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Message #11

#11 Posté le par Romane

Bonjour Clairel,

Je suis heureuse que mes messages te fassent du bien, cela me conforte dans la voie que j'ai choisi, d'être à l'écoute et de faire de mon mieux pour être présente pour les autres.

Les rencontres ne sont jamais un hasard, j'ai l'impression en effet de te connaître et de te comprendre.

Ta mère continue à adorer ton frère, et cela est malheureusement normal, avoir un garçon pour une mère a toujours été très valorisant, cela est ancré dans nos gènes Jung appelle cela "l'inconscient collectif"

J'ai ressenti cela très fort moi aussi, d'ailleurs quand j'étais jeune, je ne voulais avoir que des garçons, tellement je trouvais que le statut de fille était nul.
J'ai eu en premier une fille et quand elle est née, j'ai dis "Tant pis", en pensant la pauvre, ce qui est drôle c'est que mes 2 filles sont nées par césarienne et que mon fils lui est né normalement alors qu'il est au milieu.
Comme si lui je lui avais permis de naître naturellement.

Ceci est révélateur d'un conditionnement. La naissance d'un garçon reste plus importante dans ma famille et je pense dans de nombreuses familles même dans les pays occidentaux.

Pour ton travail, j'ai compris que tu ne pouvais pas avoir dans cette voie, un travail sans responsabilité, mais as-tu envisagé une seule minute de changer complètement de voie.

Moi, c'est ce que j'ai fait, en écoutant très fort mes désirs, j'avais fait une école de commerce, et un IUT d'analyste programmeur, et il y a un an je me suis retrouvée aide-soignante (sans diplôme) dans une maison de repos, cela m'a apporté énormément, je n'ai plus peur de la maladie, ni de la vieillesse, ni même de la mort depuis qu'une nuit, j'ai dû avec l'infirmière faire la toilette d'une pesonne décédée.

Je pense que dans la vie, on évolue et que du coup notre métier peut évoluer. Bon, comme tu as beaucoup donné, il est peut-être temps de trouver une voie plus tranquille, où ton expérience antérieure serait très utile. C'est très certainement utopique, mais je suis sûre que quand on veut vraiment les choses, elles arrivent, tout est une question de motivation.

Comme moi je n'ai pas eu beaucoup à donner, j'ai de grandes réserves, j'ai remarqué en faisant ce métier la différence entre moi, nouvelle et des anciennes, j'avais toujours envie d'en faire plus, d'agrémenter le séjour, de parler, et à cause de cela je me suis fait un peu des ennemies, car les malades m'aimaient bien.

Bon, je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais je pense que ce métier peut user, et qu'il faut l'adorer pour être toujours en forme.
Comme tu dis toi-même que tu es fragile en ce moment, peut-être il y aurait une réorientation possible.

Je te donne des pistes, cela ne veut pas dire que j'ai raison.
La seule chose que je sais, c'est qu'en vieillissant, on a encore plus besoin de faire ce qui nous plaît vraiment pour se sentir bien. Cela je le ressens autour de moi.

Les médecins qui aiment leur métiers n'ont pas besoin de descendre dans la rue, pour réclamer 2€ de plus, même chose pour les enseignants.
Ceux qui revendiquent le plus, c'est en général, ceux qui ne sont pas dans leur voie. Ceci étant une constatation, il est vrai qu'aujourd'hui on ne fais pas vraiment ce que l'on veut. Et faut-il encore savoir ce que l'on veut.

J'ai beaucoup de chance avec mes enfants, car ils font exactement ce qu'ils aiment, ma fille aînée est journaliste, déjà toute petite elle faisait des interview, mon fils est musicien, batteur, il espère en vivre mais de toute façon il est passionné, et la dernière comme moi aime les arts plastiques.
Enfin quand je dis chance, je ne suis pas vraiment sûre que cela soit de la chance, je pense simplement que ayant un espace pour s'exprimer ils n'ont pas reffrener leurs envies.

C'est pour cela que je prône l'expression sous toutes ses formes.
L'écriture est un bon moyen, je vois au fil des lettres que tu éclaircis les choses, reste positive et ne redoute surtout pas d'autres problèmes.
J'ai aimé ta classification, c'est important de savoir où on en est est ce qu'il reste à faire.

Moi, je n'ai pas eu de soeur, cela m'a beaucoup manqué car j'aurais aimé partagé avec un semblable, mais d'un autre côté cela m'a évité la comparaison, ce que n'aime pas du tout ma 2ème fille.
Donc côté soeur, je ne pourrais pas vraiment être utile.

