la valeur d'un caillou

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Premier message

la valeur d'un caillou

#0 Posté le par Bambin

Bonjour, c'est mon premier message ici.
_Je ne vais pas y aller par quatre chemins: j'ai une confiance en moi qui égale le zéro pointé. Je ne me considère pas, je n'ai aucune valeur. Comment dire? Parfois quand je regarde un cailloux par terre je me dit que c'est moi ou plutôt je suis comme ce caillou. Je n'ai pas plus d'importance, pas plus le droit de me trouver là que lui. J'ai toujours tendance à ne rien toucher, ne rien déplacer parce que je n'en ai pas le "droit". Parfois je me dis que je vais prendre ce caillou pour voir comment il est ou tout simplement pour le déplacer pour une raison ou pour une autre. J'y arrive pas. Je me déplace plutôt que de le bouger. Je ne peux pas me permettre de le mettre ailleurs, je n'ai pas autorité sur ce caillou.
Là c'est un exemple extrême peut-être mais j'y pense souvent en regardant les choses. Le problème c'est que c'est pareil avec les gens. Je ne leur parle pas pour ne pas les déranger, pour ne pas perturber leur action (ou non-action) en cours. Dire bonjour est devenu une impolitesse de ma part. Faire tourner la tête des autres vers moi et les obliger à me répondre "bonjour" ou à m'écouter ou m'entendre m'est difficile. Je me sens vide, je me vide toujours un peu plus pour ne pas être remarqué, pour ne pas déranger. Même déranger pour faire plaisir me gêne car je leur vole leur liberté, si je ne suis pas là ils agiraient autrement. Ma seule présence les empêche d'être ce qu'ils sont. Parler ou être vu c'est dévier le cours d'existence des autres...
En bref, je ne me sens pas partie intégrante ou même partielle de ce monde et des gens qui le peuplent.
C'est un état qui m'est venu, je pense, de ma timidité exacerbée ou l'inverse. C'est imbriqué l'un dans l'autre en tout cas. Je ne possède rien, même chez moi ce que j'ai acheté gagné ou reçu, je ne le considère pas comme étant mien. Il suffit qu'une personne entre chez moi pour que j'ai l'impression de ne plus être chez moi, le lieu lui appartient automatiquement. Limite j'ai envie de partir et de lui laisser les clés parce que ça ne m'appartient plus.
Je suis solitaire (ça vous vous en doutiez j'imagine), sans amis, invisible, célibataire, sans accroche, sans valeur. J'ai l'impression de devenir plat, gris, comme un galet. Un truc qui est sans être, un caillou en forme de garçon.
Déjà, le fait d'écrire ici ce pavé est un exploit pour moi, une audace et une atteinte à votre vie privée. J'ai usé de votre temps pour que vous lisiez ou survolez ce texte. À vrai dire je ne sais plus quoi faire. Je ne vois plus vraiment de raison à prendre confiance en moi, pourquoi devrais-je le faire?
_J'ai une petite partie en moi qui essaie de s'en sortir, parfois je la sens très fort, comme une petite bille indestructible enfouie au fond de moi même aux moments de déprime suicidaire, c'est toujours là, une envie de vivre à tout prix. C'est solide mais ça ne grandit pas, ça reste toujours une petite bille cachée sous des tonnes de draps. C'est ce qui m'empêhe de mourir, mais je ne peux pas vivre non plus. Je suis un peu un zombie quoi :lol:
_Une autre chose, j'ai aussi parfois envie d'être un garçon comme les autres, être avec une fille (j'ai 24 ans célibataire depuis la naissance) et avoir des amis, connaître l'amour sous toutes ses formes...

Je ressens ces 3 courants en moi (comme tout le monde j'imagine), mais je les ai classés comme ça. Le premier élément étant dominant.
Je ne vous demande pas de réponse à mon message qui ne comporte pas vraiment de question, si ce n'est "qu'est-ce que vous en pensez"?

Je ne sais pas quel chemin choisir: 1- abandonner l'amour définitivement et passer le reste de ma vie à méditer (même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire ce mot) et chercher à tout accepter? (ayant tendance à être plat, gris et neutre j'en deviens blasé de tout et tout devient normal pour moi. Enfin, j'ai cette tendance) 2- développer ma force de vie (désolé ça fait de suite des grands mots) et intégrer le monde en oubliant la neutralité (à mon niveau bien sûr), acceptant mes défauts et qualités. Ce qui en résulterait un certain déséquilibre, une autre forme d'équilibre de toutes manières. Devenir un garçon comme les autres et avoir une famille?

En toute franchise, j'aimerais pencher pour la deuxième solution, mais je n'y arrive pas, je suis toujours attiré vers la première, l'aspect "caillou".

Je ne m'en suis pas rendu compte mais j'ai écrit un sacré bloc là, je vais m'en arrêter ici alors.

Merci à ceux qui ont eu le courage de lire et désolé parce qu'en plus je ne suis pas sûr d'être très clair :oops:

Messages récents

Message #8

#8 Posté le par MissFreud

Bonjour!

