Pourquoi...

Tout d'abord, le contexte :

Je suis héroïnomane (héroïne sniffée uniquement) depuis quelques années.
Elle était cocaïnomane (sniffée également).

Elle était la meilleure amie de ma soeur et venait de terminer une relation avec un de mes amis proches quand nous avons entammé la nôtre l'êté passé.

Dès le premier soir elle a pris la décision de m'aider à m'en sortir.

C'est la personne la plus généreuse et entière qu'il m'ait été donné de connaître.

Je l'ai perdu... elle s'est suicidée début février.

Elle était belle comme le jour, drôle, comme je l'ai dit, généreuse...

Vous ne pouvez pas vous imaginer ce qu'elle me manque... mi bicho.

Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir la serrer dans mes bras, ne fût-ce que quelques secondes, lui demander pardon et lui dire combien elle comptait pour moi.

Vous l'auriez connue, vous comprendriez...

Elle avait 30 and et s'appelait Cristina...

Quand tu parles d'amour inconditionnelle je sais ce que sais, moi mon garçon de 19 ans c'est suicidé il y a 14 ans déjà. La colère, la peine, le gout de suivre l'être cher disparu, le désespoir, enfin tout les étapes je les connais, Mais tu sais est-ce-que cette personne aurait voulu que tu fasses la même chose, non et j'en suis certaine. Le suicide est dur car nous nous posons beaucoup de questions et il y a la fameuse culpabilitée qui vient nous ronger. Là tu ressents de la colère, un peut plus tard tu auras un autre sentiment, tu les vivras tous et dis toi que c'est normal. Je te souhaite de pouvoir t'en sortir comme cette personne le voulais temps pour toi et ne pense surtout pas a le faire toi aussi ce serait un geste inutile, tu dois t'accrocher. Un jour la lumière reviendra et tu pourras sourire de nouveau mais laisse toi le temps. C'est juste le temps ce fameux temps qui va un jour cicatriser ta plaie, il y aura toujours la cicatrice mais au moins elle ne saignera plus et la peine que tu as présentement dans la gorge descendra dans ton coeur et a ce moment là tu pourras vivre ta vie sans jamais oublier mais ce sera plus facile.

Bonne chance

Sarinara

bonjour, je comprend ta détresse actuel, perde quelqu'un qu'on aime de cette façon est toujours très douloureux parce que c'est pas comme quand on vois la personne malade et que le doc nous dit qu'elle va partir c'est un énorme choc. Je crois que ta douleur et ta culpabilité actuel sont normal après seulement un an, moi on m'a toujours dit que la première année c'étais la pire et que par la suite la douleur diminuais.
pour ce qui est de retomber en amour en voyant en chacun un peut de la personne qui c'est suicidé, je crois que c'est juste un signe que le deuil n'est pas tout a fait faite alors peut-être que pour le moment tu est juste pas prêt à être en relation avec quelqu'un d'autre et que tu doit te donner du temps.
En fait je me rend conte en te lisant que nous avons plein de point en commun parce que moi j'ai vécu la même situation il y a un an aussi et j'ai passé par les mêmes questionnnement que toi. donc si jamais ca te tente d'en jaser hésite pas. et si jamais tu te sent vraiment pas bien tu peut téléphoner les lignes d'écoute ou quelque chose du genre ils pourront certainement te rassurer et te donner de l'information sur le sujet.

Dimanche cela fera un an. Alors évidémment ces jours-ci ne sont pas faciles. Je me laisse à mon habitude volontiers sombrer dans le désespoir... car ressentir la douleur paraît être la seule façon de me rapprocher d'elle.

Par moments, j'en arrive à me demander si il n'est pas préférable de vivre avec un fantôme que de vivre mal accompagné.

