Un père colérique

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Un père colérique

#0 Posté le par Etheline

Bonjour,
Je viens à peine de réaliser quelque chose: je pense que j'ai été traumatisée par mon père.

Mon père est colérique. Du plus loin que je me souvienne, il a toujours fait des crises de colère. Mon père est assez costau et assez fort. Je peux vous dire que quand il commençait à pomper, ça faisait peur, imaginez pour une petite fille de 4 ou 5 ans. Quand il était en colère, il criait et sacrait, et il détruisait tout. Des fois c'était une chaise qui revolait, des fois de la vaisselle, des fois il défonçait le mur avec son poing, il a même cassé la table de cuisine en deux avec un tisonier (barre de métal)pendant qu'on était en train de manger dessus.
Des colères comme ça, il y a des périodes qu'il en faisait tous les jours. Je me rappelle maintenant que je n'avais pas hâte que mon père revienne de travailler car je savais qu'il allait encore nous faire peur.

Une fois mon chum s'est mit en colère, qui n'était en rien comparable à celles de mon père. Je me suis sentie tellement mal, je voulais me cacher en petite boule dans mon garde-robe. Et là j'ai vu que ma réaction était excèssive et j'ai compris que quelque chose n'allait pas.

J'ai longtemps pensé que c'était ma mère qui envenimait la situation. Mais en réalité elle n'était qu'un prétexte pour lui permettre encore une fois de se défouler. Je commence maintenant à réaliser ce qui s'est passé dans mon enfance et je réalise que ça m'a laissé des marques. Tout mes souvenirs me reviennent et je commence à en vouloir drôlement à mon père.
Il avait toujours des raisons d'éclater mais maintenant je pense que ça n'avait pas de bon sens de faire ça. Il ne s'est jamais soucié de nous lorsqu'il brisait tout. Si on était juste à côté de lui et bien tant pis, t'avais juste à te tenir loins. Il ne s'est jamais intéressé à savoir si ça nous faisait peur.
Je réalise maintenant que j'ai grandi dans l'insécurité. C'est grave! Comment peut-on faire ça à des enfants?! Ok, je ne me suis jamais fait battre. Ça, ça doit être pas mal pire. Mais est-ce que j'exagère avec mon traumatisme? J'ai quand même des réactions que je trouve "anormales", je suis incapable de me défendre et je ne peux supporter de me faire engueuler sans pleurer. Je ne sais pas si c'est relié à ça... Je pense que ça m'a laissé des séquelles et je commence à les découvrire, ou plutôt à faire le lien.

Que pensez-vous de tout ça? Avez-vous déjà vu des colères qui traumatisent comme ça ou je suis petite nature?

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Tu n'est pas seule.

#4 Posté le (anonymement)

Tu n'est pas seule. Mon père (que j'adorais) avait des sautes d'humeur incroyables quand il rentraient du travail. Moi non plus, je n'avais pas hâte qu'il arrive. Je sais aujourd'hui, que c'était en partie dû au fait qu'il n'arrivait pas à s'affirmer et qu'il faisait abuser de lui. Mais cela ne minimise en rien le traumatisme que j'ai subit. Se sentir toute petite, vouloir disparaître dans un trou de souris, devenir invisible, j'ai fait ça souvent durant mon enfance et malheureusement ça m'arrive encore quand quelqu'un parle trop fort ou pique une colère.

Mon père ne nous a jamais frappé, c'était un tendre, malgré tout et il nous adorait. Jamais il aurait pensé que des cris en arrivant dans la maison parce qu'on avait laissé nos souliers dans l'entrée, les claquements de portes ou les effets qu'il faisait valser dans la maison nous faisaient du mal, à nous, ces enfants. C'est tout récemment que j'ai découvert que c'était de la violence. Avant ça je n'aurais jamais laissé personne dire que mon père était violent.

Être parent, ce n'est pas facile. On pose parfois, sans le savoir, des gestes qui sont très lourds de conséquences. Être parent on sait ce que c'est quand nos enfants sont grands...

père colérique

#3 Posté le par berje27

si ca peut t'aider, j'ai 52 ans et mon père as fait comme le tien et j'ai fait comme mon père avec mes enfants. Il est décédé et je lui ai pardonnée comme je me pardonne à moi-même car je savait pas, il ne savait pas, nous étions ignorants. Lis la lette ci-incluse et fait la lire à ton père. Moi quand je l'ai lue, j'ai eu une trè belle prise de concience. J'espère soncèrement que ca vas changer pour toi. Moi cette lettre je l,ai remis à mes 2 fils en m'excusant et faisant amende honorable
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« Ecoute-moi, mon fils. Tandis que je te parle, tu dors la joue dans ta menotte et tes boucles blondes collées sur ton front moite. Je me suis glissé seul dans ta chambre. Tout à l’heure, tandis que je lisais mon journal dans le bureau, j’ai été envahi par une vague de remords. Et, me sentant coupable, je suis venu à ton chevet.

Et voilà à quoi je pensais, mon fils : je me suis fâché contre toi aujourd’hui. Ce matin, tandis que tu te préparais pour l’école, je t’ai grondé parce que tu te contentais de passer la serviette humide sur le bout de ton nez ; je t’ai réprimandé parce que tes chaussures n’étaient pas cirées ; j’ai crié quand tu as jeté tes jouets par terre.

Pendant le petit déjeuner, je t’ai encore rappelé à l’ordre : tu renversais le lait ; tu avalais les bouchées sans mastiquer ; tu mettais les coudes sur la table ; tu étalais trop de beurre sur ton pain. Et quand, au moment de partir, tu t’es retourné en agitant la main et m’as dit : « Au revoir, papa ! », je t’ai répondu en fronçant les sourcils : « Tiens-toi droit ! ».