Juste envie de te dire, du fond du coeur, que ta façon d'exprimer les choses et ce que tu ressens est très belle et très personnelle. On ressent ta manière d'être dans tes mots...
Tu t'inquiètes concernant les filles: Prends ton temps... L'homme qui partage ma vie a aujourd'hui 27 ans et Je suis la seule femme qu'il a connu...
Tu verras, tu as le droit toi aussi au bonheur!!

Message #7

#7 Posté le par Bambin

Merci encore pour vos encouragements!
Désolé de ne pas avoir répondu plus tôt, j'avais pas le net.
Je ne vois pas quoi raconter de plus sinon. Mais je réfléchis encore, et ça va mieux maintenant. J'ai décidé de reprendre le travail, déménager et changer d'air, j'ai envie de bouger et je vais me faire ce petit plaisir.

A une prochaine et merci de m'avoir lu jusqu'ici!

:D

Message #6

#6 Posté le par McClane

salut bambin,

Si t'es un cailloux mon gars alors tu es un diamant!! Vraiment!!
Tu es une personne trés intelligente bien plus que ton entourage.
Ce qu'il y a c'est que tu decortiques tout, tu es trop gentil dans un monde qui ne laisse pas cette place.
Arbrechant à raison! dailleurs il faut que je lui parle...
Le jour ou tu seras en phase avec toi même sans te torturer l'esprit et bien tu feras un tabac!!
Et puis 24 ans c'est jeune, c'est mon age et moi aussi je vis une periode trés difficile mais il faut rester positif!
Tu n'est certainement pas calculateur, hypocrite, envieux ni profiteur.
Par contre je te vois altruiste, desinteressé....du genre à donner ta chremise même si tu es dans la misére!
Tu as un profil merveilleux qu'il faut que tu developpes et que tu concretises; nous en avons bien besoin dans ce monde de requin!

Message #5

#5 Posté le par ArbreChant

Tu as tout a fait raison Bambin,

C est comme toi je me sentais. Tant que j etais seul, je me sentais bien, mais qu il y a une personne...ouch!! Tout se reveille en moi. C est surement comme ca toi aussi lorsque tu vois quelqu un, c est le bordel en dedans *r* Tout enclenche. C est de prendre conscience pourquoi tu reagis au situation et par la suite, tu pourras modifier et changer ta pensee. Chaque jour une petite lumiere s allume et un jour, tu auras la maitrise sur ta peur plutot que de t y laisser dominer.

BONNE JOURNEE

Message #4

#4 Posté le par Bambin
Merci ArbreChant pour ton témoignage :)
C'est ce que je pense aussi: me chercher, tout simplement.
Je me dit aussi que j'ai des qualités... quand je suis seul... Mais dès que je suis avec les autres j'oublie tout.

Message #3

#3 Posté le par ArbreChant

Bonjour Bambin,

Je n ai pas de conseil a te donner, je peux te parler comment j ai pu me sortir d un scenario similaire au tien d ou mon degre de confiance en moi a atteint le zero et comment j ai pu remonter la pente petit peu par peu. Je ne parlais presque jamais au gens parce que je trouvais que c etait une perte de temps, et surtout je me sentais vraiment inutile a ma presence et de mon entourage. Je me sentais que j avais jamais rien a dire. Donc, j ai developpe la peur des gens parce que je me jugais trop, je me sentais pas interessant, invisible, inapercu, j avais l air gentil parce que je ne faisais rien et ne faisait pas de bruit. Lorsqu il venait la possibilite de vivre une relation, ca tombait toujours a l eau avant meme de la vivre. La solitude s est developpe et elle etait devenu un confort pour moi. Cela avait debuter lors d un demenagement d ou je me suis senti etrange envers tout ceux qui m entourait et qui s est accumule annee apres annee. J etais tres triste en moi. Je ne valais rien pour moi, ni pour la vie, je me sentais inferieur a tout, de meme que je sentais etrange de mes parents.

PAr la suite, j ai voulu me connaitre au dela des qualites et defauts, je savais quand chacun de nous, il y avait plus. J ai commence a faire des consultations, des ateliers de croissance personnel, le yoga, meditation, tai chi etc...il fallait que je redecouvre mes desirs, ce que j aimais, me valoriser. Il n y avait personne de ce monde qui ne pouvait pas me donner la confiance que je n avais plus, ni l amour que je recherchais. Il y avait une solution, la trouver en moi, me la donner. Beaucoup de peur, de tristesse, de souffrance ont sorti de moi. Et maintenant je peux sourire a la vie parce que j ai su qu une partie de mon chemin, etait de me retrouver, de vivre. Et c est de s apprivoiser, de s accepter comme personne unique et de s aimer assez pour s accueillir pour etre parmi les gens malgre notre difference. J ai le pouvoir de changer ma vie, j ai le choix de reprendre mon pouvoir personnel, j ai la conscience que je cree ma realite. Il suffit juste de se redecouvrir

