Le tableau blanc interactif (TBI) implanté massivement dans les écoles du Québec, "est loin de livrer la marchandise", selon une étude de l’Université de Montréal qui paraîtra dans quelques semaines et dont Le Devoir a pris connaissance. Le TBI ne sert la plupart du temps que d’écran de télévision ou de projection.

Lancé par le gouvernement Charest en février 2011, le programme de $240 millions sur 5 ans pour doter toutes les écoles du Québec de TBI, a été mis sur la glace en novembre dernier par le gouvernement péquiste.

"M. Charest avait été mis dans l’eau chaude lorsque les médias avaient révélé qu’un ancien membre de son cabinet était lobbyiste pour l’entreprise Smart Technologies, qui a fourni la quasi-totalité des TBI des écoles québécoises", rappelle Le Devoir.

Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation, et ses collègues ont interrogé 800 enseignants et plus de 10 000 élèves du primaire et du secondaire.

D'abord, indique l'étude, le tableau blanc interactif n’est pas utilisé à la hauteur de son potentiel, un faible pourcentage d'enseignants s'en servant autrement que comme écran de télévision ou de projection.

Certains enseignants reconnaissent le potentiel du TBI, notamment pour les mathématiques, mais ils soulignent aussi que ça demande beaucoup plus de préparation et qu’il y a moins de place à la spontanéité. La formation qu'ils ont reçu est souvent dérisoire.

Ensuite, le tableau est beaucoup trop petit, ne faisant que 3 x 4 pieds, surtout pour les grandes classes des écoles secondaires.

Puis, de nombreux soucis techniques sont relevés. Sans soutien, il est difficile d’y remédier. Beaucoup d’heures ont été perdues parce que le tableau était en panne ou que le fusible avait sauté.

Finalement, le tableau en soi serait dépassé comme technologie numérique. Selon M. Karsenti, il existe de bien meilleures applications pour présenter des graphiques et des diaporamas, et certains enseignants rapportent se servir plutôt de leur ordinateur portable pour faire des présentations.

Le chercheur, qui a aussi mené une étude similaire sur le iPad, conclut que la tablette est de loin la technologie la plus intéressante pour enseigner, en étant beaucoup moins problématique.

Photo : Source, Wikipédia

Psychomédia avec sources: Le Devoir. Tous droits réservés