Je souffre de boulimie depuis plus de 15 ans !

Bonjour tous et toutes,

Je souffre de boulimie depuis plus de 15 ans et c'est vrai ! Je ne réalise pas encore l'énormité de la chose. Je n'arrive pas à arrêter.

Parfois, je réussis à me contrôler pendant un certain temps mais on dirait que pour me faire du bien je m'en promet une bonne (session de boulimie)...

Je ne sais pas pourquoi je fais cela. C'est mon secret. J'aime manger et je ne suis pas prête à accepter de prendre du poids. J'ai un poids santé et j'y tiens. Mais j'aime manger...surtout le sucré et les aliments gras ! Ce qui est interdit quoi !

Je suis une (malheureuse) experte en boulimie: quoi manger et quoi boire pour faciliter la purge...je n'en reviens pas c'est répugnant ! Personne n'est au courant dans ma famille pas même mon mari et pourtant il m'a toujours connue ainsi (sans le savoir). Je connais tous les trucs pour éviter de faire du bruit.

Comment faire pour arrêter cela ! Des fois j'ai peur d'apprendre qu'un cancer de la gorge va se déclarer ou autre problème médical. Maintenant à part d'avoir la gorge enrouée je n'ai pas d'autres symptômes.

Quelqu'un aidez-moi: j'ai honte et j'aimerais me contrôler mieux et arrêter de vivre dans le secret...

Nazgul :oops:

bonjour à tous
J'aimerai aussi pouvoir être optimiste et dire qu'on peut toujours s'en sortir mais j'ai bien peur que ce ne soit qu'une illusion!
Cela fait plus de 30 ans que je vis avec les TCA, j'alterne les périodes d'anorexie stricte avec quelques écarts que je me fais toujours " payer" en vomissant .
Je connais les risques, j'en suis bien consciente, mais je n'arrive pas à lutter contre cette irrépréssible envie de manger de temps en temps.Je suis consciente que ce sont mes privations qui engendrent mes pulsions.Mais comment faire, je n'accepte absolument pas l'idée de grossir.Actuellement j'ai un poids correct pour ma taille, mais j'ai 50 ans et la ménopause me fait encore davantage peur que les grossesses.
J'ai consulté je ne sais combien de psy, malheureusement au début de mes TCA je n'ai pas eu la chance de tomber sur des " spécialistes " de la maladie, je pense que de nos jours ils sont mieux informés, mais à l'époque...... j'ai souvent pensé que si j'avais été alcoolique j'aurai eu une prise en charge digne de ce nom.
J'ai de plus en plus souvent des idées suicidaires car je n'accepte plus de vivre ainsi, ce comportement me cause énormément de problèmes relationnels, je n'ai plus d'amis, je ne sors plus, avec mon mari c'est la cata.
Alors je voulais dire non....on ne s'en sort pas toujours

...de te dire merci, Hedwige :) . C'est cool de te retrouver, ici!!

A bientôt... :wink: Moonbeam

Moonbeam, tu es adorable !
Ton témoignage coloré mets l’accent exactement sur le point essentiel, celui qui est toujours escamoté quand il s’agit de boulimie ou d’anorexie : la perte et le deuil.
Ce sont des symptômes si envahissants, si douloureux et qui demandent une telle énergie pour les combattre qu’on en oublie ce qu’ils crient pourtant à perte de voix « j’ai perdu l’amour qui aurait dû accompagner la première nourriture »
J’ai aussi connu ça : Téter goulûment à la rechercher d’un au-delà de la nourriture pour ne rien trouver d’autre que mon corps gonflé comme une outre. Ou alors m’en priver totalement, radicalement, dans l’espoir non reconnu et insensé de trouver ainsi l’au-delà et l’avant de la toute première becquée : l’amour qui n’a pas eu lieu.
Et tu as mille fois raison, la consolation ne viendra jamais de la nourriture, ni de son amont, elle ne vient, de façon inopinée, que si je m’y ouvre, l’accueille et la convie à s’installer en mon cœur.
Et je puis vous assurer qu’alors, foin des lourdeurs, les ailes vous poussent !
Hedwige

