Des psychopathes à la tête des institutions financières sont à blâmer pour la crise financière, estime un chercheur britannique dans un numéro récent du Journal of Business Ethics, rapporte le journaliste financier William D Cohan dans Bloomberg. Ce que, note ce dernier, plusieurs suspectent depuis longtemps.

Les psychopathes constituent le 1% "des personnes qui, peut-être en raison de facteurs physiologiques liés à une connectivité et une chimie cérébrales anormales", manquent de "conscience, ont peu d'émotions et manifestent une incapacité de quelque sentiment, sympathie ou empathie pour les autres", indique Clive R. Boddy de l'Université Nottingham Trent.

"Ces personnes, dit-il, sont "extraordinairement froides, beaucoup plus calculatrices et impitoyables envers les autres que la plupart des gens et donc, une menace pour les entreprises pour lesquelles elles travaillent et pour la société".

Selon sa théorie ("Corporate Psychopaths Theory of the Global Financial Crisis"), ces hommes ont largement causé la crise parce que la poursuite de leurs enrichissement et glorification personnels, à l'exclusion de toutes autres considérations, a conduit à un abandon de toute notion de responsabilité sociale des entreprises.

"Ils semblent ne pas être affectés par l'effondrement des entreprises qu'ils ont causé. Ces psychopathes "se présentent avec désinvolture comme non dérangés par le chaos autour d'eux, sans se soucier de ceux qui ont perdu leurs emplois, épargnes et investissements, et comme n'ayant aucuns regrets."

Le chercheur reconnaît que sa théorie est relativement non testée et bénéficierait de la poursuite de recherche sur les personnalités et les aptitudes de raisonnement moral des leaders des compagnies qui ont eu des ennuis graves lors de la crise financière.

"Quiconque prend des décisions qui affectent un grand nombre de personnes concernant des questions de responsabilité sociale des entreprises ou de déchets toxiques, par exemples, ou concernant des marchés financiers de masse ou des emplois de masse, devrait être examiné pour s'assurer qu'il n'est, à tout le moins, pas psychopathe et au mieux une personne qui se soucie des autres", suggère le chercheur.

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Psychomédia avec sources: RTBF.be, Bloomberg Tous droits réservés.