L'exposition à long terme aux pesticides chez les viticulteurs, travailleurs des vignobles du sud-ouest de la France est associée à une détérioration des capacités mentales, selon une étude de l'Université Victor Segalen de Bordeaux publiée en ligne dans la revue Occupational and Environmental Medicine.

Isabelle Baldi et ses collègues ont mené cette étude avec plus de 900 travailleurs, âgés dans la quarantaine et la cinquantaine. Les vignobles sont généralement de grands utilisateurs de pesticides, mentionnent les auteurs, et les participants y travaillaient depuis au moins 20 ans.

Ceux qui préparaient ou pulvérisaient les pesticides et ceux qui nettoyaient les équipements étaient considérés comme étant directement exposés, tandis que ceux qui travaillaient avec les vignes ou dans des bâtiments des vignobles étaient considérés comme exposés indirectement. Ils ont passé des tests neuro-comportementaux au début de l'étude et 614 ont accepté de repasser ces tests 5 ans plus tard.

Ceux qui avaient été exposés indirectement obtenaient de moins bons résultats dans 3 tests sur 9 et ceux qui avaient été exposés directement dans 7 tests sur 9. Cet effet était plus marqué après 5 ans. Les participants exposés étaient deux fois plus susceptibles d'obtenir une baisse de 2 points, après 5 ans, à un test fréquemment utilisé pour déterminer si une personne est atteinte de démence.

"Ces résultats sont particulièrement frappants, compte tenu de la courte durée du suivi et de l'âge relativement jeune des participants", commentent les chercheurs.

Les troubles cognitifs constatés soulèvent la question d'une possible évolution vers les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences, écrivent-ils. Plusieurs études ont montré que de faibles performances cognitives sont associées à un tel risque.

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DOSSIER Psychomédia : Maladie d'Alzheimer et démences

Psychomédia avec sources:
Medpage Today, Science Daily
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