Marre de culpabiliser tout le temps

Salut :D ,

je suis nouveau sur ce site, j'ai été diagnostiqué bipolaire cet été suite à un passage dans un hopital psy, même si tout n'était pas clair.
Quand je relis les différents posts, je me mets à pleurer quand je reconnais les différentes peines que j'ai pu connaitre.
Ce n'est que depuis cet été que je me suis décidé à regarder à l'intérieur de moi pour essayer d'y faire le ménage, sans que ca me fasse trop peur, jusqu'à maintenant je n'avais pas le droit d'avoir de pb, ou de faiblesse, il fallait que je sois parfait, et ciel, je ne l'étais pas!!! bizarre, n'est ce pas? :?
Et je me suis rendu compte à quel point ca me culpabilisait, combien je m'en voulais, et aussi combien ca m'assomait de culpabiliser autant, parfois j'ai l'impression que mon esprit est enfermé dans une cage avec des barbelés aux barreaux et que cette culpabilité me pèse plus qu'elle ne m'aide comme moteur de transformation, un peu comme si je partais au départ d'un 100m avec une chaine accroché au starting block. Bref, c'est pas top. On fait 5m et puis on se casse les dents par terre :x .
A force ca devient une véritable souffrance, un inhibiteur complet que je n'arrive à dépasser que dans les phases maniaques (jusqu'à ce que je fasse un pas de travers qui me plonge dans une crise de stress et de dépréciation de moi monstrueuse :evil: ).
S'il vous plait s'il y en a un peu comme moi qui ont trouvé un moyen de se départir de cette culpabilité de chaque instant, aidez moi, il doit bien y avoir des solutions pour se libérer :roll: .

Mille mercis beaucoup d'avance,

Sylvain

Salut the camomille,

tout d'abord merci pour ta réponse, ca m'a fait chaud au coeur car je ne m'y attendais pas trop.
Pour ma part je crois que je suis un bipolaire léger (du moins pour l'instant) mais c'est peut être pas plus facile à accepter, car j'ai aussi envie de mes hights.
Comme tu dis ca met un peu de fantaisie.

Pour ton pêre je ne sais pas, mais il semblerait que la maladie soit à caractère génétique très marqué, et je crois même savoir qu'elle y trouve son origine exclusive donc peut être.

C'est intéressant ce sentiment d'être patte noire dans la société, c'est quelque chose que j'ai ressenti depuis l'adolescence, j'avais l'impression d'être en permanence en décalage avec les autres, que ce soit sur le plan familial ou des amis, et même maintenant je ne me sens pas comme les autres.
Je me dis qu'il est inhérent à l'adolescence de se sentir incompris mais c'était autre chose que cela, la sensation d'être différent.

Depuis que j'ai été diagnostiqué bipolaire, je comprends beaucoup mieux les réactions de ma mêre et ca m'aide à lui pardonner ce qui m'avait abimé. Ce n'est pas aussi simple que de le dire mais presque. :)

Depuis hier après avoir passé pas mal de temps à voir ce qu'il fallait changer dans ma vie, ce qui m'angoissait, je me suis rendu compte que j'avais le temps de toute manière et que je finirai bien par y arriver.

J'aimerais bien moi aussi avoir réponse aux questions "qu'est ce que je veux, qu'est ce que je cherche?", je sais pas et je crois que c'est ca qui me fait le plus peur.
Quoique je progresse, j'arrive à éviter de comettre deux fois une erreur. C'est déjà ca.

Je n'ai pas encore compris pourquoi la majorité des filles (elles ne sont pas nombreuses) avec lesquels je suis sortie avaient été violées.

Parfois j'ai l'impression de ne pas me confronter à mon ressenti profond, de m'en trouver détaché et ca me fait bizarre, mais d'un autre côté j'ai l'impression que ca me permet de tenir, de faire du sport, d'avancer dans mon travail, et de penser pragmatiquement à ce que j'ai à faire.

Ma tête aussi a besoin de rangement en ce moment.
Côté longueur je crois que tu n'est pas la seule...