Arbre

Message #2

#2 Posté le par Bambin

Bonjour et merci Kalynn :)

Alors... raconter ma vie c'est pas facile. Comment faire le tri et faire court?... Mais je vais essayer:

J'ai beaucoup déménagé dans mon enfance, je ne suis pas resté plus de 8 mois dans une même ville pendant toute ma période de maternelle et CP.
J'ai connu une période, la meilleure, de mes 4 à 6ans, stable, à l'île de la réunion, on y a vécu deux ans là-bas. Mais on a dû partir parce que mon corps ne supportait pas le climat, j'était toujours malade(mais je ne m'en souvien pas). Du coup on est parti au nord de la France et de là déménagé très souvent parce que mon père cherchait du boulot. Changement de climat et changement de corps, je suis devenu obèse. J'ai arrêté de parler définitivement, au moment ou la situation devenait plus stable en fait. A partir du CE1 on n'a plus déménagé mais j'étais déjà autiste, obèse. Je ne pouvais répondre aux questions que par trois signes: oui et non de la tête et un haussement d'épaule si je ne pouvais pas répondre autrement.
J'ai pas évolué depuis, ou si peu. J'ai commencé à répondre verbalement aux questions à partir du collège, très timidement. Et j'en suis resté là. Maintenant, je ne suis plus obèse, mais je le suis resté quelque part dans ma tête, je n'ose pas montrer mon corps c'est l'horreur. Du coup je ne fais aucun sport.
Au sujet des parents, il m'ont toujours considéré un peu comme la "tête" de la famille. Je n'était qu'un cerveau pour eux. Il ne m'ont jamais pris dans leur bras ni témoigné aucune affection, mais ils ne m'ont jamais battu non-plus. Un peu comme si je n'était pas là, juste mon cerveau et mes bonnes notes à l'école. Ils m'appellaient et m'appellent toujours, l'extra-terrestre. En clair je ne fais pas partie de la famille, je le ressent comme ça.
Et puis maintenant je suis complexé pour un tas de choses. Comme le fait de ne jamais avoir connu de fille à 24 ans, de n'avoir jamais eu d'amis à qui parler. J'ai l'impression d'être un arriéré, et ça m'empêche encore plus de m'approcher des autres. Complexé aussi par mon corps, par mes cheveux que j'ai déjà commencé à perdre au collège, j'ai l'impression d'être un vieux. Un vieux avec une mentalité de bébé trisomique arriéré. J'ai peur de toucher les gens, peur aussi d'être touché. Je considère mon corps comme un corps d'extra terrestre, un truc pas normal, j'ai peur de donner des maladies aux autres si ils me touchent.
Aussi, je ne me considère pas comme un garçon, étant donné que je n'attire pas les filles, qu'elles ne m'aiment pas, je ne suis pas un garçon. Et comme je ne suis pas une fille, je ne suis aucun des deux, je ne suis rien.
Sinon dans la famille j'ai une place assez importante, je suis le porte monnaie officiel, après mon cerveau c'est mon argent qui sert. Je sais qu'ils m'aiment bien sans ça quand même, mais ils ne parlent jamais.
J'ai été voir un psy il y a deux mois, c'était nul. J'avais plus l'impression de parler à un livre qu'à quelqu'un. Je ne suis plus jamais allé depuis.

Voilà ce que j'ai à dire et qui me viennent à l'esprit pour le moment.

A plus ;)

cest un plaisir de te lire

#1 Posté le par kalynn

Cest un plaisir de te lire et une tristesse en meme temps.Je comprend ce que tu doit vivre en dedans et ce tu ne mas pas deranger pour que je lise ton message ce fut de tres bon coeur.
Tu sait partager notre vie fait beaucoup de bien que nous ne nous doutons meme pas ca fait grandir les autres et pour dautre ca leurs dit a quel point ils sont bien detre qui ils sont.

Jaimerais pouvoir t aider si tu le veut bien je ne sait pas quels genre de parents que tu as eu mais a mon avis ils ne ton pas donner droit davoir une tres grande place dans la famille ils ne devait pas te considerer beaucoup dimportance.

Et si ca nest pas le cas il y a peut etre quelque chose dautre qui ne vas pas moi jai eu envie de mourir une grande parti de ma vie de meffacer parce que ce serait mieux comme ca mon entourage serait liberer de moi mais ce nest que tres recamant que jai sue en consultant un psy que javais une maladie cest ma biochimie de mon cerveau qui ne me donnait pas de certaine chose essentiel a mon equilibre et jai des medicamant qui regle ce probleme.

Toute ma vie jai cru que javais de serieux probleme et que je netait pas comme la moyenne des gens et javais pas tout faut mais maintenent a 27ans je peut avoir une vie plus normal et tu peut pas savoir le bien que ca fait
jaimerais bien que tu me recrive svp ta vie est importante et ca minteresse
Sincerement amitié
Kalynn