France 3 a diffusé hier soir un documentaire, "Du poison dans l'eau du robinet", sur la qualité de l'eau du robinet. Il en ressort, résume l'Association Santé Environnement France (ASEF), "que des millions de Français boivent une eau trop chargée en aluminium, nitrates, pesticides, médicaments et qui peut parfois même être radioactive. La plupart de ces produits, considérés comme neurotoxiques peuvent sur le long terme avoir des effets importants sur la santé de ceux qui la boivent en la pensant potable".
Dans le Centre, en Normandie ou en Charente, lit-on dans le résumé de France 3, "elle regorge de pesticides ou de nitrates, ces traitements chimiques qui peuvent provoquer des cancers. Les autorités le savent mais elles délivrent régulièrement des dérogations qui permettent de distribuer une eau impropre à la consommation."

Et, "dans des villages d’Auvergne ou à Saint Etienne, les habitants boivent une eau blanchie avec de la poudre d’aluminium qui peut déclencher la maladie d’Alzheimer. Les doses dépassent largement le seuil de risque fixé par les scientifiques mais la réglementation ignore les dangers de ce neurotoxique. Elle fait aussi l’impasse sur le radon, ce gaz hautement radioactif qui contamine l’eau potable dans le Limousin."

Que veut dire "potable"? questionne l'ASEF. Aujourd'hui, à la sortie des stations d'épuration, dans l'eau dite "potable" on relève des traces d'oestroprogéstatifs, issus de l'urine des femmes prenant la pillule, des résidus d'antidépresseurs (...) ou encore des produits anti-cancéreux. Ces derniers n'ont donc pas été éliminés par des stations d'épuration trop anciennes."

"Les pouvoirs publics doivent prendre en compte la question des stations d'épuration. (...) Nous devons penser nos normes en termes de durée d'exposition chronique et non plus en termes d'intoxications aïgues", déclare le Dr Pierre Souvet, Président de l'ASEF, qui réunit près de 2 500 médecins en France.

"Les pouvoirs publics doivent prendre en compte la question des stations d'épuration. (...) Nous devons penser nos normes en termes de durée d'exposition chronique et non plus en termes d'intoxications aïgues", déclare le Dr Pierre Souvet, président de l'ASEF, qui réunit près de 2 500 médecins en France.

L'ASEF lancera prochainement une étude sur la présence de médicaments dans l'eau du robinet.

De son côté, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) considère qu'"alors que l'Europe somme la France de moderniser ses usines de traitement, notre pays ne cesse de minimiser l'ampleur de la pollution".

Le WWF de son côté dénonce une "politique de l'autruche": "Les rapports s'accumulent depuis 30 ans et sont unanimes pour constater la contamination généralisée des eaux, désigner l'agriculture intensive comme principale responsable, appeler à un changement des pratiques agricoles et épingler la carence de l'Etat".

Psychomédia avec sources : Association Santé Environnement France (ASEF), France 3, Le Figaro (AFP), TV5 (AFP).
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