L'absence d'une protéine protectrice sur les spermatozoïdes, liée à une mutation génétique portée par environ un quart des hommes, pourrait expliquer une proportion significative des cas d'infertilité masculine, selon une étude internationale publiée dans la revue Science Translational Medicine.

Quand les hommes héritent du gène DEFB126 à la fois de leur père et de leur mère, ce qui est le cas d'environ un quart d'entre eux, la surface de leurs spermatozoïdes est dépourvue d'une protéine qui aide à leur mobilité. Près de la moitié des hommes portent une copie mutée et une copie normale, et près d'un quart deux copies normales.

Gary Cherr de l'Université de Californie à Davis et ses collègues ont mené cette étude, sur deux ans, avec 638 couples chinois qui essayaient de concevoir.

Chez les couples où l'homme portait les deux versions mutés, 71% ont réussi à concevoir comparativement à 81% des couples où l'homme ne portait qu’une seule ou aucune copie mutée. En moyenne, les couples ont mis 17,4 mois pour concevoir si l'homme portait deux copies mutées comparativement à 15,7 mois pour les couples où l'homme avait au moins une copie normale du gène.

Selon les auteurs, un test peu coûteux permettrait de détecter cette mutation dans l'évaluation de l'infertilité masculine.

Dans un éditorial accompagnant l'article, Steve Rozen, de la Duke-National University of Singapore, estime que pour les couples où l'homme est porteur de 2 versions mutées du gène, il pourrait être approprié de recourir plus rapidement aux techniques de reproduction assistée. La problématique de ce gène est contournée, autant en ce qui concerne l'insémination intra-utérine que l'injection de sperme intracytoplasmique, précise-t-il, car le géne doit être enlevé du sperme comme étape finale avant la fertilisation.

  • D'autres facteurs auxquels est attribuée la diminution de la fertilité masculine constatée depuis une quinzaine d'année sont liés à l'environnement(pesticides, polluants perturbateurs endocriens tels que le bisphénol A et les phtalates).

Medscape, Le Figaro
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