Bonjour à toutes, je m'appelle Moonbeam, et je suis une spécialiste des fluctuations de poids. La variation la plus spectaculaire était de 17 kilos en 3 mois (aimaigrissement, ensuite d'un régime turbo), en 1999. Mes collègues me croiaient atteinte d'un cancer!LOL! Bien entendu, depuis lors repris mes rondeurs.. :?
J'ai connu des périodes de stabilisation. Pendant 2, 3 ans j'ai eu la joie de garder mon "poids idéal". C'était 8) , je pouvais m'habiller comme je le voulais et pourtant, je ne me reconnaissais pas dans l'image que le miroir me réfléchissait . La jeune femme, mince au visage émacié, aux traits décomposés, ce ne pouvait être moi! 8O Où étaient passés ma fraîcheur, ma joie et mon sourire? Je ne voyais qu'une pâle ombre triste, une petite souris grise. :(
J'ai eu pas mal de deuils de pertes à subir, même après cette période "faste"...pour mon poids! Je me suis remise à grignoter ma peine, à me gaver de glaces, de sucreries et de repas fast-food, dont j'ignorais même le manque de saveur.. Finies les taille médium, je suis à nouveau dans le large, je m'y noie..
Mais depuis quelques semaines, j'attrape des couleurs. Mes yeux brillent et je souris un peu plus souvent (je ressens un bonheur très intime, tout intérieur; il m'est venu alors que je ne m'y attendais pas). Depuis lors, je m'en fiche un peu, de ces kilos superflus. J'oublie parfois d'ouvrir le paquet de chips ou de bonbons. Je marche pendant des heures, avec une musique dans mon coeur. Et peut-être que tout naturellement, ainsi je me lesterai de mon surpoids, laissé là par un résidu de souffrance trop longtemps ignorée. Et déjà, je m'aime un peu mieux, même ainsi.
J'ai confiance en mon corps :) , si je prends la peine de le réécouter, il collaborera avec moi, et il prendra l'aspect dans lequel il se sentira le mieux :) .
Bien entendu, un peu d'activité physique, une bonne alimentation et une hydration suffisante, sont toujours recommandés. Voilà mon ressenti. Amicalement, :wink: Moonbeam.

Bonjour!

Je comprends très bien ce que vous vivez. Moi-même, j'ai vécu l'anorexie et la boulimie pendant 20 ans et je m'en suis sortie.

Une chose est certaine, vous ne pourrez pas vous en sortir seule, mais je peux vous dire par contre, que vous pouvez vous en sortir.

Après toutes ces années, je suis maintenant devenue thérapeute spécialisée en troubles alimentaires et je suis nouvellement installée à Montréal, près du métro Henri-Bourassa.

Je procède avec la même thérapie avec laquelle je m'en suis sortie moi-même. Une thérapie basée sur les vraies choses et sur les émotions.

Si vous êtes intéressée à me rencontrez

Lucie Michaud, n.d.

Bonjour, Nazgul,
D'abord tu n'as pas à avoir honte de ta boulimie, ce n'est pas une tare honteuse, c'est une souffrance abominable.
Tu devrais commencer par voir ça comme une maladie dont tu es atteinte, dont tu n'es PAS responsable et qui t'oblige à faire des choses que tu ne veux pas.
Et puis je te conseille vraiment d'aller voir un psy ou quelqu'un de confiance pour en parler et voir avec lui/elle pourquoi tu as une telle faim, un tel vide en toi, pour savoir de quoi tu as vraiment faim, parce que ce n'est pas de nourriture, tu le sais bien que la nourriture est un leurre et qu'elle te trompe et te déçoit. La boulimie c'est : courir désespérément pour obtenir l'amour(la vraie nourriture) et tomber chaque fois sur une déception (la mère qui refuse d'aimer son enfant). As- tu vécu quelque chose comme ça?
Médicalement, tu ne risques pas de cancer de la gorge, mais d'autres ennuis comme l'usure des dents précoce,la fragilisation des os.
N'hésites pas à revenir sur ce site si tu en as besoin, car je suis ta grande soeur en la matière!