Peur de faire mal aux autres ou phobie d'impulsion

Bonjour,

Pour commencer, je voudrais exprimer toute ma gratitude envers ceux qui ont osé partager leurs histoires. Je vous remercie de votre courage, grâce à vos témoignages j’ai brisé mon isolement face à ce cancer mental. Maintenant, c’est à mon tour d’être solidaire et de partager mon histoire.

Je m’appelle Gabriel et j’ai 28 ans. Vers l’age de 18 ans j’ai commencer à être victime de trouble panique / agoraphobie. Et c’est seulement vers l’age de 26 ans que j’ai été diagnostiqué. J’ai vécu 8 ans d’enfer sans pensé un jour m’en sortir. Grâce à ma sœur, j’ai découvert que j’étais victime d’attaque panique / agoraphobie et j’ai été traité avec du Paxil. Cinq mois plus tard, j’allais beaucoup mieux et j’ai arrêté la médication de moi-même. Il y a 11 mois, j’ai fait une dépression et j’ai eu mes premières épisodes de phobie d’impulsion. J’ai été traité avec du Celexa. Cinq mois plus tard j’allais mieux et j’ai encore arrêté de moi-même ma médication. Je prenais alors 40 mg de Celexa.

Par contre, jamais je n’avais parlé de mes épisodes de phobie d’impulsion. J’en avais trop honte.

Voici maintenant mon témoignage.

Il y a quelques mois j’ai commencé à revivre des épisodes de phobie d’impulsion. Ça c’est mis à devenir très envahissant dans mon quotidien et je commençais à avoir vraiment peur de devenir un monstre. Je gardais toutes ces pensées noires en moi, je n’osais pas en parler. J’étais devenu mon pire ennemi. Imaginer, j’avais peur de devenir comme posséder et de tuer mon fils de 2 ans. Peur de poignarder l’être que j’aime le plus au monde. Peur de le jeter par-dessus bord lorsque ont allais faire une promenade sur un pont. Un tourbillon infernal de pensée destructrice était en train de me parasiter. Je ne savais plus quoi faire. Je devenais de plus en plus malheureux. La seule vue d’un couteau de cuisine me remplissait d’effroi. J’avais peur de devenir un meurtrier sans mon consentement. La vie était devenu un combat contre moi-même. Je me sentais perdu, désemparé, apeuré et cette honte d’être devenu un monstre dans ma tête.

J’ai découvert des groupes de discutions comme le votre. Enfin, je savais ce dont je souffrais! Je n’étais pas perdu pour toujours! J’ai tout déballé à ma femme et j’ai été consulté.

Mon médecin ma dit que c’était lié a des problèmes d’anxiété et ma prescrit pour 1 mois 20 mg de citalopram. Je ne suis pas encore guérie et j’ai peur de ne jamais l’être, mais je garde espoir que tout cela sera un mauvais souvenir lorsque mon médecin augmentera la dose du médicament. Maintenant j’ai l’intention de ne plus jamais arrêter la médication tant que mon médecin ne me l’aura pas dit. Je veux guérir pour toujours.

Merci de m’avoir écouter, je vous aime.

Gabriel

Bonjour,

ça fait beaucoup de changements en peu de temps et la situation de ta mère n'est pas facile
Est-ce que tu as parlé de tes difficultés à ta mère ? ça te parait peut-être infaisable mais ça désamorcerait peut-être ton angoisse
(personnellement je n'aurais jamais donné ce conseil avant, mais j'ai appris qu'il faut dire, même quand on a peur de blesser, en fait ça se passe toujours mieux qu'on ne le pense, et en le disant, si on dit les choses sincèrement, on se comprend mieux soi même)
si tu lui disais : depuis la rentrée je ne vais pas très bien, je ne sais plus où j'en suis, j'ai peur d'être homosexuel et j'ai peur de faire du mal aux gens que j'aime
en écrivant cela je me dis que c'est peut-être lié
ta peur d'être homosexuel et ta peur de faire mal à ta mère
c'est peut-être ta peur d'être homosexuel qui déclenche les autres peurs

peut-être devrais-tu tester tes sentiments envers les hommes ?

que risques-tu ?

si tu es homosexuel il vaut mieux que tu le saches

en testant tu sauras

qu'en penses-tu ?

