Le bilan de la table ronde Santé Environnement ("Prévenir les risques sanitaires environnementaux",), l'une des cinq thématiques de la conférence environnementale, s’avère décevant, estime le Réseau Environnement Santé (RES) dans un communiqué de presse intitulé "Manque de vision, manque d’ambition et régression par rapport au Grenelle : l’occasion manquée d’une nouvelle politique en Santé Environnement".

Alors que le président François Hollande avait donné des signes positifs dans son discours d'introduction en déclarant qu'on devait changer de cap, les ministres en charge de cette table, Marisol Touraine (Santé) et Geneviève Fioraso (Recherche) se sont mises en porte à faux par rapport aux déclarations présidentielles, estime le RES.

La discussion n'a pas pris en compte, explique-t-il, le "boum des maladies chroniques dont une part notable serait explicable par la pollution chimique et particulièrement par les perturbateurs endocriniens qui agissent sur l'équilibre hormonal", explique André Cicolella, président du RES, dont les propos sont rapportés par Le Nouvel Observateur. L'épidémie mondiale de maladies chroniques est pourtant qualifiée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de "principal challenge auquel doit faire face l'humanité en ce début de 21ème siècle".

Toutes les propositions importantes du Rassemblement pour la Planète ont été retoquées, indique André Cicolella. Le Rassemblement a été constitué il y a quelques mois par plusieurs ONG (1) pour "mettre la santé environnementale à l’ordre du jour de la Conférence environnementale et sociale". Pour le rassemblement, "la santé environnementale doit être mise au cœur des politiques publiques pour répondre à la fois à la crise écologique et à la crise sociale". La crise écologique constituée du réchauffement climatique, de l'épuisement des ressources naturelles et de la chute de la biodiversité inclut maintenant la crise sanitaire, estiment les ONG. Il faut passer d’une politique de soin à une politique de santé prenant en compte l’action sur les causes de maladie.

Des décisions du Grenelle qui n’avaient pas été mises en œuvre, comme la loi de protection de l’alerte et de l’expertise ou la création de l’Institut de Veille Environnementale ont été combattues par la Ministre de la Santé. Aucune initiative sérieuse en matière de recherche n’a été faite et la proposition du RES de créer un Institut National de Recherche en Santé Environnement à l’image du NIEHS américain n’a pas été reprise.

Le gouvernement soutiendra la loi Bapt interdisant le Bisphénol A dans les contenants alimentaires, qui doit passer au Sénat le 15 octobre prochain, mais le principe d’une loi sur les perturbateurs endocriniens n’a pas été retenu. Rien non plus en ce qui concerne les particules fines.

Communiqué du Réseau Environnement Santé: Manque de vision, manque d’ambition et régression par rapport au Grenelle : l’occasion manquée d’une nouvelle politique en Santé Environnement.

Rassemblement pour la planète: Conférence environnementale: Les propositions complètes et détaillées du Rassemblement pour la planète

(1) Écologie Sans Frontières, Générations Futures, Réseau Environnement Santé (RES), Respire et Robin des Toits. Le Rassemblement réunit aussi plusieurs autres associations partenaires.

Illustration : Table ronde n°3 : Prévenir les risques sanitaires environnementaux

Psychomédia avec sources: Le Nouvel Observateur, Rassemblement pour la planète. Tous droits réservés.