Les bébés de trois mois dont les pères sont les mieux engagés dans les interactions présentent moins de problèmes de comportements à l'âge de 1 an, selon une étude britannique publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry. La plupart des études, soulignent les chercheurs, ont porté sur les interactions avec la mère.

Paul Ramchandani de l'Université d'Oxford et ses collègues ont mené cette étude avec 192 familles.

À deux reprises à l'âge de 3 mois, les pères étaient filmés alors qu'il leur était demandé de jouer avec leur enfant sans jouets ou objets. Des observateurs évaluaient ensuite différentes caractéristiques des interactions. À 12 mois, les mères répondaient à un questionnaire portant sur les pleurs du bébé, les comportements alimentaires, le sommeil, l'anxiété, l'ouverture à la nouveauté, la communication et les interactions avec les autres enfants. Des études précédentes avaient montré qu'un score élevé à ce test prédit des difficultés comportementales à long terme.

Les interactions les plus positives à 3 mois étaient liées à moins de problèmes à l'âge d'un an. Alors que les interactions les plus distantes et désengagées étaient liées à plus de troubles de comportements externalisés. Ces derniers sont définis comme incluant une agitation, une impulsivité, un manque d’obéissance ou de respect des limites et une certaine agressivité. Le lien entre les interactions et le comportement était plus important chez les garçons.

L'étude ne prouve pas que le lien est de cause à effet bien qu'une telle relation soit plausible, soulignent les chercheurs. D'autres facteurs peuvent aussi contribuer à expliquer ce lien. Le désengagement du père pourrait refléter des problèmes de relations avec la mère, par exemple. Il pourrait aussi refléter un manque plus large de supervision et de soins.

Les tous premiers mois du nourrisson sont importants car il s'agit d'une période cruciale pour le développement et le bébé est très sensible aux influences de l'environnement, telles que la qualité des interactions et des soins parentaux, souligne le chercheur. "Intervenir précocement pour aider les parents peut avoir un impact positif sur le développement du bébé", ajoute-t-il.

Une étude précédente du chercheur, publiée en 2005, montrait que les pères peuvent aussi souffrir de dépression post-partum (post-natale).

Psychomédia avec sources: Wellcome Trust, Wiley Online Library, BBC. Tous droits réservés.