surmenage? (et depression...)

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surmenage? (et depression...)

#0 Posté le par meslier

Bonjour,
je ne sais pas vraiment par quoi commencer, ni quoi dire...

J'aimerai savoir si quelqu'un est passé ou passe par les difficultés que je rencontre en ce moment, je crois.

Je vis avec ma compagne et notre fils qui a bientôt 5 ans. Je travaille à mon compte (artisan) depuis quatre ans. Et je suis sous prozac depuis six mois. Pour autant que je sache, j'ai toujours été plutôt dépressif, depuis l'adolescence au moins, avec des passages plus ou moins fastes. Depuis un an et demi, ma compagne a un syndrome d'anxiété généralisée, et j'éprouve beaucoup de mal à faire face à toutes mes responsabilités à la fois. Soit je m'occupe de mon travail et pas d'elle et de mon fils, soit l'inverse... Cet automne (2006), j'étais complètement submergé par l'angoisse et la dépression, mon médecin m'a prescrit du prozac. Il y a eu un mieux, mais je le paye depuis par une perte de libido assez conséquente...

Je ressens un besoin d'aide face à cette situation (en fait un appui avant tout) mais je n'ai pas de famille ni d'amis vers qui me reposer (ils sont tous loin derrière moi pour diverses raisons, et la seule personne avec qui j'avais commencé de nouer quelques nouveaux liens vient de mourir). J'ai beaucoup de mal à m'appuyer sur ma compagne (alors que je me rends compte régulièrement que son état de santé ne l'empêche pas d'arriver à m'aider beaucoup, quand elle voit que j'en ai besoin). J'ai beaucoup de mal à lui exprimer mes inquiétudes et mes préoccupations. Elle me demande beaucoup de présence, mon fils me demande de l'attention et depuis le début de mon traitement je suis heureusement plus à même de leur en donner et de vivre un peu (je ne suis plus consciemment et constament submergé d'angoisse); mais il me semble que ce relatif mieux-être s'accompagne d'une incapacité plus grande à faire face aux responsabilités professionnelles... Je n'arrive plus à me stresser "positivement", a avoir l'adrénaline qu'il me faudrait, enfin c'est ce qu'il me semble, pour affronter ce qui me fait peur. Et donc, les difficultés de ce côté-là s'accumulent, et je ne vois pas d'issue: je ne vois pas par quel moyen je pourrais arriver à aller mieux et à inverser la tendance. Il me faudrait des journées de 48h, et l'énergie qui irait avec... Et encore: je "bloque" complètement sur tout ce qui n'est pas de l'ordre de l'immédiat: paperasses, comptabilité... je me sens submergé, dépassé par tout ce que je pense devoir faire. (et, de fait, je ne fais réellement pas tout ce qu'il faudrait que je fasse...) j'évite ma banque, je n'ouvre pas le courier (sauf si ma compagne m'y pousse assez...).

Quelqu'un connaît-il ce genre de situation?

Merci pour vos réponses.

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#4 Posté le par Maylisse
Bonjour,
La routine s'est sûr qu'elle détruit beaucoup de choses et elle n'est pas facile à vivre. J'aurais une question à vous poser : il y a un an et demi votre compagne a commencé a avoir de l'anxiété. Savez-vous ce qui est à l'origine du problème?
Vous portez un fardeau sur le dos qui est certainement trop lourd. Vous avez toujours confiance en vous mais vous n'avez plus assez d'energie pour affronter la situation. Je vous comprends ce n'est pas facile. Vous avez peur d'ouvrir le courrier, de voir l'état de votre situation financière mais votre peur risque d'amplifier malheureusement votre problème. Il faut que vous affrontiez absolument les choses car lorsqu'on les fuient c'est pire ! Je comprends que la fatigue vous pousse a les fuir mais il faut vous battre pour trouver des solutions qui s'imposent. Je ne sais pas si je vous apporte beaucoup d'aide mais il me manque des pieces maitresse pour reconstituer votre puzzle afin de vous aider le mieux possible moralement. Si vous n'avez pas envie d'aller plus en profondeur sur certains points de votre vie vous pouvez m'envoyez un message privé, il ne sera pas affiché sur le forum. Ce que je vous dit peut vous paraitre peut-être idiot mais j'ai déjà était en contact avec des personnes se sentaient plus à l'aise pour se confier en écrivant des messages privés. Ce que je peux vous dire c'est qu'il faut franchir les obstacles, les affronter et non les contourner. Je vous soutien dans votre démarche et si je le peux vous donnerai les solutions pour affronter vos problèmes.
Au prochain message
Maylisse :D

Message #3

#3 Posté le par meslier

Bonjour, et merci Maylisse de m'avoir répondu, ainsi que pour votre soutien;