Amitiés

Message #9

#9 Posté le par Romane

Bonjour Clairel,

Je vois effectivement que tu as porté ta famille, c'est donc très naturel que quand les choses se stabilisent un peu, c'est toi qui craque, souvent les difficultés permettent de tenir, mais c'est sur les nerfs que l'on tient, c'est de toute façon une survie et pas une vie.

Tu as en effet une famille à aimer et à protéger de toutes les peurs familiales. Ta peur des gens vient de ton père à ce que j'ai cru comprendre.
Tout est clair quand tu racontes ton histoire. tu as vécu isolé dans ton enfance, puis dans ton travail, difficile dans ce cas de se créer des liens sociaux ou amicaux.
Fais-toi confiance, surtout ne te dévalorises jamais et grâce à cela tu feras confiance aux autres, apprends à mieux te connaître pour mieux les connaître. Tu pourras plus facilement reconnaître les manipulateurs. C'est en étant faible et en ayant des failles que l'on attire les manipulateurs, j'en ai fait les frais moi aussi par rapport à ma faiblesse, ma peur de ne pas être à la hauteur, ma fausse croyance que j'avais besoin des autres.
On offre à manger ce que les rapaces attendent, ne soyons plus des proies faciles et donnons leur du fil à retordre.
Tu as été trop gentille avec ton frère, je te dis cela mais je fais la même chose moi avec mon mari, il me dépouille et je me laisse faire, il profite de ma gentillesse, il ma tout pris et aujourd'hui après 3 ans de séparation, pas de pension, mes enfants à charges et quand il me demande de l'argent, je lui en donne. Quelle bonne poire je suis.
Je pense que l'on doit rester gentil, mais ferme pour se faire respecter.

Plus on connaît le fonctionnement du genre humain, moins les problèmes et les maladies nous font peur, elles deviennent un passage obligé, une évidence.
C'est normal que tes enfants aient du mal à se repérer dans tout ce dédale de sentiment.
"Je tiens à toi mais je te fais du mal". mais tout cela est dû à un fonctionnement familiale. A toi la lourde tâche de le déjouer.

C'est pas parceque ton frère est en couple, qu'il est heureux, mon mari s'est mis tout de suite avec une autre femme, mais il n'a jamais été aussi malheureux.
Tant que l'on a pas mis le doigt sur ses problèmes, et visiblement il nie la vérité, il ne pourra pas être heureux et continuera son jeu, soit t'intimider,
il s'inquiète uniquement pour s'assurer qu'il a encore le pouvoir.
Peut-être n'a t-il pas été suffisemment valoriser par ton père donc il a besoin de s'affirmer.
Mes frères n'ont pas été vraiment valorisés par mon père et à chaque fois qu'ils peuvent me montrer une de mes faiblesses, ils s'engouffrent dedans comme si cela leur procurer du plaisir. C'est leur côte macho je pense, il est encore ancré dans de nobreuses familles, et encore tellement dans le monde.
La femme n'a vraiment pas le beau rôle, mais elle a tellement plus de ressources.

Quand on a souffert de n'être pas reconnu à sa vraie valeur, on a tendance à dévaloriser les autres c'est un peu humain, je crois que j'ai moi-même agi à certains moment comme cela, n'ayant jamais ressenti que l'on m'aimait vraiment.

On dit que les enfants sont cruels, en fait ils rejoue le jeu de la famille.
Dans de nombreuses familles, il y a un disfonctionnement, ce n'est pas pour rien qu'il fleurit plein de livres sur le sujet: "Aie mes aieux" en est un bon exemple.

J'espère qu'en écrivant toute ton histoire, tu vas pouvoir mieux comprendre votre fonctionnement.

Il y a un livre qui m'a beaucoup aidé, il est plein de simplicité et de bon sens, Les chapîtres sont courts, une page, mais une énorme remise en question et reflexion, moi j'ai fait un cahier, et à chaque chapître, je commente et je mets de l'ordre dans ma vie.
Il s'appelle "le livre du Bonheur" de Marcelle Auclair, elle porte bien son nom, c'est clair comme de l'eau de roche et pourtant il a été écrit il y a 50 ans, elle avait tout compris avant les psys d'aujourd'hui.

Bien sûr qu'il y a des choses positives dans ta vie, il faut t'y accrocher, les faire grandir de tel façon qu'il n'y ait plus de place pour le négatif.
Je sais que c'est facile à dire, mais moins à faire, mais il faut de toute façon garder de l'espoir, c'est lui qui nous fait vivre, et tu as l'air d'en avoir beaucoup.

Pour en revenir au sujet du départ, je pense qu'à notre âge, il faut trouver sa vraie voie et pour la trouver il faut se débarrasser de tout ce qui nous encombre, je pense que tout s'éclairera pour toi quand ta vie aura un sens, que tu comprendras le sens de tes épreuves.

