Le Conseil de l’Europe bataille pour l’abolition de ce qu’il nomme «les châtiments corporels» dans les 47 pays qui le composent et s’apprête à lancer à l’automne une vaste campagne de sensibilisation «pour changer les mentalités», rapporte le journal Libération qui publie un dossier sur le sujet.

"Le terme de «châtiment corporel» englobe la fessée. Celle, par exemple, que les parents français ont tout à fait le droit de délivrer à leur enfant. Actuellement, seuls seize pays interdisent ces gestes à l’école, mais aussi à la maison. La Suède fut la pionnière en 1979.

(...) C’est l’un des chevaux de bataille de la secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe, Maud de Boer-Buquicchio. Lors de la 28e conférence européenne des ministres chargés des Affaires familiales, en mai 2006, la Néerlandaise défendait cette abolition, en invoquant le «devoir de protéger l’intégrité physique et psychologique» et «la dignité humaine de nos enfants». «Nous ne sommes pas autorisés à les frapper, les blesser et les humilier. Un point c’est tout. [.] Nous devons changer de mentalités et adapter nos lois en conséquence.»

(...) le Conseil prône en la matière la «tolérance zéro»: ni baffe, ni tape, ni claque, qui sont assimilées à des «mauvais traitements», des «humiliations» et autres «mutilations».

Et, surtout, «aucune religion, croyance, situation économique ou méthode éducative» ne saurait les justifier. Ainsi, le commissaire aux Droits de l’homme, Thomas Hammarberg, dénonce-t-il les «concepts juridiquement déshonorants» de «châtiment raisonnable» et de «correction licite».

Le Conseil de l’Europe se veut néanmoins rassurant: «Interdire les châtiments corporels dans le foyer familial ne veut pas dire engager des poursuites contre les parents, mais changer leurs comportements.» Des poursuites, il y en eut pourtant. Ainsi, en 1998, la Cour européenne des droits de l’homme sanctionnait un Britannique qui avait battu son beau-fils. Au Royaume-Uni, la justice avait justement considéré qu’il s’agissait là d’un «châtiment raisonnable»."

Psychomédia avec source:
Libération

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