il vaut mieux affronter la situation, essayer de voir sans a priori, sans tabous qui tu es vraiment

et à mon avis tu n'y échapperas pas de faire cette démarche, un jour ou l'autre

Elfie

PS : oui 10 ans c'est long, j'ai souffert psychologiquement, j'ai été obligée de faire des efforts constamment pour chasser ces pensées, je me rends compte maintenant que mes phobies étaient liées à une angoisse qui n'avait rien à voir avec les personnes auxquelles j'avais peur de fair du mal, j'avais un problème d'identité

bien en fait pas mal de chose on changer dans ma vie depuis la rentré scolaire ma copine et moi nous sommes séparé, elle partait faire ses études ailleur.je suis rentré à la fac, je mis suis mal intégré et le système est assez perturbant...moins structurateur, ma mère est au chomage et élève seul 3 enfants. Et mon groupe d'amis s'est disloqué à cause des études.
je ne pense pas avoir réellement changé dans le fond, c'est juste ces pensé redondante qui me perdent...par exemple je regarde ma mère et automatiquement la pensé de lui fair du mal me vient à l'esprit, idem pour les mec et l'homosexualité.
le problème c'est qu'a la fin je n'arrive plus savoir si il s'agit d'angoisses,de pulsion, ou pire d'envies...et c'est cela qui est déroutant, car la sensation est si forte que c'est comme si j'étais près à le faire d'où la confusion entre phobies et envie.

merci de m'accorder de ton temps
P.S: ces phobies que tu as eu ont'elles eu un impact sur ta vie, 10ans ça doit être dur.

Bonjour Jal,

tu parles d'une remise en cause de ton orientation sexuelle.
Sais-tu ce qui a déclenché cette remise en cause ?

Elfie

ben daté précisemment...je sais juste que ça a commencé début novembre 2006.Il y a eu une rupture flagrante dans ma personnalité...pour en revenir à ta question je suis quelqu'un d'ouvert,amicale...enfin le contact avec autrui ne m'a jamais vraiment posé de problème.J'ai une facilité à parler de ce que je ressent mais pas avec n'importe qui...
Pour mon état ça a commencé par une remise en cause de mon orientation sexuelle.Donc j'ai rien contre les homo mais moi c'est pas comme ça que j'envisage mon avenir et je ne ressent pas d'attirance pour les hommes (remarque qu'aujourd'hui je suis incapable de dire ce qu'est l'attirance), le problème est que quand je suis avec mes amis cette question m'obsède...
Ca a évolué ensuite vers une peur de faire mal à mes proches se carctérisant par une sorte de mal être constant et par des crises où mon imagination se montre hélas d'une grande créativité.
Ce sont ces deux problème qui me perturbent.

Je sais je ne suis pas trop précis, mais je ne sais plus très bien ou j'en suis. A vrai dire, après de nombreuse heures d'auto-analyse je pense que c'est la définition de l'amour qui ne va pas : amour,amour maternel,fraternel, et amitié.

Bonjour Jal,

il faut d'abord te rassurer en te disant, et ce forum en témoigne, que tu n'es pas le seul à avoir ces phobies et avoir une phobie de faire mal ne signifie pas qu'il y aura passage à l'acte (si ça se trouve les gens qui passent à l'acte n'avaient pas de phobie avant !)
En tout cas moi j'en ai eu pendant 10 ans à peu près et ce sans conséquences nuisibles pour mon entourage :wink:

mais c'est évidemment très désagréable d'avoir ce genre de pensées

elles doivent certainement s'expliquer

d'une manière générale, parles-tu facilement de tes problèmes ? exprimes-tu ce que tu ressens ? ou gardes-tu toutes tes difficultés pour toi-même (chose à ne JAMAIS faire)

moi par exemple, quand quelqu'un me faisait souffrir (par exemple en m'ignorant, ou en me disant quelque chose de blessant), au lieu de le lui dire ,je me disais que j'aimerais qu'il soit mort (c'est puéril et vraiment extrême comme pensée mais je pense que c'est la seule solution que j'avais pour me sortir de ma souffrance). Quand on s'exprime par la parole, la souffrance disparait et on n'a plus besoin de recourir à des solutions extrêmes (mentalement bien sur). S'exprimer permet de sortir la souffrance, de relativiser les choses et la plupart du temps de résoudre des malentendus

Dis-en nous un peu plus sur toi si tu veux bien

par exemple peux-tu nous dire quand est-ce que ça a commencé (peux-tu dater précisément ?).

A bientôt

Elfie

Bonjour à tous,
Depuis quelques mois je suis sujet à de forte crise d'angoisses, j'ai peur de faire mal aux autres et plus partculièrement à mes proches (mère,frère,soeur).J'ai extremement peur de passer à l'acte un jour, peur de ne pouvoir me controler...Est-ce normal?suis-je "fou"?
Si quelqu'un pouvait m'aider ça serait super sympa,je viens d'avoir 19ans
et je voyais mon entré dans le monde adulte plus joyeuse.
Meri d'avance.

Bonjour Philippe,

j'ai été lire le message que tu as posté qui raconte ton histoire.
Tu as vécu quelque chose de très grave et cela te soulagerait certainement d'en parler (à un psy ou à un ami). L'as-tu déjà fait ?