Ce qui me manque encore aujourd'hui, c'est du soutien, je pense que s'il ne vient pas c'est que je dois me soutenir moi même et de plus avoir besoin de "tuteur", c'est ma problématique. Toi, c'est le contraire, tu dois cesser d'être un tuteur et te laisser porter par les évènements et les autres.

Peut-être devrais-tu trouver un travail sans aucune responsabilité pour changer et faire confiance.

Courage!

Message #8

#8 Posté le par Clairel
Bonjour Romane, merci de ta réponse qui m'aide à réfléchir.

Message #7

#7 Posté le par Romane

Très chère Clairel,

J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir remuer ce passé douloureux, mais je pense que pour retrouver un équilibre, il faut repartir sur de bonnes bases, revenir à la période de 6, 7 ans quand ton père était chaleureux, tu dis que la maladie l'a rendu triste et aigri, tu as pris aussi un mari malade, tant que les choses ne se règlent pas dans une famille, il y répétition.
Ton pseudo en dit long, tu veux éclaircir tout cela, Sais-tu pourquoi ton frère avait ce besoin de te torturer, il a certainement lui aussi été traumatisé.

Essaye de te pardonner d'avoir eu peur, ta peur a été légitime. Peux-tu parler avec ce frère aujourd'hui?

Si tu ne veux plus rencontrer des personnes dangereuses pour toi, tu dois absolument régler ce problème, la vie est ainsi faîte, elle nous met toujours le même genre d'épreuves pour nous obliger à les dépasser. J'appelle cela notre problématique de vie, on en a tous une qui semble être insurmontable.

Tu dois être une femme formidable, car tes épreuves sont énormes, mais je suis persuadée, que la vie est comme une course de chevaux, pour qu'elle soit plus juste, on met des handicaps sur les plus forts.
(je l'ai repris dans un livre de Michel Odoul)
Certains se noient dans un verre d'eau, toi tu es toujours là après tant d'épreuves.

Ta dépression est bénéfique, c'est sans doute grâce à elle que tu vas aller mieux, car avant tu étais forte mais tu ne vivais pas.
Tu es sous pression depuis l'âge de 7 ans, c'est inhumain. elle vient donc à ton secours, elle te permet de t'arrêter pour comprendre, pour analyser, pour reprendre le cours de ta vie et non pas répondre aux besoins des autres.

Ce besoin d'être toujours présente vient du fait que personne n'est venu à ton secours donc tu t'obliges à être là pour tout le monde.
Je fais la même chose, bien que mes problèmes soient moindres, mon père n'est pas venu à mon secours quand ma mère a tout fait pour m'éloigner de lui, je n'ai pas encore compris toutes ces motivations, la seule chose certaine, c'est qu'elle a tout fait pour que je sois moins bien qu'elle, moins grande, moins forte, moins, moins.
Sans doute de peur que je lui fasse de l'ombre. Peut-être craignait-elle que je sois trop proche, elle reste très évasive sur ce sujet.
De toute façon elle n'aime pas beaucoup aller dans son passé, c'est moi qui porte tout.

Je pense que c'est ton cas aussi. Courage, tu es trop dur avec toi, juste une journée amuses-toi, fais ce que tu aimes, comme un enfant.

Ce qui pourra être bénéfique c'est de te souvenir de ce que tu aimais par dessus tout à l'âge de 7 ans. Essayes de te souvenir de ces bons moments, imprègnes-toi de cette chaleur.

Quel est l'évènement qui a tout perturbé?

Je ne voudrais pas être trop intrusive, mon but n'est que de t'aider, c'est vrai que le monde de l'art thérapie est un monde où l'enfant intérieur est roi, il peut s'exprimer sans retenue.

Tu peux prendre une feuille de papier, des crayons de couleurs et laisser parler ton coeur, il t'apprendra beaucoup.

Tes peurs sont ton pire ennemi, tu le sais sans doute, elle sont des aimants puissants, tu attires donc tout ce que tu redoutes le plus.
Si tu es moins forte, tu vas laisser à chacun une place pour se développer, pour t'aider, protéger c'est bien mais être conscient des difficltés et mettre en place des solutions c'est mieux.

Si tu sombres, c'est ta fille, (je crois que tu en as une) qui prendra le relais, et ainsi de suite. Tu peux arrêter cela en reconnaisant simplement tes limites et en agissant tranquilement pour les repousser.

En écrivant tout cela, je me motive aussi, je te remercie d'être là.
A bientôt

Message #5

#5 Posté le par Romane

Bonjour Clairel

Difficile parcours que tu as eu, c'est comme si tu n'avais pas eu d'enfance, et moi je n'ai été considérée que comme une enfant.

