Borderline...? Pot'problème... ça se contrôle...

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Borderline...? Pot'problème... ça se contrôle...

#0 Posté le par mariposa65

Salut;
Je me présente: femme, 41 ans. Mon histoire est longue... mais ce soir je me décide de partager mon expérience "borderline" avec vous.
C'est en 2000 que j'ai eu le diagnostic "trouble de personnalité limite" après mon choix d'aller consulter... Je savais depuis fort longtemps que quelque chose n'allait pas avec moi...
Je suis née dans un merveilleux pays de l'Amérique du Sud qui a connu un terrible "coup d'État", exilée à 8 ans avec mes parents en Europe, je ne croyais pas ce que je voyais... La mort d'un de mes proches m'a fait réaliser que ce que je vivais n'était ni un rêve, ni un cauchemar mais simplement la dure réalité.
Mon adolescence au Canada fut une periode horrible de mon histoire. Mes parents me disaient possédée du Diable, je n'avais pas d'amis et ceux qui me cotoyaient, je ne leur faisait pas confiance. C'est vers mes 14 ans que j'ai découvris le hashish et le pot et les garçons... Étant l'aînée de trois filles, mon père voyait son monde s'écrouler: je devais donner l'example, j'étais celle qui se devait être responsable... Mais j'étais tout le contraire de ce qu'il voulait et, il a commencé par me frapper. J'ai riposté et ce fut pire... Jusqu'au jour où j'ai voulu le tuer... J'ai quitté le nid familial peu après mes 18 ans pour me retrouver quelques mois plus tard en prison avec des lourdes charges criminelles. On voulait me donner 7 ans minimum... je m'en suis tirée avec 1 an après avoir passé 6 mois en procès (temps qui fut pris en considération lors de ma sentence puisque j'étais déjà "derrière les barreaux"). Puisque j'étais différente des autres, mon temps en prison fut relativement tranquille, assez pour que je puisse bénéficier d'une libération conditionnelle après 4 mois de sentence. C'est en prison que j'ai vu un premier psychologue... il y avait de la haïne en moi, de la rage! Mais, j'ai su jouer le jeu... (manipulation je sais...).
Un ou deux ans après ma libération, je m'enfermais dans une autre prison... plus dure cette fois-ci: la prison des drogues dures. J'étais disons pas mal "in"traveineuse avec la morphine, la cocaïne, l'héroïne. J'avais déjà touché à pal mal tout: acide, champignos magiques, mescaline, plusieurs sortes de pillules. J'enterrais mon "mal de vivre" dans un tas d'illusions jusqu,au jour où le doc de l'urgence me dit: "Il te faut arrêter maintenat où tu meurs". J'avais l'hépatite B virale. Le combat ne fut pas facile mais je l'ai fait et seule en plus. Paranoìa, rage, cold turkey, rage, fustration, rage, haìne, rage... toujours cette rage. C'est avec rage que j'ai arrêté de me piquer. Une rage sans vergogne envers ces "pushers" qui ne voulaient que mon cash! Je n'ai pas touché à la prostitution de près mais de loin oui... Je dansais dans les bars de danseuses-nues et je me tenais avec une protituée... Moi! Qui voulait devenir Avocate, qui avait fait le CEGEP et aurait pu entrer à l'Université. Cinq à six ans qui a duré mon calvaire dans ce monde de noirceur. Mais je continuais de fumer mon joint de hash (à l'époque on fumait plus de hashish que du pot)
À mes 25 ans, j'ai appris que je serais Maman d'un formidable garçon. J'avais un conjoint mais je doutais de lui. Pourtant, il m'avait connu lorsque je dansais et n'a jamais douté de moi. Notre relation dura 4 ans; mes sautes d'humeur, mes doutes sur lui, sur sa parole, mes mots blessants envers lui ont fini par détruire ce que je croyais pour toujours...
Et je tombe. Dépression, décollemtn de rétine. Je m'évade en Ontario dans les bras d'un autre problème à drogues... Et je tombe... mais dans l'alcool et quelques drogues (non-intraveineuses) jusqu'au jour où je me teste avec la seringue. J'ai réussi!!! J'ai passé mon test: plus jamais je ne me piquerai de nouveau!!!
Je reviendrai au Québec blessée, sans espoir et perdue. Mon fils fut ma raison de vivre en ce temps-là. Et j'ai fait mon entrée à l'Université. Par manque de finaces, j'ai dû arrêter mais j'ai récolté des belles notes qui m'ont prouvé que mon cerveau n'était pas si affecté par les drogues et l'alcool qui entrait comme si c'était de l'eau. On m'appellait "Miss Tequila"... et c'était la fête et les orgies aussi. J'ai eu beaucoup d'expériences sexuelles: 2F 1H, 2H+moi, homosexuelles (pour le trip...) et je ne peux me souvenir des noms de mes "fuckfriends" et encore moins de mes "one night stand". J'étais une bombe et je fumais toujours mais là c'est du pot que je fumais. Moins fort, moins mélangé que le hash donc je gardais tout le contrôle et je pouvais fonctionner.... Mes études universitaires ont été faites sous l'effet du pot et réussies aussi! Mais j'étais tannée de mener cette vie de débauche-là. Et j'ai eu un copain serieux rencontré à l'Université. Ne boit pas, ne fume pas.... Parfait! Mais le gros problème etait qu'il ne performait pas sous la