Les 'victimes' des maniaco deproessifs : leurs enfants...

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Les 'victimes' des maniaco deproessifs : leurs enfants...

#0 Posté le par filledebipolaire

Comme le titre et mon pseudo l'indique, ma mère est maniaco dépréssive cyclothymique et malgré ma connaissance du sujet pour l'avoir subi depuis l'age de 9 ans, un grand flou plane encore sur la maladie de ma mère.

Pendant des années j'ai du prendre soin d'elle soit parce qu'elle était tellement exaltée qu'elle dépensait son argent plutôt que de me nourrir et payer les charges ou alors ne sortait plus de son lit.
Si sa maladie s'était arrété à cela, les conséquences et sequelles de son mal m'aurait sûrement affecté mais pas autant que tout ce dont on ne parle pas, le psychisme des enfants de ses malades.

Peut-être ma mère est plus atteinte que d'autres, mais je ne comprends pas la maltraitance associée à sa maladie et les délires infanticides où elle a plusieurs fois tenté de me tuer et les échecs ne sont pas dûs à un accès de pitié pour son enfant de la part de ma mère mais de mon instinct de survie et de conservation.

Est-ce vraiment à attribuer à la maladie? Est ce que la maladie enlève toute résponsabilité de maltraitance? et alors comment se fait-il que l'on ne destitue pas ces mères de leur autorité parentale?

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Message #9

#9 Posté le par Poulou

Ma mère n'était pas malade, elle était "parfaite".../...une femme tellement courageuse, fière qui n'a jamais craqué mais qui ignore, je pense, ce que c'est qu'un sentiment. Pas de compréhension, c'était "marche ou crève", la réussite sociale, l'argent, l'image qu'elle donnait aux autres
..../...

Quand elle m'envoie encore une de ses remarques écrasantes, rabaissantes, humiliantes en société, je me lève et je pars. (vive le lithium)

Je pense que se croire parfait, faire passer le matériel avant le Vivant, l'image qu'on donne plus importante que ce qu'on est vraiment, vivre comme une bête de somme...(ma mère était ainsi elle aussi), relève plus de la maladie que de la santé, tu ne penses pas, Thécamomille...? :?

Tu écris "vive le Lithium"...J'espère qu'un jour tu pourras écrire "vive moi", dans une phrase similaire...:)

Amicalement

Poulou

Message #8

#8 Posté le par thecamomille

Ma mère n'était pas malade, elle était "parfaite". Mon père était alcoolique, je n'ai aucun souvenir de lui il était absent, jamais violent, il ne parlait plus. Je suis manniaco-dépressive mais je n'ai jamais maltraité mes enfants même quand j'ai bu. Aujourd'hui je ne bois plus depuis huit ans.

Je pense qu'il n'est pas facile de se construire face à une mère pareille, une femme tellement courageuse, fière qui n'a jamais craqué mais qui ignore, je pense, ce que c'est qu'un sentiment. Pas de compréhension, c'était "marche ou crève", la réussite sociale, l'argent, l'image qu'elle donnait aux autres. C'était sa vérité et il a fallu que j'en fasse la mienne. Elle ne m'a jamais permis de penser, qu'il y en a d'autres..

A 48 ans j'ai tout largué, la société familiale , le fric, la villa. Elle ne me pardonera jamais. Je ne l'ai plus vue pendant 4 ans. De temps en temps, je la croise, à une fête de famille. Nous n'avons plus rien à nous dire.

J'ai tourné la page, j'espère, mais sans l'arracher. Quand elle m'envoie encore une de ses remarques écrasantes, rabaissantes, humiliantes en société, je me lève et je pars. (vive le lithium)

Je n'arriverai jamais à m'ouvrir à cet amour, à ma maman. Elle m'a fait trop mal. J'ai du apprendre à vivre sans, j' ai du faire le deuil d'une mère que j'avais révée mais qui n'étais pas elle . Elle a été toute sa vie incapable de me donner un centième de l'amour que j'attendais d'elle. Elle ne le connais pas, elle est dans le matériel. Nous navons jamais été dans le même registre.

Il m'a fallu accepter, et apprendre à penser à moi.

De mon père, je ne saurai jamais rien. Si, je pose des questions elle me parle des trucs qui pour moi ne veulent rien dire, des banalités. Les mots ne rattrapent jamais ce que l'on vodrait... entendre.

Je ne me culpabilise plus, par rapport à elle, c'était une histoire d'amour impossible. Je ne lui en veux (presque)plus.J'essaye de trouver ce qui est bon pour moi et de satisfaire mes propres désirs.

J'ai essayé, avec les moyens (je ne parle pas de moyens financiers) que j'avais, de donner à mes '4 filles cet espèce d'amour que j'avais en moi, et qui n'avais jamais pu éclore.
Est ce que c'était suffisant, est-ce que c'était le bon , celui qu'elles attendaient. Je n'en suis pas vraiment sure. j'ai fait d'énormes erreurs, mais je suis certaine qu'avec elles j'ai fait "le plus" que je pouvais. Il faudra aussi, qu'elles se contruisent avec cela. Ce ne sera pas facile tous les jours...

