Des chercheurs recommandent, dans le Canadian Journal of Psychiatry, l'adoption de normes nationales encadrant l'utilisation des traitements par électrochocs (1) au Canada et la création d'un organisme qui veillerait à leur application.

Les électrochocs sont utilisés comme traitement pour certains problèmes de santé mentale, notamment les cas réfractaires de dépression majeure et de maladie bipolaire. Au Canada, 75 000 traitements par électrochocs sont administrés annuellement.

Le groupe d'experts, dont fait partie le professeur de psychiatrie Simon Patry de l'Université Laval (Québec), a mené une étude sur les politiques et les règles qui encadrent ce traitement.

"Ce n'est pas quelque chose qu'on offre à tous les patients", souligne Pr Patry. "Faire passer un courant électrique dans le corps d'une personne n'est pas anodin et il peut y avoir des effets secondaires. Par contre, dans certains cas, c'est le meilleur traitement disponible", dit-il.

L'étude, à laquelle 107 centres ont participé, montre que 84% d’entre eux ont une politique générale encadrant l'administration des électrochocs. Par contre, moins de 50% de ces politiques contiennent des précisions touchant le dosage des électrochocs et le positionnement des électrodes.

"Moins de 30 % des politiques abordent la question des changements de médication des patients pendant la durée du traitement. Enfin, dans un pourcentage élevé de centres, le formulaire de consentement ne contient aucune information sur les autres traitements possibles (45%), les risques et les bénéfices, le nombre de traitements requis, le droit de cesser le traitement (20%) et l'absence de garantie d'efficacité (40%)."

"Il ne faut pas croire que les traitements par électrochocs sont donnés n'importe comment présentement", poursuit-il. "Cependant, il y a lieu d'uniformiser les pratiques et le plus tôt sera le mieux."

Les personnes qui se font proposer ce traitement ont peut-être intérêt à savoir que des traitements de stimulation électrique moins agressifs existent tels que la stimulation magnétique transcrânienne approuvée en Amérique du Nord et en Europe et la stimulation transcrânienne à courant continu qui est assez largement offerte dans un cadre expérimental.

(1) Aussi appelés sismothérapie, thérapie électroconvulsive ou encore électroconvulsivothérapie

Psychomédia avec source: Université Laval
Tous droits réservés