Cette fille, c'est moi...

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Cette fille, c'est moi...

#0 Posté le par petitefeefragile
Un soir d'automne, malgré l'orage qui transperce le ciel et le froid insupportable qu'il fait dehors, une fille est étendue là, sur la plage, toute seule. Le tonnerre gronde et d'éblouissants éclairs, aveuglants même, traversent le ciel dépourvu d'étoiles ce soir-là... Pourtant, cette fille reste là, à regarder l'horizon, perdue dans ses pensées, dans ce vide immense que crée l'infini... La mer, déchaînée, amène de gigantesques vagues qui viennent s'échouer sur le rivage, à quelques mètres de l'endroit où elle se trouve... Elle ne connaît probablement pas elle-même les raisons qui la poussent à rester là, mais sa solitude la plonge peu à peu dans cet état où plus rien ni personne ne peut réussir à l'atteindre. Des cheveux blonds foncée continuent d'onduler dans le vent, sur cette étrange mélodie qui l'accompagne chaque jour... Ses yeux, habituellement d'un vert perçant, ont déjà perdu toute trace de luminosité derrière ce regard vide... Là, derrière, une femme approche et vient s'accroupir près d'elle sur le sable humide, mais la jeune fille remarque à peine la présence de la nouvelle venue... Leurs regards se croisent... Cette femme, qui avait pourtant été si proche d'elle quelque temps auparavant, ne réussit à lire sur ce visage impassible aucune émotion... Sans avertir, la fille se lève et avance vers la mer d'une démarche lente, gracieuse et déterminée, serrant très fort contre sa poitrine un médaillon d'or en forme de coeur, sa robe noir tombant librement sur ses jambes frêles et ses pieds nus... Elle continue d'avancer dans l'eau glaciale, sous le regard désespéré de la femme qui essaie maintenant de la rejoindre, mais chaque vague semble les éloigner un peu plus, réduisant les chances qu'elle soit sauvée... Au fait, qui est vraiment cette fille et quand finira-t-elle par s'arrêter? S'arrêtera-t-elle un jour?

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Mmmm...

#6 Posté le par petitefeefragile

J'y ai déjà pensé bien souvent, je crois.... C'est vrai, peut-être mon devoir est-il d'aider d'autres personnes par mon expérience et ainsi me faire grandir tout en acceptant mes lourdes blessures... On m'a un jour dit que mon plus grand défaut était d'accorder beaucoup trop d'importance aux autres pour la place que je me donnais à moi-même... Aujourd'hui, j'aimerais partir sans un seul regard pour les autres ou alors rester tout simplement pour moi.... J'espère prendre la bonne décision...

Bisous,
petite fée...

merci...

#5 Posté le par petitefeefragile

Eh bien, je continuerai d'écrire aussi longtemps que je le pourrai encore... Merci énormément pour tous vos commentaires qui me réchauffent le coeur et aussi pour toutes ces expériences partagées qui, qui sait, pourraient peut-être un jour m'aider à me sortir de cette galère qu'est devenue ma vie... Encore une fois, merci pour tout...

Bisous doux,
une petite fée...

Re: Les promesses...

#4 Posté le par Luftgeist

Allô Petite Fée!

Ce sont pour moi aussi mes promesses qui me tiennent en vie, souvent. Je trouve que c'est important de tenir parole; C'est même une des règles du Budo (le code d'honneur des samuraï). C'est par choix qu'on tient ses promesses, et c'est tant mieux si la peur de les rompre pèse du bon côté de la balance :wink:

C'est vrai aussi que bien des gens ont peur de la mort! L'inconnu est la mère de toutes les peurs. Mais plusieurs écrivains, philosophes, ou cinéastes ont quand même posé un regard sur la mort, et tous ne sont pas négatifs. Tu peux lire "Le voyage à Ixtlan" de Carlos Cataneda, ou voir les films "Blade Runner" ou "L'échelle de Jacob". Chacun de ces ouvrages propose un vue différente de la vie dans son ensemble. La vie étant éphémère, chacun aborde donc le thème de la mort.

Pour ma part, je trouve que la mort n'est que la fin du plus grand des voyages, soit la vie. On vient au monde comme on ouvre sa porte pour partir en promenade. On vit sa vie comme on explore différents chemins. Et l'on meurt comme on revient chez-soi.