Ma vie n'a jamais été un long fleuve tranquille.
Est ce que ça existe ?
Est-ce que ça m'aurait plu?
Si je savais ou j'allais, est ce que je voudrais encore y aller ?

Message #7

#7 Posté le par Poulou

Je sais ma mère responsable de ses actes et la reconnait responsable de sa mauvaise éducation, je sais bien qu'elle est malade et la reconnait en tant que tel.
J'ai décidé de vivre ma vie à l'age de 23 ans et depuis ne l'ai jamais revu, elle mourra seule avec sa maladie, ses petits cachets et ses bouteilles, ce n'est plus mon problème.

Lorsque j'étais enfant les services sociaux m'on toujours remis chez ma mère après qu'elle prétende qu'elle aille bien en fait en phase d'euphorie... Peut-être par méconnaissance de la maladie, en tout cas. aprés une dizaine d'echec je suis devenue enfin majeure et je l'ai fuis comme la peste...
Les services sociaux, une belle blague lol

Re

Ce qui a été primordial pour moi, pour ma santé mentale, physique et pour ma vie tout court, ça a été qu'un beau jour je veuille bien m'ouvrir à nouveau à mon Amour pour ma maman (pas pour ma "mère", pour ma "maman", je ne sais pas si tu saisis la nuance, mais au fond de moi elle était d'importance à ce moment là).
Ca s'est fait entre moi et moi, juste pour moi.
Ma mère n'en a rien su.
Mais tout a changé au fond de moi le jour où je me suis rouverte à cet Amour pur d'enfant, alors que j'étais adulte :
Moi aussi j'avais droit à une maman, comme tout le monde, et j'avais le droit de l'Aimer au fond de mon coeur.

Par protection, pendant de nombreuses années, je m'étais fermée à cet Amour.
Ce jour là, j'ai senti fondre la glace qui me tenait prisonnière pendant des années, je me suis sentie envahie d'une grande douceur.

Le fait que j'Aime ma mère ne m'a pas forcée pour autant à la fréquenter de plus prés, mais "en moi", tout a changé :
Je n'étais plus coupée de quelque chose d'essentiel pour ma vie.

Poulou

Touchée

#6 Posté le par Elodie27

J'ai été très touchée par ton message.

Si je suis fille de Maman maniacodépressive, je n'ai pas eu à souffrir de maltraitance comme tu le cites.

L'environnement social et médical ne comprend rien à cette maladie et tu as raison, les premières victimes en sont les enfants.
J'ai cependant suivi une conférence sur "enfants de parents malades" sur ce sujet au CHU du Havre et il y avait plusieurs centaines de personnes de milieu médico-social...

la question maintenant est de te "construire" avec cette souffrance.
Que tu aies mis cette mère de souffrance à distance est surement très sain. Il faudrait que tu puisses parler de la maltraitance que tu as subit à quelqu'un pour te faire aider et vivre malgré elle..

Et puis , te préoccuper aussi des risques d'hérédité pour toi et tes futurs enfnats..risque très fort dans cette maladie
Avec toi
Elodie

Message #5

#5 Posté le par filledebipolaire

Je sais ma mère responsable de ses actes et la reconnait responsable de sa mauvaise éducation, je sais bien qu'elle est malade et la reconnait en tant que tel.
J'ai décidé de vivre ma vie à l'age de 23 ans et depuis ne l'ai jamais revu, elle mourra seule avec sa maladie, ses petits cachets et ses bouteilles, ce n'est plus mon problème.

Lorsque j'étais enfant les services sociaux m'on toujours remis chez ma mère après qu'elle prétende qu'elle aille bien en fait en phase d'euphorie... Peut-être par méconnaissance de la maladie, en tout cas. aprés une dizaine d'echec je suis devenue enfin majeure et je l'ai fuis comme la peste...
Un jour même avec des trous dans la tête (d'une fourchette que ma mère m'avait planté dans la tête) la pomlice m'a ramené illico chez moi, ma mère a attendu de fermer la porte et m'a battu et humilié en me faisant dormir sur le balcon...

Message #4

#4 Posté le par filledebipolaire

Je sais ma mère responsable de ses actes et la reconnait responsable de sa mauvaise éducation, je sais bien qu'elle est malade et la reconnait en tant que tel.
J'ai décidé de vivre ma vie à l'age de 23 ans et depuis ne l'ai jamais revu, elle mourra seule avec sa maladie, ses petits cachets et ses bouteilles, ce n'est plus mon problème.

