« Un centre de traitements des addictions d'Amsterdam s'est ouvert aux adolescents accrocs aux jeux vidéo, répondant ainsi à l'explosion des appels à l'aide de parents prêts à payer cher pour que leurs enfants guérissent de cette dépendance de l'ère numérique.

» A l'école, j'étais le gros que personne n'aimait. Alors, en rentrant chez moi, je me mettais devant mon ordinateur et je jouais ».

Douze ans après avoir reçu son premier ordinateur, Tim, 21 ans, originaire d'Utrecht (sud d'Amsterdam) passait 20 heures par jour à jouer à des jeux vidéo.

(...) Pour tenir le rythme, Tim s'est mis aux drogues. « Coke, hasch, ecstasy : je prenais de tout. C'était mon rituel : le matin en me levant, j'allais d'abord me fournir, puis vers onze heures, je me plantais devant mon ordinateur. Je ne me couchais jamais avant 4 heures du matin », témoigne-t-il.

(...) Keith Bakker, l'Américain qui a fondé cette clinique, se souvient : « Au premier entretien, je lui ai dit +Tu restes ici dès ce soir+ et il m'a répliqué : +Je peux garder ma Gameboy ?+ »

(...) Au programme : une demi-heure de méditation le matin, du fitness, mais surtout de longues sessions au sein de groupes de parole et des conférences obligatoires à suivre le soir. Au jour le jour, les difficultés de la cure de désintoxication sont confiées à un conseiller personnel ou à un psychologue.

(...) « Tout à coup, il y a environ 18 mois, on a vu arriver des gens avec des symptômes d'addiction aux jeux vidéo. C'était complètement nouveau ! », se rappelle Keith Bakker. « Le plus jeune qu'on ait eu avait six ans ! »

Ces gens « ont perdu le contrôle d'eux-mêmes. Ce sont des enfants mal dans leur peau alors que devant leur écran, ils se sentent comme Dieu », souligne Steven Noel-Hill, ancien accroc aux jeux d'argent et coach de Tim. »

Psychomédia