En tout cas merci pour ta réponse, je te souhaite courage et réussite pour tes études et passion dans ton art,

Sylvain

salut sylvain

j'ai lu plusieurs de tes messages et j'ai envie d'essayer de t'aider.
J'ai 53 ans et j'ai été diagnostiquée bipolaire il y a 4 ans. Après des années de souffrances, d'incompréhensions, de reproches.
Le psy qui à mis le doigt dessus a été clair par rapport à mes questions. Le bipolaire se gère très bien avec le lithium + anti dépresseurs +plus un truc pour dormir. mAIS IL FAUT L' accepter? J'ai eu beaucoup de mal (en prenant tout cela) à renoncer à mes hight. Mais j'en ai encore, moins forts bien sur, c'est à dire que depuis je ne me met plus en danger. Je crois que au bout de trente ans de maladie j'avais touché le fond. J'ai (financièrement tout perdu boulot, maison..ect). Ajourd'hui les hight sont ce que j'appellerai un peu de fantaisie (pour autant que l'on soit avec des gens qui ont de l'humour) J'ai des down aussi quand je suis très fatiguée (très important il me faut mes huit h.) mais ils sont nettemenent moins pénibles.

Ce qui me frappe souvent c'est que, chez les bipolaires il y a eu cette enfance un peu similaire. IL FALLAIT ETRE PARFAIT ! Je saurai jamais (et c'est un des drames de ma vie) si mon père était bipolaire . Simplement parce qu'il buvait depuis bien avant ma naissance et que je ne l'ai jamais vu en dehors de l'alcool. Il fut pendant 23 ans devant moi dans un des stades les plus avancé d'alcoolisme. et je n'aurai donc jamais la réponseà ma question. Ma mère le décrit comme un homme extrêment intelligent, c'était un musicien formidable, il avait fait les beaux arts pour terminer avec ma mère dans un société à caractère scientifique (!!!). Les bipolaires ont pour cacher leur mal être tendance à boire. Je l'ai fait aussi mais je me suis fait aidée par les AA et je ne boit plus depuis 6 ans. EST CE POUR CELA QU IL BUVAIT ?
Donc de cette enfance je retiens surtout l'immence obligation de faire plaisir à ma mère. Femme autoritaire, ne supportant pas que l'on ne pense pas comme elle parce que elle "elle sait" suite à la vie qu'elle a eu avec mon père.
J'ai donc essayé de faire comme elle me disait, de penser comme on devait penser .. Mais je me suis toujours sentie "patte noire" dans cette famille et dans cette société. Mes histoires d'amour ont été grandioses (higt) mais se sont toujours mal terminées (down)., à l'image de moi même : surtout jamais de monotones. Il m'en est restée 4 filles qui ne m'ont jamais vraiment pardonnée d'avoir été comme je l' ai été. Mais je suis sure que quand elles auront mon age elles verront ça différemment et ça ne m'angoisse plus. J' ai fait ce que j'ai pu et elles ont été aimées en hight.
J' ai fait (pour faire plaisir à ma mère) un bac+3 en sciences, j'ai travaillé dans la chère société familiale et un jour j'ai tout laché et j'ai tout perdu (hight).
quand le fric est en jeu, il n'y a plus de famille...
Depuis 6 ans je remonte la pente petit à petit, j'ai fait les cours du soir aux beaux arts, je peins (?), j'ai recommencé un bac +3 dans le social.
Aujourd'hui je vais bien. Grace au lithium et au travail que j'ai fait
sur moi même, psychologues, et surtout beaucoup de lectures j'ai pu me mettre face à moi même : "qu'est ce que tu veux ?", "qu'est ce que tu cherches ? j'ai mis (un peu ) d'ordre dans ma tête embrouillée et bordélique et j'ai pu faire la paix avec une partie de moi-même.

C'est ce que je te souhaite, excuse moi d'avoir été aussi longue.. un peu bipolaire ça ,non (lol)

Sincère bonne chance et utilise et choisi bien les "outils" que ton psy te propose