Le résultat de nos deux parcours si différents est finalement un peu semblable, car nous n'avons pas pu nous construire solidement, toi parceque tu as dû assumer trop jeune des responsabilités, moi parceque l'on ne m'a pas donné de responsabilités.

La différence c'est que j'ai beaucoup moins pris sur moi, donc j'assume mon côté enfant et je tente de reprendre moi-même mon éducation, pas à pas j'apprends, la psychologie m'aide beaucoup, un livre comme la psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim me ravit, les enfants ont une force intérieure et une intuition énorme, je crois que c'est pour toi une chance d'être redevenu enfantine, dans le sens de s'émerveiller de la vie, des coïncidences, des signes, seuls les enfants sont eux mêmes. Tu as été pendant trop longtemps quelqu'un d'autre, quelqu'un d'hyper responsable, qui a oublié l'enfant qui il était vraiment.
Beaucoup de livres ont pour but de retrouver l'enfant intérieur, tu l'as retrouvé, maintenant il faut l'aimer avec ses faiblesses car une fois identifiées et comprises, elles ne demandent qu'à devenir des forces.

Tu parles de peur panique par rapport au milieu masculin, sais-tu d'où te viennent ses peurs, as-tu pu les identifier réellement.
Je pense que c'est un pas important pour pouvoir ensuite les dépasser.

D'après ce que je peux comprendre, tu n'as été entouré que de gens qui avait besoin de toi, tu as pris un mari enfant, comme ta mère.
Pourquoi est-ce si important pour toi d'être forte?
Est-ce une question indiscrète de te demander, le rôle de ton père.
Ne réponds pas si c'est trop difficile.
Tiens bon, tu es une personne formidable, il n'y a aucune honte à craquer, c'est même sans doute un passage obligé.

A bientôt
romane

changer de travail à 48 ans

#3 Posté le par Romane

Bonjour Clairel

Je ne sais pas si mon expérience pourra t'aider, j'ai bientôt 50 ans et j'ai dû changer de travail voilà deux ans.

Suite à une séparation, j'ai recherché du travail dans mon ancien métier, secrétaire, mais rien, j'ai repris des études d'art thérapie, car j'ai toujours aimé les arts plastiques et qu'une thérapie de groupe pouvait m'aider.

J'ai ainsi pu mieux me connaître et distinguer mes priorités. Je voulais faire un métier proche des gens, j'ai été aide soignante et aujourd'hui, je cherche un travail dans l'animation auprès des personnes agées ou en difficulté.

Mais bien qu'étant également encore un peu enfant, (je n'ai pas eu jusqu'à présent à faire mes preuves, je suis passée de dépendante de mes parents à dépendante de mon mari), je ne suis pas vraiment dépressive, juste des hauts et des bas.
J'ai malgré tout un peu peur d'affronter la vraie vie et de m'assumer complètement, j'en ai envie, mais je repousse sans cesse l'échéance, comme si j'avais peur de réussir pour être enfin un peu plus heureuse.

C'est dur mais dans un sens, je pense que c'est une chance de se retrouver face à soi-même et à ses problématiques.

Je te souhaite bon courage et te conseille l'expression sous toutes ses formes pour y voir un peu plus clair.

Message #1

#1 Posté le par esperanzah

Chère Clairel,

je t'écris ce petit message pour que tu te sentes moins seule par rapport à ce que tu es en train de vivre...je ressens des choses similaires aux tiennes : cette impression d'être démunie, ...comme si j'étais une petite fille...parfois même, l'impression que je suis encore une enfant à naître...

Ta famille compte sur toi...mais peux-tu compter sur ta famille ...? sont-ils présents à tes côtés pour te soutenir dans cette épreuve...? Est-ce que les études que tu va entreprendre correspondent vraiment à ce que tu veux : ça, je crois que c'est un point important...à un moment, je crois qu'il faut cesser de vouloir "s'adapter"...je dis cela parce que, pour ma part, j'ai essayé toute ma vie de m'adapter au monde qui m'entoure...j'y suis parfois parvenue mais toujours en sachant que je faisais "semblant", que ce n'était pas vraiment moi...

Maintenant, à 40 ans, je me sens comme au milieu de nulle part...dans la brume...est-ce que c'est cela que tu ressens toi aussi ...? j'ai envie de faire confiance mais je ne sais pas où je vais...

Je sens une grande force en toi : tu sais...se regarder en face et voir à quel point on est fragile est un don rare...et parfois difficile à assumer...

Donne-nous de tes nouvelles....