les deux.D'un côté,j'ai le devoir qui m'appelle:celui de donner la famille qui revient de droit à ma fille.Je pense à son père et je me dis que je serais capable de retourner vivre avec lui.À condition de ne pas avoir de sexualité(du moins pas avant un très long moment),car je ne me revois pas lui donner mon corps après ce que j'ai partagé avec lui au cours de ma thérapie.Pour le reste,je serais capable de reprendre la vie de famille avec lui,car je l'aime quand même énormément.De l'autre côté,j'ai mon nouvel ami avec qui je vis une vie qui,sans être riche matériellement,est riche en émotions.Joie,complicité,dialogues et fou rire.Sexualité totalement dénuée de complexes ou de blocages.
Mais avec ce lot de joies,vient la culpabilité face à ma fille.Je me sens coupable de lui voler son droit à la famille pour une indécision de ma part.Je n'arrive pas à savoir qui des deux j'aime.Car je les aime tous les deux de façon indéniable,mais j'ignore qui est celui que j'aime d'un amour véritable et durable.Un amour qui,au fil des années,se chargera de confiance et de tendresse.Est-ce les deux?Le père de ma fille?Cet homme de huit années plus jeune que moi?Ou alors est-ce aucun,parce que bêtement,je ne sais pas aimer?À l'aide!!