Une augmentation de 8,2 % des signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a été enregistrée au Québec dans la dernière année selon le bilan annuel des directeurs: 76 469 signalement ont été reçus, soit 5 796 de plus que l'an dernier. L'augmentation des 5 dernières années se situait autour de 1,4 % par année.

Les motifs de signalement les plus retenus sont la négligence et le risque sérieux de négligence. Suivent l'abus physique et le risque sérieux d'abus physique (25 % des signalements retenus).

La hausse s'expliquerait par la sensibilité grandissante de la population face à la maltraitance des enfants, l'appauvrissement d'une partie de la population ainsi que la vulnérabilité et l'isolement des familles.

L'abus physique et le risque sérieux d'abus physique menacent directement la sécurité des enfants qui vivent avec la peur et l'incertitude. Ils subissent des séquelles psychologiques qui peuvent avoir un impact pour le reste de leur vie. Ils peuvent vivre de l'anxiété, se refermer sur eux-mêmes, sans parler de la méfiance qui s'installe à l'égard des autres adultes pouvant en prendre soin. Dans le cas des blessures physiques, il s'agit d'ecchymoses, de coupures, d'écorchures, de brûlures, de fractures et de traumatismes crâniens.

Infliger des blessures à un enfant, le battre ou utiliser des méthodes éducatives inappropriées pour le punir sont des gestes qui ne sont pas tolérés au Québec, rappelle l'Association des centres jeunesse du Québec. La Loi sur la protection de la jeunesse oblige tout citoyen à signaler toute forme d'abus à l'égard d'un enfant.

Par ailleurs, le travail de la DPJ fait aussi l'objet de critiques. La Protectrice du citoyen a, en octobre 2010, blâmé l’inaction de trois bureaux de DPJ à l’égard de trois bébés qui avaient pourtant fait l’objet de signalements. Elle estimait aussi que le gouvernement devait fournir une plus grande souplesse aux intervenants de la DPJ afin de leur permettre de mieux évaluer les cas où on estime que la sécurité d'enfants peut être en danger en raison du comportement des parents.

  • Par ailleurs, si des parents sont insatisfaits du travail de la DPJ, il est possible de s'adresser à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse qui a le mandat d'intervenir lorsque qu'elle a des raisons de croire que les droits d'un enfant ou d'un adolescent, soumis à la Loi sur la protection de la jeunesse, ne sont pas respectés (sauf notamment si un tribunal est saisi des mêmes faits). Plus de détails sur le site de la Commission.

Psychomédia avec source: Association des centres jeunesse du Québec.
Tous droits réservés.