Étant donné que c'est peut-être ma dernière promenade, je ne vais pas écourter mon voyage à cause du mauvais temps, ou parceque le paysage me déplait parfois. 8)

...Et il y a tant de chemins à explorer !!!

...Tout dernièrement,sur l'avenue Psychomedia, j'ai croisé Petite Fée que j'aime bien lire! :D

Aurevoir!

Luftgeist...

promesses...

#3 Posté le par petitefeefragile

Merci beacoup à vous deux pour ces réponses ma foi très appréciées... Eh bien non, il n'est pas trop tard, puisque je suis toujours la... à quinze ans, après plusieurs tentatives de suicide, je suis toujours là... Pour combien de temps encore, je ne sais pas, nul ne le sais... Ce qui me tient en vie? Une promesse... Pourquoi toutes ces promesse qui me lient indéfiniment à la vie? Le simple fait de savoir que la seule chose qui me tient encore en vie n'est pas un choix, mais plutôt la peur de briser des promesses me tue un peu plus... J'aime la mort, mais maintenant j'ai appris à aimer aussi la vie... Mais personne n'arrive à comprendre ce dévouement pour la mort, alors qu'ils en ont tous tellement peur, ou tout simplement par crainte que leurs illusions futiles soient brisées... Maintenant je ne cherche plus la mort, car je sais qu'elle apprendra toute seule à me retrouver dans ce monde perdu... J'ai confiance en la vie, j'ai confiance en la mort... Hier je suis née... Aujourd'hui je vis... Demain je mourrai... Tout ceci n'est qu'un cycle dans lequel tant d'âmes perdues errent en silence, attendant leur heure, la rapprochant parfois... Tant de gens se demandent ce qui se passerait s'il fallait qu'elles partent maintenant?Une âme de plus s'éteindrais, pendant que d'autres naîtraient, rien de plus... Pourquoi cette peur infondée de l'inconnu? Pourquoi les gens cherchent-ils toujours à savoir comment ce sera «après», au lieu de vivre tout simplement leur vie comme ils l'entendent sans se soucier du reste? Moi, j'aime la mort, est-ce mal?

Bisous, petite fée...

Message #2

#2 Posté le par Luftgeist

" Le vaisseau de roc.

Une brume féline s’allonge, langoureuse, sur les flancs des collines : formes femmes dont les jupons conifères suintent la rosée. À mon front, dans l’azur, une lune froide clignant de l’œil, ajoute au tableau un effet vaporeux.

Vaisseau de roc lancé sur des flots végétaux, la montagne ne craint aucun écueil et fonce à vive allure. Sur le pont, une cabine de bois, où brise et vent se courtisent.

Il s’approche, arrogant, sur de lui, le front froid, et il souffle et se dresse. Elle, pour l’occasion parfumée à la feuille d’automne, attend timidement. Puis, humide, tend la main et caresse. Virevoltant et dansant, leurs jeux dureront toute la nuit.

Passager discret de cette singulière croisière, je me demande : « Où allons-nous donc si follement ? » À l’oreille on me souffle en réponse : « Au bonheur, pour qui comprend brumes et vents…»
"

À ce texte que j'ai composé en novembre 98, j'aimerais ajouter ceci :" Il est plus facile de vivre en appréciant nos petits bonheurs que de survivre en appréciant nos malheurs."

Bon courage et bonheurs!

Luftgeist...

P.S. J'ai crû remarquer qu'il y avait une femme (autrefois très proche?), avec cette fille qui se noie dans la solitude, dans la tempête...

Message #1

#1 Posté le par Even
Ma foi très joli texte.
S'il est inspiré d'une situation réelle, ce serait dommage que quelqu'un ayant une aussi belle capacité à écrire quelque chose continue à s'enfoncer dans les abîmes de l'océan.
Tout ce que je peux souhaiter à cette fille c'est peut être de retrouver le sourire et d'être heureuse. Si je dois être persuadé de quelque chose, alors c'est du fait que tout le monde à un endroit où il peut être heureux, et que sa quête n'est pas une utopie.
Je souhaite bonne chance à cette fille, en espérant qu'il ne soit pas trop tard pour elle...