Je n'ai sans doute pas été très clair dans ce premier message. Je sais que la dépression touche beaucoup de gens. (en fait, c'est le contraire qui m'étonnerait...).
Ce que je ressens surtout, c'est l'absence de perspectives, l'impression d'un poids, d'une charge épuisante à supporter, sans espoir de la voir s'allèger un jour. L'impression de me trouver devant des obstacles que je ne sais pas surmonter, que je ne sais pas franchir, et l'absence de possibilité que je devienne un jour capable de le faire. Et pourtant ce sont des difficultés dont il me faut venir à bout à court terme, sous peine de conséquences professionnelles et financières... D'une manière générale, je me sens à bout de forces moralement. La sentation de surmenage - devoir m'occuper de mon fils, prendre soin de ma compagne, essayer de maintenir à flot l'atelier - dure depuis longtemps déjà. J'ai l'impression que la routine professionnelle me fait tenir debout. Le prozac m'a fait retrouver un sommeil correct - auparavant, j'enchaînait les insomnies... - et permis de me sentir un petit peu plus disponible pour eux.
Bien sûr, le fait de n'avoir personne à qui parler, en dehors de ma compagne, n'arrange rien. Je suis bien conscient de rester coincé dans mon rapport aux choses; un regard extérieur, distancié, qui me permettrait de prendre moi-même du recul, me manque beaucoup. Quand au deuil récent, il est certes venu conforter mon isolement, mais ce n'est que la dernière en date des péripéties qui m'ont amené là! (Je me suis fâché avec le dernier de mes "vieux amis" qu'il me restait quelques semaines plus tôt; je m'étais fâché avec la plupart des autres il y a quelques années déjà. Et je tiens ma famille à distance depuis trois ans - depuis que j'ai dû admettre qu'elle était pathogène et qu'avec toute leur bonne volonté mes parents et mes frères ne comprenaient rien à ce que j'avais à leur dire). Les symptômes de dépression datent eux aussi d'il y a plusieurs années.
Mais il y a aussi le fait que mes semblables m'intéressent de moins en moins: en fait si je n'avais pas de compagne ni d'enfant et si je n'étais pas vicéralement athée, un monastère me semblerait une solution possible. Ce n'est pas que je me sente pas assez sûr de moi pour affronter le monde: c'est plutôt qu'il m'intéresse de moins en moins (Ou plutôt, ce qui m'intéresse ne semble plus intéresser personne. Et le statut de "bête curieuse" n'a aucun intérêt pour moi). L'ennui vis à vis du monde et le surmenage sont deux choses bien distinctes - qui s'accompagnent, si l'on peut parler ainsi, s'imbriquent et se renforcent. Bien sûr, comme je vais de moins en moins vers les autres, je ne risque pas trop de trouver l'aide dont je ressens le besoin.
Je n'envisage pas de changer mes goûts et mes inclinaisons pour devenir plus sociable, et d'ici à ce qu'ils deviennent populaire, il risque de se passer du temps...
Face à cela, je ne sais trop quoi faire. Je me sens dans une impasse.
Meslier

Réponse

#1 Posté le par Maylisse
Bonjour Meslier,
La dépression touche beaucoup de personnes aujourd'hui, vous n'êtes pas le seul dans ce cas. Il est trés difficile d'assumer les responsabilités d'un couple tout seul. Comme vous l'avez dit il vous faudrez des journées de 48h pour tout gérer et encore, vous n'êtes pas surhumain. La cause de cette dépression est certainement dûe à la perte de votre ami avec qui vous aviez commencez à nouer des liens. Vous souffrez d'une grande solitude et ce n'est certainement pas d'aujourd'hui mais certainement depuis votre enfance (manque affectif) ce qui a provoqué beaucoup de souffrance. Une souffrance qui a grandit avec les années car vous l'avez intériorisée. Vous avez trouvé en votre concubine de l'amour, de l'affection, beaucoup d'attention, de la compréhension, du partage tout ce que l'on ne vous avez peut être pas donné avant de la rencontrer. Depuis qu'elle souffre d'une anxiété généralisée, vous vous sentez seul comme avant, car vous ne pouvez peut être plus partager tout cela! Donc vous souffrez également à cause de cela. La communication est le meilleur des remèdes elle permet d'extérioriser ses souffrances et de se sentir mieux. C'est un moteur pour retrouver la confiance en soi que l'on a perdue. Et quand elle est perdue on a peur. Je vous félicite d'avoir fait un pas vers la communication, car ce n'est pas facile à faire. Je crois que vous avez trouvez une amie à qui parler ! Vous avez tout mon soutien.
Maylisse :D