Tout en admettant un "léger" risque accru de cancer de la vessie chez les personnes traitées avec médicament antidiabétique pioglitazone (noms commerciaux Actos et Competact) du laboratoire japonais Takeda, l'Agence européenne du médicament (EMA) considère que la balance bénéfice-risque du médicament antidiabétique pioglitazone (noms commerciaux Actos et Competact) demeure positive chez une population limitée de personnes atteintes de diabète de type 2. Elle a émis, jeudi 21 juillet, de nouvelles contre-indications qui devront figurer sur la notice du produit. Suite à cette recommandation de l'EMA, la Commission européenne prendra une décision définitive.

En France, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a décidé, le 9 juin dernier, de retirer tous les médicaments antidiabétiques à base de pioglitazone, après qu'une étude de l'Assurance maladie ait confirmé le risque accru de cancer de la vessie. La suspension prenait effet le 11 juillet. La pioglitazone était indiquée en deuxième intention, après échec ou intolérance à la metformine. Environ 230 000 personnes étaient traitées avec ce médicament en France.

Le Comité estime que le risque de cancer de la vessie pourrait être réduit grâce à une sélection "appropriée" des personnes soignées ainsi que par un examen périodique vérifiant l'efficacité et l'innocuité du médicament. L'EMA également une évaluation des facteurs de risque du cancer de la vessie avant sa prescription surtout pour les personnes âgées.

Actos et Competact font partie de la même classe (celle des glitazones ou thiazolidinediones) que la rosiglitazone (Avandia, Avandamet, Avaglim) qui a été retirée du marché européen en septembre 2010 en raison de risques cardiovasculaires importants. Cette classe diminue la glycémie en améliorant la sensibilité des muscles et des tissus adipeux à l'insuline.

D'autres classes de médicaments utilisées pour le traitement du diabète de type 2 présentent différents modes d'action:

  • l'amélioration de la sensibilité des cellules des muscles et du foie à l’insuline (favorisant leur utilisation du sucre);

    Se trouvent dans cette catégorie: la metformine (famille des biguanides) et les glitazones (à laquelle appartiennent Actos et Competact).

  • la stimulation de la production d’insuline ou de l'apport de celle-ci;
  • la diminution de l’absorption des sucres par l’intestin.

  • Dans un article publié en 2008, la revue Prescrire conseillait de se passer des glitazones "qui n’apportent aucun bénéfice tangible pour les patients et ont des effets indésirables graves". Deux médicaments anciens, la metformine - Glucophage ou autre - et le glibenclamide - Daonil ou autre - restaient des choix de première intention, précisait-elle.

Le Figaro, Le Parisien
Tous droits réservés