Le soir, même chanson. En revenant de mon travail, je t’ai guetté sur la route. Tu jouais aux billes, à genoux dans la poussière ; tu avais déchiré ton pantalon. Je t’ai humilié en face de tes camarades, en te faisant marcher devant moi jusqu’à la maison... « Les pantalons coûtent cher ; si tu devais les payer, tu serais sans doute plus soigneux ! » Tu te rends compte, fils ? De la part d’un père !

Te souviens-tu ensuite ? Tu t’es glissé timidement, l’air malheureux, dans mon bureau, pendant que je travaillais. J’ai levé les yeux et je t’ai demandé avec impatience : « Qu’est-ce que tu veux ? » Tu n’as rien répondu, mais dans un élan irrésistible, tu as couru vers moi et tu t’es jeté à mon cou, en me serrant avec une tendresse touchante que Dieu a fait fleurir en ton cœur et que ma froideur même ne pourrait flétrir... Et puis, tu t’es enfui, et j’ai entendu tes petits pieds courant dans l’escalier.

Et bien ! mon fils, c’est alors que le livre m’a glissé des mains et qu’une terrible crainte m’a saisi. Voilà ce qu’avait fait de moi la manie des critiques et des reproches : un père grondeur ! Je te punissais de n’être qu’un enfant. Ce n’est pas que je manquais de tendresse, mais j’attendais trop de ta jeunesse. Je te mesurais à l’aune de mes propres années.

Et pourtant, il y a tant d’amour et de générosité dans ton âme. Ton petit cœur est vaste comme l’aurore qui monte derrière les collines. Je n’en veux pour témoignage que ton élan spontané pour venir me souhaiter le bonsoir. Plus rien d’autre ne compte maintenant, mon fils. Je suis venu à ton chevet, dans l’obscurité, et je me suis agenouillé là, plein de honte.

C’est une piètre réparation : je sais que tu ne comprendrais pas toutes ces choses si tu pouvais les entendre. Mais demain, tu verras, je serai un vrai papa ; je deviendrai ton ami ; je rirai quand tu riras, je pleurerai quand tu pleureras. Et, si l’envie de te gronder me reprend, je me mordrai la langue, je ne cesserai de me répéter, comme une litanie :

Ce n’est qu’un garçon... un tout petit garçon ! J’ai eu tort. Je t’ai traité comme un homme. Maintenant que je te contemple dans ton petit lit, las et abandonné, je vois bien que tu n’es qu’un bébé. Hier encore, tu étais dans les bras de ta mère, la tête sur son épaule... J’ai trop exigé de toi... Beaucoup trop... »

Message #2

#2 Posté le par souvenir

Bonjour,
Je te comprends de tout coeur. J'avais les larmes aux yeux lorsque j'ai lu ton message. Je l'ai fait lire à mon chum et il a pensé sur le coup que c'était moi qui l'avait écrir ton message tellement il ressemble à ma réalité. Mon père avait des crise comme cela où il défonçait le mure. de plus il nous frappait (surtout moi) mais sans jamais utiliser d'objet. Il m'a déjà tiré les cheveux, coincer les nerfs des genoux, tapé, levé de terre par le coup etc... Lorsque l'école à porté pleinte à la DPJ il a arrêté de frappé, mais les crises était encore là et souvent pour des rien comme la manette de tv ne fonctionnait pas. Dans mon cas, j'ai apprise à vivre avec mais ça ne s'efface pas. je suis cappable de tenir plus tête à mon père aujourd'hui, mais j'ai toujours peur des hommes et je suis terrorisé au sitôt que mes dernier chum levait la voit. je n'ai pas peur de mon chum actuelle lorsqu'il leve la voit, mais quand il sacage tout la peur me prends car il agi un peut comme tu as décris ton père mais en moins pire. Il est conscient qu'il fait cela, mais il est incappable de l'arr^ter puisqu'il ne sait pas d'où sa vient. Il ne veut en aucun cas me faire du mal. Il se venge plus sur lui, mais c'est qu'en même traumatisant. Tu n'est pas un fille trop sencible. Tes sentiments sont ligitimes. Avec le temps cela passera et avec des effort. Parles-en avec ton chum et fait lui lire ce message, comme j'ai fait avec mon copain pour le tien. peut-être il te comprendra mieu. Tu es fragile à cela et maintenant il faut faire attention à toi. Nous nous nous sommes entendu que lorsqu'il est en colère, il doit aller reprendre son calme dans la salle de bain comme cela je n'ai pas à vivre sa colère et lui il peut l'exprimer sans craindre de me blesser ou de me faire peur. Le prochain pas se sera de découvvrir pourquoi il a une tel réaction.

Prends soin de toi

Souvenir

c'est normal !!!

#1 Posté le par moustic
ne t'inquiettes pas, tout le monde aurait eu une réaction, un traumatisme d'une situation pareille.
Moi ma mere se faisait battre (pas par mon pere mais par l'homme pour lequel elle a quitté mon pere, mauvaise pioche !!)) et j'ai quelque fois assisté aux colère extrêmes de cet hommes cinglé, et ca m'a rendue completement immobile, comme solidifiée , ne sachant plus quoi faire (comme si j'avais toujours 7ans) dans des situations violentes.
Alors c'est normal, toi tu as vecu ca a forte in,tensité et de maniere régulière.
Mais c'est bien de travailler dessus pour pas revivre ton traumatisme a chaque fois qu'une situation ressemble à celles de ta jeunesse.
Bonne chance et i tu veux discuter, pas de prob.!