C'est comme si c'est la conversation avec tes collègues qui t'avait induit cette peur. Comme si tu les laissais te mettre dans une case.

Tu remarqueras au passage que la conclusion était que 90% des pédophiles avait été abusés mais pas que 90% des personnes abusées devenaient pédophiles, ce n'est pas pareil !!

en plus, la façon dont tu en parles montre bien que tu n'es pas pédophile, tu as peur de l'être parce que tu t'es laissé induire cette idée

pourquoi te laisses-tu faire ?

depuis que j'ai posté le message auquel j'ai répondu j'ai rencontré un psy qui m'a sorti d'affaire grâce à sa bienveillance. Il m'a montré que j'étais quelqu'un de bien (comme tout le monde, je veux dire, je ne suis pas spéciale :wink: ) et je l'ai cru. Je lui ai tout dit, mes idées les plus monstrueuses et il les a écoutées sans me juger, tout en me confirmant que même si j'avais ces idées j'étais quelqu'un de bien.

N'hésite pas à me répondre, c'est avec plaisir que je correspondrai avec toi

bon courage, donne moi de tes nouvelles

Elfie

Salut,
Voilà en cherchant dans tous les messages de se site, je suis tombé sur ton message qui m'a fait ressembler fortement à ce que je soufre.
Courrage on y arrivra , si tu veux tu peux lire mon article et me dire ce que tu en pense !!!!
A + philippesos

Bonjour,

décidemment on se sent beaucoup moins seuls avec ses problèmes grâce à tous ces forums . Merci à vous tous pour vos témoignages !

Je souffre de temps en temps de ces phobies d'impulsion. C'était très pénible quand mes enfants étaient petits car j'avais peur de leur faire du mal. La situation typique était quand ils prenaient un bain. C'est comme si il y avait trop d'émotions positives à être avec eux et que je ne voulais pas tout simplement me laisser aller au bonheur. Mais pourquoi ? Peut-être par peur que le bonheur s'arrête un jour et que je préfère l'arrêter moi-même avant. Scénario probable dans le cerveau : un être est très cher pour moi, je ne supporte pas de savoir que je peux le perdre prématurément (accident, maladie) alors je préfère le faire disparaitre pour arrêter cette peur. En fait c'est la peur qui gagnerait : imagine tu as peur de perdre quelqu'un. Mais si tu n'as plus de lien avec lui, tu n'as plus peur de le perdre. Evidemment c'est une très mauvaise solution mais il n'y en a pas beaucoup d'autre pour faire disparaitre cette peur ! Il y a des gens qui n'ont pas peur. Mon mari par exemple ne pense jamais à des accidents ou maladie. Moi c'est constamment. Je ne sais pas comment font les gens qui n'ont pas peur. Il y en a qui m'ont dit croire en leur étoile. Mais moi j'ai l'impression de ne pas mériter d'étoile.

Enfin, bref, tout cela se passe sur un fond d'anxiété lié à la peur de la mort et il faudrait travailler sur ce point pour pouvoir progresser

bon courage à tous

Elfie :wink:

je me suis vu dans ton message... sauf que moi j'ai pas la force de dire ce qu'il y a en moi... tellement que ce n'est pas moi tellement que j'ai honte de mes pensées... je prends du celexa30 mg
j'oublie parfois le pourquoi de la prise de médicament et d'autre fois non... donc oui je te le dis je te comprends

Bonjour Gabriel, j'espère que tu vas bien et même mieux depuis que tu est suivi et que tu as un traitement.

Tout d'abord je tiens a te rassuré, souffrir d'agoraphobie n'est aps une honte et comme tu as put le voir tu est loin d'être le seul à souffir de cette maladie ^^
Moi aussi je suis agoraphobe mais bien moins que toi (j'arrive a vivre sans médicament, pour cela du moins)

Aussi, tu n'est pas un monstre, Tara0 a raison lorsqu'elle dit que le simple fait d'avoir peur le prouve.
Je comprend ce que tu ressent dans des cas comme ceux-ci, je suis moi-même passée par là.

En tout cas, ne perd aps espoir, tu vas t'en sortir, sa prendra le temps que sa prendra mais tu t'en sortira. Garde confiance en toi ^^

Salut Gabriel,

Je n'ai pas bcp de temps pour te répondre, mais je voulais juste de dire que le simple le fait d'avoir eu peur de passer à l'acte prouve bien que tu n'es pas un monstre. Bravo pour t'être ouvert à ta femme, puis à un médecin et maintenant à nous. Garde confiance, car je suis sûre que tu peux ne pas être victime de tes peurs.
Tara