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Des chercheurs britanniques n'ont trouvé aucune preuve que le virus XMRV (ou virus xénotropique de la leucémie murine) soit la cause du syndrome de fatigue chronique (aussi appelé encéphalomyélite myalgique).

Une étude américaine, publiée dans la revue Science, avait suscité beaucoup d'espoir et fait l'objet d'une grande médiatisation en octobre dernier. Dans cette étude menée avec 101 personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique (SFC), la présence du virus avait été constatée chez 67% d'entre elles comparativement à 3,7% des personnes en santé du groupe de comparaison. Des anticorps étaient présents chez 95% des personnes atteintes du syndrome. Cette découverte a suscité chez plusieurs l'espoir d'un traitement antiviral.
Myra McClure, Simon Wessely et leurs collègues de l'Imperial College London ont analysé les échantillons sanguins de 186 personnes atteintes de la maladie et n'ont trouvé le virus chez aucune d'entre elles. Leur étude est publiée dans le journal PLos One.

Le conflit entre les résultats des deux équipes pourrait être dû à des différences entre les personnes participant aux études, à la façon dont les études ont été menées ou à l'existence de différents types géographiques ou souches du virus.

Les médicaments antirétroviraux ne devraient pas être utilisés pour traiter le syndrome parce qu'il n'y a pas assez de preuve qu'ils peuvent être nécessaires ou utiles, disent les chercheurs. Les médicaments, ajoutent-ils, peuvent faire plus de tort que de bien.

"Nous sommes confiants que nos résultats montrent qu'il n'existe aucun lien entre le virus XMRV et le syndrome de fatigue chronique, du moins au Royaume-Uni", dit McClure. L'équipe a utilisé des méthodes de tests d'ADN extrêmement sensibles, appelées réaction en chaîne par polymérase, pour vérifier la présence du virus, précise-t-elle. "S'il avait été là, nous l'aurions trouvé".

D'autres essais sont en cours et leurs résultats dans les prochains mois permettront aux scientifiques d'être mieux en mesure de tirer des conclusions fermes, indiquent les chercheurs.

Les spécialistes interrogés par BBC considèrent que les deux études sont de très bonnes qualités et que les résultats d'autres études doivent être attendus avant de tirer des conclusions.

Des études précédentes avaient aussi lié la fatigue chronique à d'autres agents infectieux tels que le virus Epstein Barr. La récente étude n'invalide pas ces résultats.

Psychomédia avec source:
BBC