Bipolarité : liens du sang

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Bipolarité : liens du sang

#0 Posté le par oiseau_bleu_

Bonjour à tous,

Actuellement je suis déclarée bipolaire de niveau II par mon médecin de famille. Je dois encore rencontrer un psychiatre afin d'approfondir le diagnostic et d'établir une médication appropriée. Pour l'instant je suis sous épival qui actuellement réussi à stabiliser mon humeur.
Mon médecin a établi en partie son diagnostic en tenant compte de mes antécédents familiaux. Ma mère est de tempérament suicidaire et souffre de sautes d'humeurs extrèmes et de grosse dépression. Son frère était déclaré schizofrène mort par suicide et leur soeur maniaco-dépressive suicidaire pouvant parfois quitter son domicile et dépenser des sommes astronomiques en moins de 3 jours.
Je ne suis pas suicidaire et n'ai pas d'accès maniaques mais je peux avoir de gros troubles de l'humeur en devenant très agressive et dépressive avec de la difficulté à dormir.

On dirait que la maladie a pris progressivement de l'empleur car je n'ai pas toujours été ainsi.

Mais maintenant ce qui m'inquiète le plus c'est son côté "héréditaire" pour mes enfants (19 et 18 ans). Et je dois dire que ça me hante.
J'ai le sentiment qu'en étant malade moi-même je ne suis pas apte à aider une personne atteinte d'une même maladie que moi. Aider plus particulièrement mon fils de 19 ans.

Depuis que je me sais bipolaire je me demande si mon fils n'est pas atteint lui aussi de cette maladie. J'ai du mal à faire la distinction entre un jeune en conflit avec ses parents et son entourage familial ou un jeune bipolaire.

Il a un caractère ombrageux et peut avoir des accès de colère et ce depuis tout petit. Il passe des nuits de parfois plus de 12 heures. Il s'enferme souvent dans sa chambre et ne parle jamais de rien. Il évite autant les contacts visuels que verbaux. Il ne prend aucune initiative et retarde toujours ses actes comme pour aller chercher un emploi en trouvant toutes sortes d'excuses (J'irai au mois de mars ; il pleuvait ; je n'ai pas eu le temps...). Il refuse le dialogue quand il s'agit de parler de quelque chose de grave ou d'important. Dans ces moments il n'arrive pas ou ne veut pas parler de ce qu'il ressent. Il m'a plutôt déclaré préférer se suicider plutôt que vivre dans ce monde de fous par deux fois. Et puis il s'entoure toujours de gens étranges (drogués, paumés aux idées libertaires ou en échec scolaire grave). Et le paradoxe c'est qu'il semble vouloir maintenir une dépendance totale.

Mais moi dans tout ça je n'arrive pas à jouer mon rôle de mère. Déjà que je culpabilise de lui avoir légué cette faille mentale. Je me sens démunie face à ses attitudes ou ses parole rares mais percutantes.
Est-ce ma maladie qui m'empêche de lui trouver les mots pour le rassurer et le guider dans une voie plus médicale ?

Et puis son imbécile de père qui lui a mis dans la tête que "les psy c'est pour les fous". Quand je lui ai fait rencontrer une psychologue lorsqu'il avait 17 ans il a décidé de cesser les rencontres car il n'arrivait pas à parler. Il est comme noué à la gorge et rien ne peut sortir.

Quant à ma fille elle me semble équilibrée. C'est une jeune femme de 18 ans bientôt avec des projets viables et surtout la volonté de les réaliser. Je lui ai parlé de ma maladie ce qu'elle a bien pris et donc accepté. Elle et moi avons déjà eu l'occasion de parler de son frère et plus particulièrement de son comportement et elle aussi pense qu'il a un problème. D'après elle il faudrait que nous fassions quelque chose pour l'aider. Mais comment aider quelqu'un de buté qui refuse catégoriquement de se faire soigner ? Ou même comment aider quelqu'un qui ne se sait pas malade ou ne veut pas le voir ? ou encore, comment aider quelqu'un qui refuse de dialoguer ?
Je me demande si un jour il va arriver à se prendre en charge et vivre une vie normale déjà en cessant de dépendre de moi. Il ne veut pas passer son permis de conduire. Je ne sais pas pourquoi. On dirait une peur vicérale qui le torture et l'empêche d'agir et de prendre le moindre petit risque.

Mais tout ceci n'est qu'une infime portion de ce que je ressens et vis. Il est tellement difficile d'exprimer émotions et événements pour traduire clairement tout ce qui se vit dans cette maison et au sein de la famille.