3 mois d'abstinance dont 1 mois interné, 2 semaines en centre me renforcent dans la conviction que le corps thérapeutique ne peut rien pour moi. L'amour, seul placebo qui donne l'illusion d'une certaine effectivité, est-il encore possible quand meurtri, on compare chaque nouveau prétendant à celui qui est absent?

merci à ceux qui ont répondu

bonjour elerosse,
Quand tu dis "j aurai pu faire mieux", cest le constat que toute personne fait. La culpabilité ressort inévitablement dans des situations semblables. tu sais, on fait avec ce qu on sait et ce qu on est aux moments X de notre vie. Je ressens tout l amour que vous aviez ensemble et tu es un privilégié quelque part pour avoir connu cette intensité.
Comme tu dis, l absence, c est ce qui fait le plus mal. c est la réalité de l humain.

je suis désolé pour toi elerosse

Ce que je remarque c est le fait que tu peux exprimer tout l amour que tu avais pour elle et en m^me temps la colère qui t habite. C est le début.
Quand le meilleur ami de mon fils c est suicidé (19ans), toute la famille était en état de choc et mon fils culpabilisait du fait qu il ne lui avait pas retourné son appel 2 jours plus tôt.
La réponse qui m est venue spontanément c est : Guillaume avait une souffrance intérieure intolérable. Il ne voulait pas mourir mais pour lui c était le seul moyen d arrêter de souffrir.
J ai eu peur pour mon fils les 3 mois suivants. Il se refermait, ne sortait plus , ne mangeait plus. La seule chose que je pouvais faire c est de lui dire combien je l aimais. Il s en est sorti, grâce à lui et lui seul. Par le chemin qu il a choisi.
T on texte m a touché. Ça m a retourné 7 ans en arrière.
Je te remercie du courage que tu as. Parler c est ouvrir une porte ......

Merci Maylisse pour ta réponse si rapide.

Il est vrai que ma salvation était sa priorité. Mais il m'est difficile de me sentir redevable. A-t-elle pris en compte l'amour que je lui portais quand elle a décidé de se soustraire à l'existence de ses proches? Pourquoi devrais-je à mon tour attacher de l'importance aux désirs d'une morte?

Au contraire, je lui en veux énormément... à cause de sa stupidité.

Stupidité évidente quand l'on sait que son père l'a retrouvé 48 heures après son décès, couchée sur son lit, dans des draps imprêgnés de vômi sêché, recroquevillée sur son téléphone nokia dernière génération, avec lequel elle avait sûrement, dans un dernier sursaut de lucidité, tenté de m'appeler...

Si j'avais été convaincu d'une continuité après la mort, je me serais empressé de la rejoindre. Mais mon athéisme m'a sauvé.

Je n'ai pas peur de dire que l'immence majorité de ceux qui liront ces lignes ne connaîtront jamais une relation aussi inconditionnelle, aussi vraie.

C'est malheureux à dire, mais moi-même je n'ai su l'apprécier qu'après l'avoir perdue. Syndrôme récurrent chez les enfants gâtés de ma génération. Je ne sais plus qui parlait des absents en ces termes : "... n'ont jamais autant existés que par le manque qu'ils laissent derrière."

Malgré le désespoir de ne plus jamais la revoir. Je me considère privilégié pour avoir partagé son existence, ne fût-ce que quelques mois, et avoir été aimé si passionnément par un être aussi magnifique.

J'ai fait plus pour elle dans les derniers mois de sa vie que sa propre mère ou encore que son frère, la prunelle de ses yeux.

Mon malheur est que comme tout homme réaliste, je ne puis m'empêcher de penser que j'aurais pu faire mieux. Car on peut toujours faire mieux. Et ça, dans ces cas-là... c'est ce qu'il y a de plus dur à digérer. Après l'absence en question bien-entendu.

Ce que tu me manques, connasse...

Bravo!

Bonjour,
Je comprends tout à fait la souffrance avec laquelle vous vivez aujourd'hui. N'oubliez pas, par amour pour vous elle avait pris la décision de vous aidez à vous en sortir. Par amour pour elle, vous devez vous en sortir, il n'est pas l'heure pour vous d'aller la rejoindre. Perdre quelqu'un que l'on aime est ce qu'il y a de pire dans la vie mais il faut affronter cette épreuve déchirante. N'hésitez pas si vous avez besoin de "parler" je serai là pour vous soutenir et je ne serai certainement pas la seule car ici on est comme une famille; Alors bienvenue à vous, vous avez trouvez le bon forum.
Maylisse :D