couette non plus et ce, même s'il était toujours dans les sites pornos. Un soir, après avoir bu, j'explose d'une colère si horrible que c'est la police qui vient me chercher. Encore derrière les barreaux avoir des voies de faits. Il n'a pas mis de charge sur moi donc j'ai été libérée.... mais mon intérieur était enfermé dans une incompréhension et une peur terrible. Il m'a parlé et m'a décrit la soirée car moi, je ne me souviens de rien (effet de l'alcool et/ou de la colère? Question effrayante dont je n'avais pas de réponse). J'ai quitté ce copain pour me retrouver avec un autre copain qui avait des problèmes de party et d'alcool dont je me suis noyée avec plaisir... et rage aussi car il usait de la cocaìne et pour le suivre j'en faisait moi aussi et me détestait par la suite car je ne voulais pas replonger dans ce monde-là. Avec ce copain, j'ai encore connu le poste de police. Suite à une perte de contrôle de ma personne, j'ai levé la main sur lui devant temoins. C'était fini entre nous et je connaissais ma première grosse dépression... J'avais consulté auprès d'un CLSC après une longue marche sans but et avec une tristesse terrible. La personne qui m'a entendue m'a référée à un hôpital psychiatrique où j'ai passé le test; 9/10; diagnostic: Trouble de Personnalité Limite. Nous étions en 2000. Mon copain m'était revenu car il s'ennuyait de moi et croyait encore en nous. Je fus enceinte de lui et fus Maman d'un autre adorable garçon. Mais la fatigue, le manque d'aide à la maison, je commençais à perdre le contrôle de nouveau de plus, je n'avais plus la fumée qui pouvait me calmer.. j'ai arrêté de fumer lors de mes grossesses et allaitements). Et un soir, j'éclate de nouveau et frappe. Mais cette fois-ci, il y a des graves conséquences, mon copain et père de mon enfant me quitte. Et même si je promets d'aller en thérapie... Et je pense à mon bébé... qui m'a donné le goût d'apprendre à vivre. Car je ne savais pas vivre. Je vivais avec la rage nouée à la gorge et avec la peur qu'elle sorte toute croche à tout moment. Un an de thérapie, en même temps que des procedures judiciaires pour la grde de l'enfant (il a utilisé mon trouble pour crier que je voulais tuer mon bébé et me suicider.... Même si le suicide fait partie de la vie de quelques gens aux prises avec le trouble "borderline", il ne fait pas partie de tous les gens qui sont diagnostiqué(e)s borderline). Une longue lutte de 2 ans. Avec thérapie, suivi de la Protection de la Jeunesse, des interdictions et mon psychiatre qui me conseille la "fameuse" medication: Seroquel... Mais quel legume, je me sentais.... je ne pouvais pas aller devant le juge dans un tel état, ils m'auraient enlevé mon fils tout de suite!!! Le seroquel, même à petite dose me rendait incapable de réflechir, de réagir, me laissait indifférente face aux évenements. Je ne pouvais pas continuer de m'intoxiquer avec quelque produit chimique que je ne connais pas! Au moins le pot est une plante que je fume depuis que j'ai 14 ans et ainsi j'ai laissé le seroquel pour me mette à fumer du pot plus que régulièrement. J'ai gagné la garde de mon enfant et il a retiré les charges qu'il pesait contre moi. Je me suis toujours présenté devant le juge suite après avoir fumé un joint de pot.
J'ai fait ma thérapie sous l'effet du pot (malheureusement je ne pouvais pas me confier à mon doc car l'usage du cannabis est interdit). Après un an de thérapie mon psychiatre m'a dit que j'avias pris le contrôle sur moi et que je pouvais laisser la thérapie car je savais gérer mes émotions.
En effet, le pot agit comme un calmant pour moi... mais si j'en prends trop je tombe dans une dépression qui ne me donne même pas le goût de peigner mes longs cheveux.
Aujourd'hui, je vis seule et veut rester seule. J'ai mes enfants une semaine sur deux. Je fume continuellement du matin au soir et je trouve que j'ai beaucoup fait du chemin. Borderline? Pot'problème...lorsque je me sens vulnérable, je fume. Lorsque j'entre dans mon SPM, je fume. Mais surtout je crois que la fumée m'a permis d'entrer en contact avec moi-même et de réaliser qu'il y a des périodes dans lesquelles je suis plus vulnérable aux crises de rage. Ainsi en sachant ces periodes, je peux mieux me contrôler.... car après tout le trouble de personnalité limite est un problème de contrôle d'émotions.
J'ai 41 ans maintenant , un lourd passé derrière moi mais un bel avenir devant moi car je sais maintenant le nom de ce mal qui me ronge et qui fera toujours partie de moi car je ne crois pas qu'on puisse "guérir" de ce trouble.... on ne peut que le contrôler pour mieux vivre avec ... quelques un(e)s prennent du seroquel, d'autres c'est autre chose ... Pour moi c'est le pot qui m'a aidé et qui continue de m'aider!

Borderline....? Pot'problème...je me contrôle! :wink:
Merci

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Salut

#1 Posté le par bis2
On pourrait écrire un livre avec ta vie.. ou un film... avec Angeline Jolie dans le role de "Tequilla"