Mais ce qui est certain c'est que le peu que j'ai exprimé m'aura permis de me décharger d'un poids et peut être d'avoir un soutien moral qui m'aiderai à entrevoir un peu d'espoir.

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Message #2

#2 Posté le par oiseau_bleu_

Merci Louva pour ta réponse.

En fait, l'approche de l'adolescence tardive de mon fils me vient souvent à l'esprit mais c'est plus fort que moi, il faut que je m'imagine qu'il est atteint de la même maladie que moi.
Je sais que je ne suis pas objective à cause de ma culpabilité constante. Mais sur tes conseils je vais essayer d'éliminer ce sentiment afin de ne pas laisser mon imagination s'emporter.

C'est tellement difficile de controler nos impulsions. En plus on dirait que c'est plus fort que nous. Autant on peut perdre les pédales et agresser tout le monde autant on peu être doux comme un agneau. Autant on peut avoir un raisonnement clair et concis autant on peut se laisser emporter par notre imagination.

Je ne maudit pas cette maladie mais je l'accepte. Je refuse de baisser les bras et rejeter les tors uniquement sur ce trouble mental. Et ceci je pense que je le fais au nom de l'amour pour mon mari qui reste à mes côtés pour que nous nous battions ensemble mais aussi au nom de l'amour pour mes enfants.

En effet, mon fils est peut-être un jeune qui s'attarde dans l'adolescence mais j'espère ne pas m'épuiser de le voir ainsi car son attitude a tendance à me rendre agressive et dépressive.
Le diagnostique de ma maniaco-depression (bipolarité) est très récent et je ressens le besoin de vivre une vie sans embuche pour l'instant car je crains de ne pouvoir les surmonter.
C'est dans ce cas ci que je culpabilise car je n'arrive pas à jouer mon rôle de mère. J'ai peur d'affronter les difficultés.
Et c'est là que mon travail commence.

Merci encore pour ton message. Car toute missive envoyée sur ce forum est en attente d'une réponse juste pour s'assurer qu'on n'est pas seul.

Je ne suis pas seule tu me l'as prouvé :)

Message #1

#1 Posté le par louva10

Bonjour oiseau-bleu,

En lisant ton histoire, il me semblait voir mon fils, quand il avait l'âge du tien. Idées suicidaires, plus de dialogue, enfermés dans sa chambre sur ordinateur avec ses jeux de role qu'ils partager avec d'autres, descolarisé. Enfin la galère, moi j'ai 3 fils j'ai pas eu la chance d'avoir une fille comme toi. Moi aussi je culpabilisé et je me posais la question qu'est-ce que j'avais fait pour que çà tourne pas rond chez lui. Moi aussi je suis Bipolaire et j'ai des médicaments à vie, mais je n'ai rien dit à ma famille. Ma nièce la pauvre est carrément schizophrène, comme tu dis c'est de famille. Revenons à nos moutons, il faut pas culpabiliser ce n'est pas ta faute si ton fils suit le chemin actuel, c'est lui qui l'a choisi. Je suppose que toi tu as du tout faire pour qu'il ne soit pas malheureux, alors maintenant s'il est comme ça c'est parceque lui le veut. Alors tout comme toi je me suis dit qu'il n'était pas bien de la tête, j'ai voulu qu'il aille voir un spychologue rien à faire. Puis je me souviendrais toujours de ce soir là ou je suis rentrée du travail et qu'excèder je suis rentrer dans sa chambre comme une folle pour lui couper l'ordinateur, pour moi c'était la cause de son mal. Puis quand on est maniaco dépressive tu sais a quel point tu te mets en colère. Ce jour là mon fils avait l'âge du tien, il est devenu comme un fou et pour la première fois, il m'a tapé. Alors sans hésité j'ai appelé la police pensant qu'il allait m'aider pour l'enmener à l'hopital dans la partie spychiatrique. Il a essayé devant moi de s'ouvrir les veines. Effectivement il l'ont emmené à l'hopital et un spychiatre qui avait vu mon fils m'a dit qu'il était normal et qu'il pouvait partir, en bref il est partie de la maison c'était avant Noel. Là il a galéré de copain à copain ect...Il est revenu et j'ai mis mes conditions. Bon maintenant il a 22 ans il est doux comme un agneau et le plus important c'est qu'il travaille. Alors ne perd pas courage, car des fois il faut avoir des décisions difficiles pour les faire réagir. Chez le garçon peut-être que les crises d'adolescence sont plus longues. Enfin moi j'ai vécu beaucoup d'histoire et j'ai reçu plus d'une fois par la vie des grosses claques. Alors voilà mon histoire, j'espère que ton fils tournera aussi bien que le mien.
Grosse bises et courage :wink: