des paroles qui font mal...

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des paroles qui font mal...

#0 Posté le par inside

bonsoir...ce soir j'ai quelque chose de lourd sur le coeur et je sais qu'ici c'est un bon moyen pour soulager un peu la douleur! J'ai vu un film qui m'a complètement mise à l'envers...cela parlait en gros des relations qu'on a eues avec notre famille...dont notre père! Non...je n'ai jamais été battue, maltraitée, violée ou quoi que ce soit...alors certains pourront trouver que je me plains pour rien!

J'ai toujours raconté aux gens qui m'entourent, dont mes ami(e)s que j'avais un père absent! Qu'il était l'homme qui arrive du travail, attend son souper de sa femme et ensuite s'écrase dans le divan et ronfle! Oui, bien souvent c'est l'image qu'il donnait...mais quand j'y pense plus, c'est grâce à lui que j'ai appris à faire du vélo...si ça n'avait été que de ma mère, je pédalerais encore avec des petites roues! :wink: Je sais aussi qu'il jouait avec moi et mon frère quand on était jeune, qu'on se tiraillait avec lui et qu'adolescente c'est lui qui faisait mon conducteur! Alors pourquoi ai-je toujours raconté ceci aux autres??? Je sais que mon père ne m'a jamais dit ''je t'aime'', parce qu' il n'a pas été élèvé de cette façon et malheureusement je n'ai pas une très grande communication avec lui. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression de ne pas vraiment le connaitre...est-ce que parce que ma relation avec ma mère était si grande, qu'elle ne donnait pas assez de place à mon père! Mes parents se sont divorcés, en 2000 et j'ai trouvé ça très dur! J'ai été impliqué sans le vouloir dans tout ça, j'ai su et entendu des choses que je n'aurais pas du savoir étant l'enfant! Je n'ai aucun souvenir à savoir si ma mère a déjà dénigré verbalement mon père ou lui l'inverse... j'ai fait un grand blocage et c'est avec ce facteur déclenchant que ma maladie c'est aggravé, je suis bipolaire. Je ne sais pas si ceci affecte plus mon père car le gène porteur est de son coté, une de ses soeurs à la maladie.

Bref en gros ce que j'veux dire, c'est que j'en ai fait subir des verts et des pas mures à ma famille, ceux qui connaissent la maladie savent de quoi je parle, les up and down c'est dur pour tout l'entourage! Jamais mon père ne m'a dit je suis fière de toi, je suis content que tu sois ma fille ou n'importe quoi que j'pourrais pu me dire qu'il est content de moi.

Ce soir, je suis allée manger avec lui, on parlait de nos boulots, il m'a dit qu'a son bureau il y avait beaucoup de jeunes femmes dans les ''25 ans, 30 ans'' qu'il parlait avec elles, qu'il était un peu comme un père pour elles. Dont une en particulier, qui parle avec lui chaque matin avant de commencer la journée et il m'a dit cela à son sujet...si chaque jeune femme pourrait être 1/4 de se qu'elle est ça serait merveilleux, c'est une belle jeune femme brillante et qui ira loin dans la vie, elle comprend ce que beaucoup de gens ne comprendront jamais! Ouch! :( moi, ça m'a complètement chavirée, premièrement de l'entendre parler comme ça d'une autre jeune fille et qu'en plus il n'aille jamais dit ça de moi! J'ai comme l'impression d'être une honte pour lui, d'être sa fille bipolaire qu'il ne voit que les soirs où il doit la reconduire chez la psychologue! Je ne sais pas comment lui en parler et ça me fait tellement mal...
merci pour ceux qui m'ont lu...
inside

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Message #1

#1 Posté le par psychomoi

Salut inside,

Tout d'abord, j'aimerais te dire que personnellement, je crois que ça n'existe pas "se plaindre pour rien". Quand on a quelque chose à dire, peut importe si c'est important aux yeux des autres, ce l'est pour nous. Tu as quelque chose à dire, alors tu t'exprimes. C'est très important. S'il fallait absolument se faire battre et violer pour s'exprimer... ça irait mal !

Ensuite, je dois te confier que je me reconnais un peu dans ton message. J'ai vécu sensiblement la même chose que toi. Relation avec la mère très ouverte, affectueuse, etc et relation avec le père très matériel. À 15 ans, il m'a dit qu'il n'avais plus besoin de me dire "je t'aime" car j'étais rendue assez vieille. En garde partagée à l'époque, j'ai dit à ma mère (ça faisait des années que je lui demandais) que je ne retournerais pas chez mon père, ce qui est arrivé. Nous avons donc continué à vivre avec une relation que j'appelle très "superficielle".

Ce que j'ai compris, avec les années, c'est que beaucoup de pères (et certainement des mères) manque d'habiletés parentales. Comme tu le dis dans ton message, "il n'a pas été élevé comme ça". Les pères n'ont souvent jamais eu d'exemple et c'est très difficile pour eux de s'exprimer et de valoriser leurs enfants ouvertement.

La fin de ton histoire est triste et je peux comprendre ce que tu as ressenti lors de ton souper avec lui... :( Je ne peux parler à sa place. J'ignore ce qu'il a pensé en te disant ça. Je me console en pensant que justement, il n'a pas pensé, qu'il n'a pas fait le lien avec toi... mais j'ignore si c'est ça.

J'aurais le goût de te dire de lui parler. Mais je sais que ce n'est pas facile. Dans ces situations, une lettre pourrait être utile. La personne la lit à son rythme et se sent moins bousculée. Je t'encourage à t'exprimer auprès de lui.

Si ça peut t'aider, personnellement, quand je me sens dévalorisée aux yeux de mon père, je me rappelle comment lui donne de l'affection. Ce n'est pas avec des mots, des gestes... mais comme toi, c'est en m'apprenant la bicyclette, en me payant mes cours de conduite, en me payant mes cours à l'école. Un jour, j'ai dû accepter que mon père ne me prendrait pas dans ses bras, ne m'appellerais pas tout simplement pour me dire qu'il est fier de moi (comme fais ma mère très souvent). J'ai fais le deuil (je continue encore) d'un père "parfait" à mes yeux et accepté mon père tel qu'il est.

Je suis consciente que ce n'est pas facile. Mais je t'encourage.

Bonne chance.