Lorsque j'étais enfant les services sociaux m'on toujours remis chez ma mère après qu'elle prétende qu'elle aille bien en fait en phase d'euphorie... Peut-être par méconnaissance de la maladie, en tout cas. aprés une dizaine d'echec je suis devenue enfin majeure et je l'ai fuis comme la peste...
Les services sociaux, une belle blague lol

Re: Les 'victimes' des maniaco deproessifs : leurs enfants..

#3 Posté le par Poulou
Est-ce vraiment à attribuer à la maladie? Est ce que la maladie enlève toute résponsabilité de maltraitance? et alors comment se fait-il que l'on ne destitue pas ces mères de leur autorité parentale?

Bonsoir

Ma mère était maniaco dépressive suicidaire; Elle m'a maltraitée psychologiquement jusqu'à ce que je décide, à 36 ans, de vivre enfin pour moi et mes enfants et que j'arrête de la faire passer plus importante que tout dans ma vie.
J'ai mis longtemps à ne plus souffrir et à ne plus lui en vouloir de ses maltraitances !
Même aprés sa défenestration, alors que j'avais plus de 40 ans, je lui en voulais toujours, je ne comprenais pas pourquoi elle avait préféré la mort plutôt que d'accepter de tenir enfin un peu compte de moi, sa fille.

Il m'a fallu parler longtemps de tout ça, pleurer, crier tout ce que j'avais sur le coeur, partager avec des personnes qui avaient vécu les mêmes souffrances que moi, pour comprendre enfin que ma mère était MALADE, et qu'en tant que malade, ma mère n'était même pas consciente de ce qu'elle avait pu me causer comme torts, elle était responsable de ses actes de maltraitance, certes, mais elle n'en était pas coupable.

Le jour où j'ai pris conscience de celà, il n'y a pas trés longtemps, j'ai senti que je n'étais plus à la place de la fille de ma mère, mais que j'avais "grandi" ; J'étais devenue son égale; J'avais enfin pu la voir en tant qu'adulte et non plus en tant que sa fille, en attente de sa reconnaissance ou autre.
Je me suis sentie libérée d'une grosse chaîne, ce jour là.:)

Pour ce qui est de destituer ces mères de leur autorité parentale, rassurez-vous : Lorsqu'elles sont signalées à la DDASS, leurs enfants leur sont retirés. J'en ai pour exemple une jeune amie de ma fille qui a été retirée de la garde de sa mère parce qu'elle dysfonctionnait, était violente etc...Cette dame est placée en hôpital psychiatrique et est soignée pendant que ses enfants sont en famille d'accueil.

Si vous aviez parlé des maltraitances que votre mère vous faisait subir, à une assistante sociale ou à la psychologue de votre lycée, je pense que la DDASS serait intervenue voire la police puisque dans votre cas, votre mère a attenté à votre vie... :(
(La mienne était moins "directe", elle me poussait, par exemple, alors que j'avais à peine une douzaine d'années, à monter sur le toit alors qu'il pleuvait, pour arranger l'antenne télé... Mais elle ne faisait rien directement contre moi, tout était beaucoup plus caché, plus "psychologique"; Moi aussi je devais me préserver toute seule dans la mesure de mes possibilités.)

Courage; Prenez soin de vous un jour à la fois.

Cordialement

Poulou

Message #2

#2 Posté le par filledebipolaire

Bonsoir

Merci pour ta reponse.
A vrai dire je ne me préoccupe pas de son mieux-être ou de son état de santé, elle n'a jamais voulu mener une thérapie et se contente de faire des cocktails d'alcool et de médicaments, je ne la vois pas depuis des années et ne prends aucun nouvelle directement ou par moyen interposé.
En tout cas tu as du courage de perséverer avec ton époux, ce ne doit pas être facile tous les jours...

filledebipolaire

#1 Posté le par Arshvo

Bonjour, à toi, Moi je suis marier avec un bi-polaire depuis 18 ans. Et je peut te dire que ce n'est pas facile tous les jours. Mais il ya de l'espoir... Et la solution c'est la psychothérapie (indispansable). Ils ont absolument besoin de faire des prises de conscience, ce qu'il n'ont vraiment pas appris a faire dans leurs jeunesses... Avoir un conjoint comme cela on peut toujours le quitter quand ça devien trop... Mais quand c'est une mère c'est plutôt difficile. Mais je ne comprend surtout pas comment ça ce fait que l'on ne t'a pas protégé pendant ton enfance, ça me semble pourtant assez évident... Bon pour ce qui est d'une maladie J'ai ma petite idée la dessus. On dit la maladie mental, et bien c'est quoi le mental (c'est surtout pas physique) mais plutot cognitif (les pensées) donc ils doivent apprendre à penser autrement... et même parfois changer tout leurs systèmes de croyance......... ce qu'il ont aquis dans leurs enfance. Et la psychothérapie est grandement efficace. Je crois même que c'est la seule chose qui est vraiment un imparct sur cette maladie. Mon mari en est la preuve vivante... Et j'ai bien hate au jour ou on vas mieux accepter cette approche......

à bientôt......Shiva